De sombres légendes se colportent encore dans le pays Pagan, traversant les siècles. Des légendes noires. C’était avant l’époque des phares. On dit que les nuits de grande tempête, les habitants miséreux de la côte allumaient des feux dans l’obscurité. Des feux à proximité des récifs. Des feux pour tromper les vigies des navires. Des feux pour les attirer et les faire échouer sur de mortels écueils. Des feux pour se partager les richesses répandues sur la grève au milieu des cadavres.
« Balivernes ! disent les descendants des habitants du rivage. Le sol était riche et les récoltes abondantes. Nos aïeux n’avaient nulle raison de se comporter de la sorte ! ».
Mais vous connaissez la rumeur. Nul ne peut la faire taire. Chaque nuit de tempête les vagues rugissantes la ramène au rivage comme une écume amère qui s’accroche aux jours.


Dark legends are still being spread in the Pagan country, crossing centuries. Black legends. It was before the era of lighthouses. It is said that on nights of great storm, the destitute inhabitants of the coast lit fires in the dark. Fires near the reefs. Fires to deceive the ships' lookouts. Fires to attract them and make them run aground on deadly pitfalls. Fires to share the wealth spread on the strike among the bodies.
« Nonsense ! say the descendants of the inhabitants of the shore. The soil was rich and crops plentiful. Our ancestors had no reason to behave in this way!».
But you know the rumor. No one can silence it. Every stormy night the roaring waves bring it to shore like a bitter foam that clings to the days.