J’ai posé cette petite question sur un site hier et je vous invite à y répondre vous aussi.
Avez-vous peur de la mort ????
Je sais ce n’est pas une question facile et on essaie surtout de ne pas y penser..
Mais il le faudra bien un jour.
Avez-vous peur de votre mort ??
de ce jour ou vous direz un au revoir à cette vie.
Car la mort fait partie de la vie
Bonne fin de semaine à tous
Léo et Célina
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La mort est venue m'apprendre qui elle était, et comment elle pouvait
être vécue, comment moi en l'acceptant je pouvais aider
à ce qu'elle soit vécue sereinement. Je crois aujourd'hui
avec toutes les expériences d'accompagnement de mort auxquelles
j'ai été mêlées, volontairement ou non, que ce passage de la mort
inévitable sera vécu par la personne et ses proches suivant
la qualité de l'état de conscience du moment à vivre.
La peur engendre un état mental qui ne nous permet pas de
nous ouvrir à la paix que requiert ces moments. L'émotionnel
joue un rôle important et parfois, la conscience d'une autre
personne est nécessaire pour se délivrer de la peur.
J'ai partagé beaucoup d'instants dramatiques suivi d'instants
merveilleux et apaisants, j'ai la chance d'avoir ressenti
l’après-mort qui m'a donné l'impulsion de guider
dans la sérénité, la personne et sa famille.
Et j'espère bien guider les miens dans la sérénité lors de mon propre départ.
Un peu de mon expérience avec la mort :
A 18 ans, je faisais mon entrée dans le monde médical, j'ai découvert
le "au-revoir" des personnes qui mourraient. Si cela se passaient
la nuit, elles venaient m'indiquer leur départ à l'heure exacte.
N'ayant, jamais été au contact de la mort auparavant,
je me suis interrogée sur ces manifestations.
Puis en service de réanimation, j'ai eu à vivre avec la mort en direct,
pour moi d'une façon violente.
Une nuit nous avons eu en charge des nouveaux -nés jumeaux nécessitant
une grande réanimation. L'enfant dont je m'occupais se battait contre moi,
lorsque je travaillais à améliorer son état.C'est une impression
subtile de le sentir se débattre contre les soins de vie que je lui donnais,
il réagissait énormément dés que je le soignais pour l'améliorer
et se calmait dés que je cessais.
Je le sentais écartelé entre moi qui le voulait en vie et la mort
qui le tirait très fort. Je ressentais son besoin de mourir, comme
si il avait cette mission de naître pour pouvoir mourir !
C'était très intense. Au moment où j'ai senti que la mort gagnait,
je lui ai dit que je l'accompagnais et je l'ai senti dans sa mission,
cet enfant était né pour mourir presque aussitôt, pour moi c'était terrible,
mais le subtil est !
La maman de cet enfant avait perdu l'année passée une petite fille
in-utero et ce jumeau avait pour mission d'aller porter les messages
de ses parents à cette enfant qui était morte avant de naître.
j'ai demandé à la maman de dire à son fils les messages pour sa soeur,
ce fut des instants très émouvants et très sereins, un beau partage
d'amour entre l'enfant et la mère. Plusieurs mois après elle est venue
frapper à la réanimation pour me montrer son autre fils,
(qui lui était né pour vivre, car contrairement à son frère
il se laissait parfaitement soigner) il était en plein forme
et elle venait me dire juste merci.
J'ai alors appris que chacun de nous avons une mission
et une heure de mort, nous en comprenons pas automatiquement
les raisons, mais cela est.
J'ai découvert aussi le possible d'une mort paisible chez
les personnes en grandes souffrances physiques ou psychiques,
j'ai appris à aller au-delà de ce que je peux voir physiquement
et entrer en amour avec ce qui est pour y installer la paix.
J'ai vu des gens en "folie" ou dans un état second très agité
devenir serein pour franchir leur mort et cela est vraiment
très important pour la suite dans la mort, de partir en paix.
Beaux instants à vous
Brigitte