Il y a une vingtaine d'années environ, Simone Ogez a rencontré Anne Marie Bazin et a écrit cet article :
L’herboristerie : le royaume des plantes
Une boutique, place de l’Herminier, un peu surannée, mais très rare, la seule à Aulnay et, peut-être la dernière ? Jusqu’à quelle date sera-t-elle encore ouverte?
Cette herboristerie a été crée par Mme Bazin Madeleine en février 1935, sage-femme, diplômée de la maternité de Besançon, également diplômée herboriste avec mention « très bien » en 1932. C’était une femme remarquable, passionnée par son métier de sage-femme, elle en parlait toujours avec beaucoup de chaleur, très fière d’aider la nature à la naissance d’un enfant qui arrivait dans notre univers. Ses compétences et son dévouement lui ont valu d’être demandée dans toute la région. Sa deuxième passion « les plantes » qu’elle connaissait parfaitement même d’une manière scientifique. En plus, de son savoir, il faut y ajouter que Madeleine Bazin recevait avec beaucoup de gentillesse et son accueil était toujours très chaleureux. Elle n’était pas avare de bons conseils pour la santé de chacun.
Madeleine Bazin est décédée en mars 1989. Elle avait déjà, depuis de nombreuses années, transmis toutes ses connaissances et sa passion des plantes à sa fille Anne-Marie qui, d’ailleurs, a le même état d’esprit que sa maman.
Toutes les formules qui lui ont été confiées ne sont pas notées dans un carnet mais profondément ancrées dans sa mémoire. Au décès de sa maman, elle continue fidèlement l’œuvre de celle-ci, dont elle est très fière.
C’est avec volubilité qu’elle explique tous les bienfaits des plantes et j’ai l’impression que c’est Madeleine Bazin qui parle.
Elle cite, avec verve, toutes les plantes par leur nom en donnant à chacune leurs propriétés pour l’amélioration de la santé (hibiscus, ortie blanche, thym, sureau, rose, camomille, houblon, etc…). Elle est intarissable.
Anne-Marie souligne que les médicaments accompagnés de plantes sont plus efficaces, mais, immédiatement, elle ajoute que les plantes ont beaucoup plus d’actions et aboutissent à de très bons résultats. Elle précise, bien sur, que pour les maladies très graves, il vaut mieux consulter un médecin.
Elle est très exigeante sur le choix des fournisseurs. Elle ne veut que des plantes de l’année, c’est-à-dire, fraîches, en provenance de France, d’Afrique ou du Brésil.
Pour la préparation de certains mélanges, il lui faut, à peu près, une demi-heure pour chaque mélange.
Dans le passé, les plantes avaient une place primordiale pour soigner les gens. A l’heure actuelle, ce sont les médicaments qui ont pris le pas sur les plantes. Heureusement, il y encore des personnes qui y croient, fermement. Nous avons en exemple Madeleine et sa fille Anne-Marie qui ont suivi leur chemin avec énormément de conviction.
Nous sommes obligés de nous poser une question : que deviendra cette herboristerie lorsqu’Anne-Marie Bazin partira ?
Espérons qu’elle restera encore longtemps dans ce quartier. Cela serait étonnant que les pharmaciens prennent la relève, car leur temps est compté. Le progrès est nécessaire mais fait, quelquefois, disparaître certaines choses que nous aimerions conserver.
Anne-Marie envisage d’écrire un livre pour faire connaître la valeur, les propriétés, les noms de toutes les plantes qui soignent mais qui sont souvent ignorées.
Ce livre serait un hommage à sa maman pour la remercier du merveilleux héritage qu’elle lui a légué.