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Le sentiment de l’Ailleurs.
Ce qui est important selon moi en voyage c’est de ressentir le sentiment de l’ailleurs. De se sentir loin de chez soi, loin du quotidien. Or je constate que c’est de moins en moins facile. De Delhi à Osaka, de Venise à Bangkok, partout les mêmes chaînes d’hôtels, les mêmes chaînes de restauration rapide , les mêmes shopping centers …
Quand on a commencé à voyager dans les années soixante -dix on partait avec quelques vêtements , un guide de voyage, son passeport, des traveller’s checks, un peu d’argent liquide et une petite trousse de médicaments. Internet n’existait pas. On coupait vraiment tous les liens du quotidien pendant la durée du voyage. Après vingt-quatre heures de voyage en avion (les vols directs n’existaient pas) on se sentait vraiment loin de tout. Et pas de Trip Advisor pour vous conseiller un restaurant ou un hôtel.
Dans notre monde hyper-connecté, les voyageurs ne coupent jamais le cordon et on a l’impression que le but de leur voyage est de faire des selfies dans des lieux bien définis et de les poster aussitôt sur les réseaux sociaux. Ils se déplacent enveloppés dans leur cocon protecteur.
A mon sens, voyager aujourd’hui, à moins d’aller se perdre aux fins fonds du Kirghizistan ou de Papouasie-Nouvelle Guinée (et encore !), n’a plus du tout le même sens, la même saveur. Avant on partait découvrir le monde, aujourd’hui beaucoup se déplacent en espérant trouver ailleurs la même chose qu’à la maison.
The Lure of Distance Shores.
What I think is important when you travel is to feel that you are far away. To feel far from home, far from everyday life. But I see that it is less and less easy. From Delhi to Osaka, from Venice to Bangkok , everywhere the same hotel chains, fast food chains, shopping malls ...
When we started travelling in the seventies, we left with some clothes, a travel guide, your passport, traveler’s checks, some cash and a small medicine bag. Internet did not exist. We really cut all the connections of everyday life during the duration of the trip. After twenty-four hours of flying (there were no direct flights) we felt really far from everything. And no trip advisor to advise you a restaurant or hotel.
In our hyper-connected world, travelers never cut the link and it seems that the purpose of their trip is to take selfies in well-defined places and post them immediately on social networks. They move wrapped in their protective cocoon.
In my opinion, travelling today, unless you are going to get lost in the depths of Kyrgyzstan or Papua New Guinea, no longer has the same meaning, the same flavor. Before we went to discover the world, today many travel hoping to find elsewhere the same conveniences they have at home.