Le cirque de Gavarnie est sans doute le point le plus connu des Pyrénées. Une ligne d'autobus permet depuis la gare de Lourdes de se rendre au départ des sentiers. Côté français le terrain est très aménagé mais quand on bascule du côté Espagnol c'est beaucoup plus sauvage.
Arrivés en milieu de matinée, visiter le cirque puis ensuite grimper au refuge des Espuguettes, une petite étape pour s'échauffer.
Au fond du cirque de Gavarnie une cascade de 400 mètres de haut.
Hôtel du cirque construit bien avant l'apparition des congés payés.
À partir de l'Hotel du Cirque un sentier mène au refuge des Espuguettes.
En montant vers la Hourquette d'Alans: les ânes utilisés à monter la nourriture au refuge.
Pause à la Hourquette d'alans on voit le fond du cirque d'Éstaubé. Après cinq minutes de descente on embarque sur une trace qui coupe par l'aplat d'éboulis (au second plan sur la photo) nous faisant pénétrer dans le monde du hors sentier.
La montée vers la brèche de Tuquerouille est très inclinée. Jusqu'au milieu de juillet ce passage peut-être bloqué par un névé (restant de neige hivernale).
Souvent on préfèrera monter plutôt que descendre.
Vue sur le Mont Perdu et le lac glacé depuis la brèche. Je déconseille le refuge pour un question d'hygiène.
Ici on bascule en Espagne.
C'est le moment de se baquer, pour cette randonnée il n'y a pas de douches. En général c'est en descendant aux gîtes d'étapes dans les vallées que l'on peut en trouver une.
Le test des orteils indique une eau fraîche.
Le canyon de Pineta vu depuis le Balcon de Pineta. Tout en bas se trouve un camping mais on va plutôt suivre la ligne des arbres en bas à droite avant de bivouaquer à mi-hauteur.
Du canyon de Pineta au sommet du Mont Perdu. (pano. environs 90 degrés)
Roche pliée, empilée, déportée comme en un instant.
Une pause iris dans la descente interminable de presque 1000m.
Cascada del Cinca. À cet endroit un sentier signalé comme dangereux rejoint la faja (vire) Tormosa.
En cas de mauvais temps nous serions descendus au camping.
Cascada del Cinca plus haut, le terrain est délicat et il y a une série de chaînes pour aider à monter terrasses et gradins.
En arrière plan figure ce que nous avons descendu depuis le Balcon de Pineta/Lac Glacé et maintenant c'est une montée vigoureuse pour atteindre le niveau de la Faya Tormosa. Cela rallonge considérablement la journée mais la météo nous le permet.
La Faja Tormosa c'est un jardin botanique, c'est elle qui devrait s'appeller la vire des fleurs (voir plus loin). Ici c'est un Saxifrage dans le creux d'un rocher.
Le massif du Mont Perdu c'est de la roche calcaire. Elle est grugée par l'acidité de l'eau au fil des millénaires (un relief Karstique) donc elle a tendance à s'y enfoncer et disparaître dans des réseaux souterrains et les sources sont peu nombreuses. On a 6 litres.
Juste avant la montée de 600m vers le col d'Anisclò nous trouvons une aire de bivouac avec une source. Nous avons quitté ce matin à 8h30 et avons terminé vers 20h30 avec une pause repas au lac glacé d'une bonne heure. Ce n'est pas un bon emplacement pour la nuit car il n'y a que deux places comfortables!
Dans ce massif on alterne entre les intenses traces verticale et les marches qui suivent les courbes de niveau.
Petit matin, reste à monter au col.
En dormant au camping dans la vallée il faut monter deux fois plus (presque 1200m) avec le soleil dans le dos dans un sol de petite rocaille incomfortable.
Peu de temps après avoir franchi le col. Nous quittons Pineta (à gauche). Le bivouac est autorisé plus bas côté Anisclo mais il n'y a pas d'eau à moins de descendre encore jusqu'à Fuen Blanca qui est un très bel endroit relativement à l'abris.
Après le col d'Anisclò nous nous tournons vers les contreforts du Mont Perdu, on doit monter par là mais où exactement....
Nous faisons confiance à la trace, le passage se révèle au fur et à mesure.
Nous passerons par l'épaule en haut à droite de l'image, on peut y apercevoir quelques personnes. On s'envole au-dessus du Canyon d'Anisclo.
Entre les cols d'Anisclò et celui de Goriz il y a deux options: celle que nous prenons qui est plus technique et plus longue que ce qu'il semble sur la carte puis une variante qui descend dans le canyon d'Anisclò jusqu'au lieu-dit Fon Blanca (bivouac possible) pour ensuite remonter vers le col de Goriz. La seconde option est plus sécuritaire par mauvais temps.
Le canyon d'Anisclo.
Le massif du Mont Perdu est le fond d'une mer préhistorique qui a été soulevé et brisé par l'écorce terrestre lors de la formation des Pyrénées ce qui a donné tous ces canyons et ce relief en gradins. L'érosion des glaciers a ensuite terminé le travail.
