Bonjour à tous!

Vous me permettrez de parler, pour un court moment, de façon bien inadéquate,
d'un très grand ami avec qui j'ai eu la chance de passer de bons moments.

J'ai connu Jean-Claude à l'origine au cours des années cinquante, alors que nous
fréquentions le Collège Sainte-Marie, dont les vestiges peuvent être vus à Montréal
à l'intersection des rues De Bleury et René-Lévesque. Le collège lui-même a été détruit,
mais certains éléments continuent d'exister, soit l'Église du Gesù, qui en était la chapelle,
et le Théâtre du Gesù, qui en était alors la salle académique.

Une fois notre cours classique (car c'est ce dont il s'agissait) terminé, nous sommes partis
l'un et l'autre par différents chemins pour possiblement ne jamais nous revoir.

Mais le destin nous réservait une agréable surprise. C'est ainsi que quelque quarante ans
plus tard, en 2000, nous nous sommes retrouvés par un pur hasard à Boucherville,
dans une toute nouvelle boulangerie qui venait à peine d'ouvrir, l'Amour du Pain.

Et cette boulangerie, qui servait un excellent café, allait devenir le lieu privilégié de notre amitié.

Pendant combien d'heures nous nous y sommes retrouvés, et combien de cafés nous y avons consommés!

Bon nombre de personnes ici présentes nous y ont rencontrés et se sont jointes à nous dans nos
élucubrations. Certains, j'en suis sûr, se rappelleront du Cercle des Habitués de la Table Ronde,
qui nous a permis de développer des amitiés précieuses: Pierho, notre poète photographe;
Bernard, capitaine au long cours et constructeur de la précieuse table ronde; et Claude,
aujourd'hui dépositaire de la précieuse table.

Certes, les heures au cours desquelles nous avons été ensemble ne se sont pas toutes passées sur
le mobilier souvent inadéquat de la Boulangerie (sauf pour la célèbre table ronde évidemment).

Je pense à nos virées au Marché Jean-Talon, aux visites guidées du Quartier Rosemont,
que Jean-Claude m'a fait faire (à moi qui avait eu la malchance de n'y être pas né), avec arrêts obligatoires
au "Roi du Smoked Meat" (St-Hubert et St-Zotique), et que dire des retours aux sources de la gastronomie
collégiale indigeste, mais économique, de la Salaison Slovenia, du restaurant Da Giovanni, et autre, Montréal Pool Room.

En plus, il faudrait surtout ne pas oublier notre participation à la distribution de la POPOTTE ROULANTE
et celle du pain excédentaire de la Boulangerie à des organismes de charité.

Mais de quoi avons-nous parlé dans le cours de tout ce temps?

Étrangement, il ne fut presque jamais question de sport, bien que J.C. ait été, jusqu'au moment où il s'est
fracturé la hanche, un patineur exceptionnel; mais surtout, un cycliste de course qui sut s'illustrer.

Parmi les sujets qui souvent l'animaient, il y avait sa mère, envers qui il gardait une immense affection,
ainsi que sa soeur Claire; également, il parlait avec émotion de ses grands-parents paternels, qui, malgré le fait
qu'ils se fussent convertis au protestantisme et étaient des fervents pratiquants, l'avaient supporté dans la
fréquentation d'un collège jésuite.
Je vous souligne que ces grands-parents ont été enterrés ici dans ce qui était alors appelé le cimetière protestant.

Autre sujet de prédilection, les parties de cartes avec Michelle et René St-Hilaire, Simone et Claude Caumartin,
sans oublier Gigi évidemment, qui réussissait les passes les plus extraordinaires.

À travers ces diverses envolées, se trouvait un nom qui revenait en tout temps: l'ami Morty.
He would never let us forget that Morty came back from California to be at his father's funerals in Sainte-Mélanie.

Mais le sujet par excellence qui revenait à tout moment, c'était LA VENDÉE; il aimait la Vendée et en parlait avec passion.
Son idole était CLÉMENCEAU, vendéen de naissance. Et il savait le ramener dans toute conversation à saveur politique française et autre.

Est-il alors surprenant que l'amour de sa vie, celle qu'il a prise pour épouse, soit une Vendéenne, n'est-ce pas Gigi? CHOU comme aurait dit Jean-Claude.

D'ailleurs, la Vendée lui rend bien son affection par la présence parmi nous des soeurs de Gigi, Claire et Geneviève,
ainsi que Jean-Pierre et l'oncle Joseph, le parrain de Gigi. Merci d'être ici.

En terminant, il est un sujet bien particulier que je voudrais mettre en valeur, c'est le COLIBRI, ou l'oiseau-mouche.
Cet animal fascinait Jean-Claude; en particulier les mensurations de cet oiseau le renversaient:
à peine dix centimètres de longueur; d'une envergure d'ailes d'une douzaine de centimètres, et d'un poids généralement
d'à peine plus de trois grammes. Avec des battements d'ailes pouvant aller jusqu'à 200 par seconde.
De plus, sa migration l'amène à parcourir des distances incroyables, comme celle du Québec au Costa Rica, en Amérique Centrale.

Par ailleurs, Jean-Claude était un grand épistolier. À chaque année, il m'envoyait une carte de souhaits d'anniversaire.

En 2011, lui et Gigi étaient allés au Costa Rica, parce que, entre autres, je crois, ce pays est doté d'une très grande concentration de colibris.

Et voici ce qu'il m'écrivait au sujet du Colibri comme souhaits d'anniversaire pour 2011. À remarquer le style propre à Jean-Claude
et comment il pouvait donner une signification profonde aux choses les plus simples de la vie:

"Cher André, bonjour.
L'univers du colibri raconte:
- que ce n'est point la distance parcourue qui fabrique les plus beaux paysages.
- que la vitesse n'est pas nécessairement synonyme de performance.
- que parfois dans le creux du hasard la certitude reprend des forces.
- que les parcelles de bonheur ne sont pas tributaires de la marche du temps...
- bref, que tu es arrivé au stade où prendre son temps est le meilleur moyen de ne pas le perdre...
Amitiés,
JClaude"

SALUT JEUNE HOMME!