Fin du pétrole : la peur du gouffre !

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Rares sont les esprits visionnaires capables d’imaginer que ce siècle – et sans doute même ce
demi-siècle – vivra l’après-pétrole. Aujourd’hui, toute anticipation trop crédible de ce grand
chambardement est ressentie comme un réelle menace – quasiment du terrorisme ! – pour l’économie
mondialisée dont les énergies fossiles sont la clé de voûte. Obstinément, nous refusons encore
d’admettre qu’il y aura forcément une fin. La chose est pourtant inévitable car les ressources
de la Terre sont limitées ; n’importe quel idiot, au fond de lui, sait cela pertinemment.
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La fin du pétrole bon marché
Voilà au moins une chose que chacun aura comprise : les prix montent ! Pourquoi – et jusqu’où ?
– s’interroge avec angoisse l’automobiliste moyen ? A ses yeux, l’approvisionnement à bon marché
est une sorte de droit acquis depuis la nuit des temps... A-t-il seulement remarqué qu’entre 1980
et l’an 2000, la Belgique roule près de deux fois plus ? Nonante milliards de kilomètres sont
désormais parcourus annuellement, au lieu de quarante-huit, sur les routes du Royaume ! Le
parc automobile vient de passer allègrement la barre des six millions de véhicules en ce
début d’année… Personne ne s’en inquiète ; l’Homme infantilisé de ce début de XXIe siècle
s’agrippe fièrement à son hochet. Mais où donc s’arrêtera sa soif de bouger pour ne rien
faire, étanchée à larges rasades d’hydrocarbures ?
Rien, apparemment, ne stoppera la voiture individuelle. Rien, peut-être, sauf le prix
des carburants…
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Modérer drastiquement nos transports
La voiture individuelle reste le grand tabou hérité du XXe siècle. Rien ne semble pouvoir
le remettre en cause ! Pourtant, à l’heure où il devient impératif de réduire la circulation
dans les villes, nous nous jetons à corps perdu dans les bouchons. Là aussi, il ne faut
attendre aucun miracle énergétique : moins de pétrole signifiera moins de voiture ! Qu’on
le veuille ou non. Au fond, la voiture a-t-elle véritablement un avenir ?
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Précisons que, pour maintenir la teneur en CO2 de l’atmosphère à son niveau actuel – ce qui
est très loin d’être satisfaisant ! – , aucun être humain ne devrait rejeter plus d’une
demi-tonne de CO2 par an. Faites le compte : ça vous fait même pas quatre mille kilomètres…
et rien de plus !
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Le grand mythe des biocarburants
Attendez ! Les biocarburants, voilà, à entendre nos éminences, la panacée universelle. En
plus, ça a l’air vert. Et ça se dit bio ! Il aura donc suffit que le gouvernement annonce,
le 22 avril, une défiscalisation de la production pour que le groupe allemand Südzucker
annonce son intention de produire du bioéthanol sur un terrain contigu à sa sucrerie de Wanze.
En apparence, nous faisons d’une pierre deux coups : nous remplissons nos obligations
vis-à-vis de l’Europe – 5,7 % de nos besoins énergétiques devront être couverts par
les biocarburants en 2010 – tout en enrayant notre déclin agricole. Mais réorienter
l’agriculture vers des produits non alimentaires destinés à l’industrie – lubrifiants,
détergents, solvants, encres et peintures, emballages, carburants… - ne va certainement
pas solutionner ses malheurs.
La qualité alimentaire, en effet, imposait une limite à l’industrialisation agricole,
limite souvent malmenée mais limite quand même. Ici, plus aucune borne à la tentation
intensive, à la gabegie de pesticides, plus le moindre scrupule à utiliser même des OGM
(Organismes Génétiquement Modifiés), puisqu’on ne les mangera pas. Le grand perdant sera
évidemment l’environnement !
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(source : http://www.natpro.be/dossier_petrole.htm#Fin )