Il viennent de loin en planant et montent dans les courants d'air chaud qui leur font prendre toujours le même chemin dans le ciel pour venir les uns après les autres examiner notre niveau d'hydratation, la fraîcheur de notre teint, le blanc de notre oeil et la fermeté de notre pas.
Arrivé au col de Goriz -Collado superior de Goriz- en Espagnol on contemple l'envers exact de Gavarnie exposé plein sud écrasé de chaleur. Plus loin en bordure de cet immense plateau nous attend la vire des Fleurs.
On n'a pas encore bien réalisé que tout le sud-ouest de la France entre dans une période de canicule.
Le refuge de Goriz n'est pas l'endroit pour passer une bonne nuit tranquille il est à l'extrémité du canyon d'Ordessa hypertouristique. Tout comme la veille nous continuons notre chemin après une pause d'une heure.
Calcaire joliment travaillé.
En jaune le trajet de la veille; en vert celui de la journée qui passe par la vire, revient au point de départ puis remonte vers la brèche pour arriver au refuge (non représenté).
Après avoir passé la nuit au Llanos de Millaris nous nous lançons en direction du cirque de Cotatuero. Je tombe devant un relief calcaire parcouru de crevasses nous devons contourner la difficulté et deviner le passage en repérant des cairns et les endroits où l'herbe semble avoir été piétinée régulièrement. Cela me prend preque 45 minutes. La vire des fleurs commence au niveau de la strate horizontale bien visible en haut de l'image où se dessine une roche pointue à l'horizon.
Les Izards cousins de l'antilope adaptés à la montagne.
Certains comptes rendus notent l'itinéraire de la vire des fleurs comme extrêmement difficile ce qui est le cas puisque souvent décrit comme excursion d'un jour, le point de départ se fait la plupart du temps depuis le fond de la vallée avec une ascension dans la falaise et certains passages de via Ferrata vertigineux (les clavicas).
Arrivant par le haut ça devient beaucoup plus simple..
La vire des fleurs c'est une strate en retrait au-dessus du vide laissant assez de place pour marcher de façon tout à fait sécuritaire. Entre ce point et le fond du canyon il y a 1200m.
En regardant vers le bas.
Roche qui gène le passage.
Après avoir parcouru la vire des fleurs nous sommes revenus à notre lieu de bivouac de la veille juste en-dessous du sentier montant à la brèche de Roland. La source nous attend pour une légère toilette et un bon thé. Avec la chaleur on a l'impression d'être des bédouins.
Presque arrivés à la Brèche de Roland et la frontière avec la France.
Ici je pensais voir un glacier mais il n'a pas complètement disparu il est sous la roche.
Une descende pierreuse vers le refuge des Sarradets.
Le haut de la cascade de Gavarnie.
Le refuge des Sarradets, bivouac ce soir la tête dans les étoiles.
Après avoir cuit toute l'après midi nous sommes soulagés par la disparition du soleil derrière les crêtes.
Ceux-là montent vers la brèche.
Le chemin en descente se confond avec le petit torrent de fonte des glaces.
Finit le paysage lunaire des versants sud, bonjour les alpages du nord.
Nous retrouvons le cirque de Gavarnie. L'air est chaud et chargé d'humidité.
Ce que l'on mange: la semoule c'est des glucides tout comme les pâtes mais sans la contrainte d'une cuisson interminable donc moins de gaz à emporter. On ajoute le contenu d'une soupe en sachet à l'eau bouillante avant d'y verser la semoule puis on égaye avec quelques raisins secs. Les repas lyophilisés vendus dans le commerce sont chers, avec un emballage encombrant et leur teneur en glucides est loin d'être convainquante. La viande séchée est la meilleure formule compacte pour obtenir des protéines de qualité. Le chocolat noir est un petit plus pour la journée et pour le petit déjeuner: un mélange granola à base de flocons d'avoine avec de l'eau + lait en poudre (pas sur l'image).
Making-of du thé en sachet.
Nous avons bouclé notre tour plus vite que prévu; le lendemain était annoncé une mer de nuages alors on est repartis à l'assaut du petit piménée en revenant sur nos traces du premier jour dans l'alpage merveilleux un peu et plus haut que la Hourquette d'Alans.
Il y a une foule de chevaux qui patiente aux abords du refuge, quelques uns viennent nous voir tenter de lécher le dos des sacs pour le sel qui s'est déposé dessus.
L'air a radicalement changé car toute la semaine on a crevé de chaud mais aujourd'hui on sent bien la fraîcheur. L'air est plus sec et la lumière plus belle.
Avant de quitter la région nous allons faire un petit tour à Cauterets une petite ville qui a connu son âge d'or au temps du thermalisme fin 19ème / début 20ème siècle.
Les horaires d'autobus et la correspondance entre les deux lignes étant un peu difficile nous avons marché 2h30 de Pierrefitte à Cauterets en empruntant la Voie Verte, une piste polyvalente marche et vélo aménagée sur le tracé de l'ancien tramway qui amenait les curistes dans la ville thermale.
En plein coeur des Pyrénées on trouve les traces d'une grandeur passée.