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Jean M. Ollivier | all galleries >> Fifties >> Paulette Couralet alias Popo (1923-2004) > Au sommet du Petit Pic d'Ossau, l'hiver 1959 : Robert Ollivier et Paulette Couralet
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15 février 1959 Coll.Ollivier

Au sommet du Petit Pic d'Ossau, l'hiver 1959 : Robert Ollivier et Paulette Couralet

Au cours de la traversée hivernale Petit Pic - Grand Pic d'Ossau.

Pyrénées 1959 - Etat du Pyrénéisme
Dans ce même numéro (Pyrénées n°38, numéro spécial "Montagne et Montagnards",
avril-juin 1959), un article de Pierre et Jean Ravier fait magistralement le
point du Pyrénéisme d'avant-garde. Nous n'insisterons donc point sur cet aspect
des Pyrénées 1959. Mais l'avant- garde n'est pas l'armée. Que devient le gros
des troupes derrière ses éclaireurs ? Suit-il leurs traces de bon cœur, de près
ou de loin ? Se demande-t-il parfois, avec plus ou moins d'inquiétude, où vont
le mener ces audacieux ? En d'autres termes, nous nous proposons de répondre
à deux questions : quel est l'état actuel du Pyrénéisme ? Comment évoluera-t-il ?
Dans les Pyrénées, comme dans les Alpes, nous sommes loin maintenant des temps
héroïques. Mais si les exploits légendaires de Franz Lochmatter remontent au
siècle dernier, ou au tout début de celui-ci, Cames, Barthou, Cazalet et Jean
Santé étaient encore nos surhommes, il y a moins de 30 ans. La chaîne franco-espagnole
s'est modernisée, mais avec un retard confortable, et le premier guide-itinéraire
qui codifia les voies d'escalade pyrénéennes et leur donna, enfin, droit de cité,
a paru seulement en 1937. Depuis, il est vrai, nos pyrénéens ont rattrapé le handicap
et, guide en main, marteau au poing et mousquetons à la ceinture, ils abordent
sereinement les voies que leurs ancêtres considéraient d'un œil torve et horrifié.
L'escalade pyrénéenne est entrée dans les mœurs. Mieux encore les jeunes grimpeurs
comme nous l'apprend l'article des frères Ravier, ne perdent pas leur temps et
forgent — littéralement — à grands coups de marteau, des voies nouvelles, avec
une ardeur digne des pionniers de l'escalade artificielle; le malheureux pic
d'Ossau après 25 ans d'épreuves, continue à se faire truffer de pitons dans ses
moindres replis. Et ces nouvelles voies, presque toujours ardues, sont reprises
fréquemment, pour peu qu'elles soient belles et en bon rocher. On compte plus de
vingt ascensions à la face S.-E. de la Pointe Jean Santé, peu d'années après la
première, alors que dix ans de réflexions s'étaient imposés avant la seconde ascension
de la face N.-E. du Petit-Pic.
Autre phénomène nouveau : les pyrénéens vont dans les Alpes beaucoup plus nombreux
qu'autrefois. Et comme ils s'attaquent aux courses glaciaires ou mixtes, ils
comprennent qu'il leur faut acquérir l'expérience de la neige et de la glace.
Comment y parvenir dans les Pyrénées ? En abordant leurs sommets en toutes
saisons et surtout en hiver. En février, l'Ossau est une montagne parfaitement
respectable, - même et surtout - sur la voie normale, et les conditions de
neige ressemblent assez bien à celles des 4.000 en été. Il se confirme, en effet,
que les Pyrénées peuvent constituer un excellent terrain d'entraînement, si l'on
sait s'en servir, pour des massifs montagneux beaucoup plus élevés. Ce sont les
courses des trois premiers degrés surtout, et, assez souvent, du 4e degré, qui
présentent les difficultés hivernales les plus importantes, parce que la neige
s'y accroche en masse, sauf en plein sud : mais encore faut-il, dans ce dernier
cas, que la paroi soit assez raide. Les escalades vraiment difficiles en été,
sur des murailles extrêmement redressées, peuvent être un peu plus ardues en
hiver pour des raisons de température ou quelques traces de verglas, mais elles
ne présentent pas de problèmes spécifiquement neigeux ou glaciaires. L'aventure
de sept camarades à l'Ossau cet hiver le prouve de façon assez indiscutable.
Ils gravissent sans histoire la partie la plus difficile de la face S.-E. de
la Pointe Jean Santé, malgré de gros sacs prévus pour plusieurs bivouacs. Le
premier jour, la partie difficile est derrière eux; mais il leur faut le second
jour en entier pour escalader la partie relativement facile, parce que, là,
la neige et la glace ont apparu. Ils avaient le projet de faire la jonction
Pointe Jean Santé-Pointe d'Aragon (2e degré en été). Ils n'osèrent pas s'engager
dans le couloir Sanchette, raide et couvert d'épaisses couches de neige instables.

R. Ollivier - Pyrénées n°38.


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