PHOTOGRAPHISME ART / LES MONTS VERNAUX / Avant l'Infographie
Les Monts Vernaux et leur neige éphémère.
LUNE peinte...
Ces montagnes sont en fait des congères sculptées et photographiées avec un objectif grand angle 28mm en contre-plongée,
dans le stationnement du mini centre d’achat derrière chez-moi en mars 1993.
Le tout d’une hauteur totale de +/- 2,5m, m’a demandé 5 heures de travail.
Voici la recette :
Pour réaliser cette photo de montagnes je dus entre autre, avec mes outils de jardin, pique, pelle, râteau etc.,
leurs donner leur forme initiale assez tôt le matin, pour qu’ensuite le soleil ait le temps de chauffer le tout et
faire en sorte que par évaporation les saletés contenues dans la neige s’accumulent en surface et s’agglutinent
pour former un genre d’agrégat irrégulier et bigarré semblable à des flancs rocheux.
Pendant que le soleil faisait son œuvre, j’en profitai pour confectionner un tamis de 65cm x 65cm dont les trous
n’avaient que 1cm. Par la suite je suis allé récupérer de la neige propre aux abords du fleuve pour en saupoudrer
sur le sommet des monticules et aussi former un pseudo glacier.
PETITE ANECDOTE
Le matin même, me voyant creuser depuis un bon moment au même endroit et gratter la surface des monticules de neige
à l’aide d’un râteau, un bon samaritain vint m’offrir son aide pensant que je cherchais à retrouver quelque chose
dans tout ce tas de neige. Une fois que je lui eus expliqué mes intentions artistiques, il me regarda d’un air
dubitatif puis, avant de partir, il me sourit en me disant qu’il allait revenir. Puis en après midi, comme promis,
il revint, m’offrit un café qu’il avait acheté chez Dunkin à deux pas derrière mon chantier, s’appuya contre sa voiture
avec le sien en main et m’observa travailler. Durant les dernières deux heures de labeur, des badauds s’amassèrent
autour de mon chantier où Mr. Samaritain s’empressait avec enthousiasme de leur expliquer, dans ses mots,
que j’étais un artiste photographe qui tentait de reproduire l’illusion de montagnes et de glaciers.
Quelques-uns allèrent donc eux aussi se chercher un café et bavardèrent entre eux de mon originalité loufoque
en se disant probablement « il est cinglé celui-là! ».
Mr. Samaritain veillait aussi à ce qu’aucun enfant ne vienne piétiner mon travail.
Dans la dernière heure, un ami à moi vint me rejoindre pour les derniers préparatifs c’est-à-dire :
saupoudrer la neige blanche, installer les réflecteurs et pointer le flash télécommandé directement sur le glacier
pour en blanchir la neige d’avantage. Sans oublier les phares de ma camionnette pointés sur les flancs ombragés
pour atténuer les ombres fortes. Une fois que j’eus pris quelques photos, j’en pris une dernière en m’assurant
d’enclencher le mécanisme de superposition d’image de mon boîtier pour qu’ensuite je puisse y impressionner la lune.
Ce dernier procédé « l’impression de la lune » fût réalisé à l’aide de mon invention la machine à PHOTOGRAPHISME.
