La place de la Gare et ses proches quartiers ont subi de très profonds changements dès l’arrivée du train en 1875 et plus encore dès la création de passerelles et de ponts en remplacement des passages à niveau et haltes gardées construites 25-30 ans auparavant.
La gare a fait migrer le centre de gravité de la ville jusqu’alors au bourg - place de l’église - au point que le Vieux Pays a été délaissé lors de la folie immobilière de la fin du 19ème siècle car les acheteurs préféraient avoir leur propriété du côté du « Parc » plutôt que dans les plaines agricoles du Nord. De plus, la gare et sa place constituaient un ensemble cohérent de vie urbaine alors que le Vieux Pays, même pourvu d’attraits avait l’inconvénient d’être trop eloigné de la gare pour attirer des acheteurs qui voulaient se rendre à pied chez eux et sans trop patauger dans la boue les jours de pluie.
Un bureau de poste sera créé sur la place, un marché couvert édifié, de nouvelles routes ouvertes pour se rendre au canal et ses ginguettes, bref, la vie au Sud a plus d’attrait qu’au Nord qui est resté agricole, peu commercial ou distrayant.

La seconde vague de développement urbain des Quartiers Sud de la gare concerne la création de rues commerçantes : l’avenue Dumont et le Boulevard de Strasbourg. L’extension du marché couvert en 1929 à l’extérieur jusqu’à la place Edouard VII (Gal. Leclerc) contribuera à la propagation de commerces le long du boulevard et sur la route de Bondy côté gare.
Sans oublier la place Camélinat (ex. Tabac et des Ecoles) qui jouera le rôle de centre commercial et social du Sud jusqu’en 1939.
Toutes ces transformations ne se feront pas sans détruire des merveilles, telles la villa des Tilleuls pour y construire le marché couvert ou encore d’autres villas autour de la place et des rues environnantes.
Il faudra attendre la fin des années 1980 pour que presque tout soit détruit sauf quelques rares villas, telles celles du parc Dumont et le pavillon Henri II en dehors de ça, presque plus rien ! Dommage…