Auguste Marie Joseph Jean Léon Jaurès, né à Castres le 3 septembre 1859 et mort assassiné à Paris le 31 juillet 1914.
Fils de la bourgeoisie de province, il est reçu premier à l'École normale supérieure de la rue d'Ulm en 1878 puis troisième à l'agrégation de philosophie en 1881. Il a tout d'abord enseigné à Albi, puis a rejoint Toulouse en 1882 pour exercer sa chaire de maître de conférences à la faculté des Lettres. Il est élu député républicain à Castres, en 1885. C'est sa défaite aux mêmes élections quatre ans plus tard qui l'a conduit à se présenter à Toulouse, cette fois-ci sous la bannière socialiste, et sur la liste municipale.
Jaurès n'a pas toujours été socialiste et marxiste.
Au début de l'affaire Dreyfus, Jaurès ne prend pas clairement position. Il va même jusqu'à condamner dans un premier temps la sentence de déportation, jugée trop clémente (un simple sous-officier aurait été purement et simplement condamné à mort). Cependant, à la suite de la pression populaire, et aussi grâce à l'engouement de la jeune promotion normalienne, Jaurès et les socialistes se mettent à défendre Alfred Dreyfus sans ambages.
Il s'oppose alors aux marxistes orthodoxes, dont le meneur, Jules Guesde, pour qui Dreyfus est un officier bourgeois et donc sa défense ne serait pas prioritaire. Pour Jaurès, l'accablement de malheurs et d'injustices dont Dreyfus est victime gomme les différences de classe. Dreyfus n'est plus un privilégié ou un exploiteur : il est un homme qui souffre injustement. Jaurès fonde le journal L'Humanité en 1904. En 1905, sous pression de l’Internationale, il participe à la fondation de la SFIO, unifiant les différentes sensibilités socialistes de France. Même s'il reconnaît les luttes de classes, pour Jaurès, l'humanité ne fait qu'une et l'homme de gauche doit s'impliquer dans la République pour une révolution démocratique et non violente.