Dans l’une des scènes du Film que Luchino Visconti a tournées en s’inspirant du célèbre roman de Thomas Mann, l’on voit les voiles sombres de femmes élégantes flotter dans le vent de la plage du Lido. Une scène d’une beauté formelle, envoûtante comme un rêve.
Un an après le début de la pandémie mes souvenirs de notre dernier séjour à Venise flottent en moi aussi lentement et aussi insaisissables que ces voiles évanescents.
Comme beaucoup de hauts lieux du tourisme de masse, Venise est désormais désertée par les hordes de touristes. Une amie qui vit sur place m’a dit que Venise était comme une belle femme plongée dans la léthargie.
J’imagine la Sérénissime à l’heure que le soleil d’hiver en s’inclinant vers la nuit broche d’éclats vermeils la surface de ses eaux et teinte de rouge les façades de ses palais, inaccessible et perdue à jamais dans ses rêves…


In one of the scenes in Luchino Visconti’s movie based on Thomas Mann’s famous novel, one sees the dark veils of elegant women floating in the wind of the Lido beach. A scene of formal beauty, mesmerizing like a dream.
One year after the outbreak of the pandemic, my memories of our last visit to Venice float in me as slowly and as elusive as these evanescent veils.
Like many high places of mass tourism, Venice is now deserted by hordes of tourists. A friend who lives there told me that Venice was like a beautiful woman plunged into lethargy.
I imagine the Serenissima at the hour that the winter sun leaning towards the night brooch of scarlet the surface of its waters and hue of red the facades of the palaces, inaccessible and lost forever in his dreams…