Le château médiéval de Castelnau-Bretenoux est véritablement un bijou architectural militaire du Haut-Quercy. D'épais remparts extérieurs percés de meurtrières, des tours avec créneaux et mâchicoulis, des chemins de ronde, des corps de logis et des enceintes basses, de profondes douves sèches... tous les ingrédients d'une belle construction défensive médiévale sont là.

La construction du château s'est étalée sur plusieurs siècles, du XIIème au XVIIème siècle. Au XIXème siècle il échappe à une destruction intégrale après avoir été délaissé par ses occupants, qui eux, préféraient vivre dans leur hôtel à Paris ou encore dans leur château à Clermont. En 1851, le pire arriva: le château de Castelnau-Bretenoux fut incendié.

Heureusement, li tombe entre les mains de Jean Mouliérat qui investit énormément pour le racheter et le restaurer à partir de 1896. Un sacré personnage que ce Jean Mouliérat, enfant du pays, revenu sur ses terres au terme d'une brillante carrière au sein de l'Opéra-comique. Son dernier rôle, c'est dans son château "coup de coeur", qu'il aspire désormais à le jouer, sous les vivats de ses amis du Tout-Paris de l'époque, comme Colette, Pierre Loti ou Auguste Rodin.

Jean Mouliérat hérite d'une ruine. Mais il va mettre toute sa passion pour redonner de la couleur à sa tendre forteresse. C'est notamment grâce au Festival d'art lyrique de Saint-Céré que le château revit chaque été.

Au XIXéme, le thème de l'éclectisme est très en vogue et le pétillant ténor y adhère volontiers, au point de complètement bousculer les codes de sa demeure. Ce "chineur" avant l'heure va ainsi se régaler à réaménager les pièces de Castelnau-Bretenoux, en les peuplant de meubles et bibelots très hétéroclites, mais toujours de grande valeur. Tous les styles se côtoient, sans logique, juste celle de Jean Mouliérat, qui, en faisant don de son château à l'Etat en 1932, souhaite que son oeuvre perdure dans le temps.