Je parcours la fin du “Sentiero Valtellina” de Morbegno à Colico, pas toujours bien signalé car il n’est pas encore finalisé sur tout sa longueur, mais vraiment sympa.

Au bout de cet “itinerario ciclo pedonale”, c’est le terme exact, j’arrive sur les bords du lac de Como. Malheureusement, après enquête auprès de la maison du tourisme du coin, j’apprends que rien, nada, n’est prévu pour les vélotouristes le long du lac. Ce sera donc
la grand route ou le lac à la nage. Il est midi, la chaleur bat son plein, accentuée par le macadam surchauffé, et en plus je me fait dépassé par les touristes motorisés du coin, parfois sur des tronçons de grand route qui ressemblent plus à des bretelles d’autoroute qu’à une grand routes, que même les locaux sur leur vélos brinqueballant ou leur petite mob sont obligés d’emprunter pour rejoindre le village voisin, un scandale !

Et pas d’alternative, d’un côté c’est le lac, de l’autre les parois escarpées de la montagne. Je déchante. Le Lac de Como ? Non merci.

Bref, en milieu d’après-midi, ou au début je ne sais plus, c’en est finalement fini avec cet enfer pour cyclotouristes et une bonne surprise m’attend : à nouveau une voie verte qui longe le fleuve Adda, le même que j’avais suivi par le “Sentiero Valpellina”. Superbe ! D’un côté du chemin le torrent, de l’autre un canal, conçu par Leonardo Da Vinci lui-même, canal qui servait à transporter jusqu’à Milan le sable et les matériaux nécessaires à la construction des palais milanais.

Vraiment un bel endroit, chargé d’histoire, que l’on pourrait un peu comparer à l’ancien canal Bruxelles-Charleroi (qui va de Ronquières à Seneffe), avec notament des vieilles écluses, des vieux moulins abandonnés et des centrales électriques décorées comme des églises ! Le site n'est pas toujours accessible, il y a des tronçons manquants ou interdits, parfois un manque de signalisation, mais c’est assurément un "must", à voir absolument. Un conseil, préparez la balade car il y a une foule de chose à savoir d'un point de vue historique et culturel.

Un bémol : le revêtement est pour moitié en ”steratta” (chemin de terre empierré), surtout au début, en quittant le Lac de Como, et à certains endroits, j’étais bien content d’avoir un VTT à fourche hydraulique.

N’en finissant plus de faire l’école buissonière à travers ce merveilleux site, la nuit approcha à grand pas et je n’ai eu d’autre choix que de trouver un emplacement pour bivouaquer. Je trouve un tronçon de cette voie verte interdit au public (pas de déviation évidemment, ce serait trop facile), qu’à cela ne tienne, je franchis la barrière et je m’y installe un peu plus loin, à l’abri des regards, en dressant ma tente sur une petite pelouse, à même les bords du canal.

Infos - Liens

http://www.worldcanals.com/vev/fr/adda.htm