Croquis : Groupe des Faces Nord : secteur de la Difficile Fissure
Samedi 16 Janvier 1965 – Des visiteurs assidus : Anfoy et Hervé.
Chantal, Jean, François, Hervé
A El Patio
Il ne fait pas beau, donc pas d’Arudy. Nous sommes envahis (sic)
toute la journée par Anfoy et Hervé
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Dimanche 17 Janvier 1965 – Sesto avec François, Hervé et Yannick.
Faces Nord premiers contacts.
Equipe : Hervé, François, Yannick Seigneur, Jean
Véhicule : 2 CV, 4L (Yannick).
Hervé de retour, cela faisait un bail ! Où était-il, que faisait-il
? Mystère, et ce n’est pas lui qui va le lever ! Peut-être est-ce une
stratégie de la part du
charmeur qu’il est de ne pas trop se livrer, de laisser une pan de
mystère pour laisser libre court à l’imagination de ceux qui le
connaissent, des femmes en particulier, toutes folles de lui.
Il y avait donc longtemps que nous n’étions sortis ensemble. Depuis
quand exactement ? Sans plus nous demander ce qui a pu pousser Hervé
à renouer des liens nous allons le prendre à Montardon, chez ses parents.
A Sesto nous retrouvons Yannick Seigneur, seul, et les habituels
« Amitié-Nature » qui s’escriment sur la Directissime. Feraient-ils des
progrès ? Hervé et moi seraient tentés par l’ouverture de la voie des
Guêpes avec le confort d’un Yannick Seigneur en tête. Mais à notre grande
surprise ce dernier décline car il avait dévissé lors d’une tentative
en solitaire et il s’était blessé. Yannick nous suggère alors d’aller
aux faces Nord qu’il a explorées et dans lesquelles il a ouvert une
sorte de voie normale qui passe par un « jardin suspendu » remarquable.
Voilà plus de six ans que nous arpentons ces rochers d’Anglas et nous
n’étions jamais allés voir. Et même si nous voyions, nous n’y allions
pas, cf. le groupe GSIP. On comprend alors l’évolution en marches
d’escaliers de l’alpinisme. Parfois la marche, quoique peu élevée,
est très longue ! Une forme de conservatisme s’instaure inconsciemment,
semé d’a-priori solides et jamais vérifiés (c’est trop lisse, c’est
trop raide, on n’y pourra grimper qu’avec des golots etc) sans compter
qu’il y a déjà fort à faire avec les rochers actuels (Sesto,
Cima Ovest, Espalungue…).
Sur place nous grimpons diverses petites fissures, dont l’une est
extrêmement difficile. Nous montons ensuite au sommet de ces
rochers par un passage comportant un surplomb à bonnes prises et
un grand feuillet détaché très amusant ouvrant le passage passant
par le fond d’un lapiaz profond. Originale comme voie.
Yannick nous quitte et nous nous essayons sur une fameuse fissure
qui nous laisse un peu secs, malgré diverses tentatives,
courte échelle etc. [Difficile Fissure ?]. Nous rejoignons ensuite
le bivouac de Sesto à la nuit et grignottons un peu avant de lever
le camp, satisfaits de ces bons efforts qui vont nous aider à affronter
la semaine qui vient.
Collée à son examen Chantal n’a pu venir à Arudy. Je vais dîner
le soir chez elle.
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Samedi 23 Janvier 1965 – Faces Nord : Difficile Fissure et voie du Lapiaz.
Chantal-Jean, François
500cc RGST et 2 CV (François)
Arudy for ever ! Sesto Supérieur ou Super-Sesto aux grandes
dalles lisses toutes déversées vers le vide. Nous sommes à peine
dans le pierrier que François arrive. Nous sommes d’accord pour
aller à la Difficile Fissure dans les Faces Nord. Nous y mettons
un coin de bois je tente de la grimper assuré depuis le haut.
Le haut de la Fissure est horrible et mes bras me font un mal
affreux. Je suis obligé de m’aider un peu de la corde mais ne
dévisse pas malgré le gros dévers.
Nous grimpons ensuite la voie du Lapiaz, nettement moins
difficile. Revigorés nous revenons à la Difficile Fissure où je
souhaite placer un grand coin de bois dans la partie supérieure où
la fissure s’incurve afin de la grimper en tête. Malgré moult
tentatives je n’y parviens pas
Nous nous remettons de nos efforts aux bivouac de Sesto
atteint à la nuit et dégustons le thé traditionnel, toujours aussi
savoureux. Quelques gouttières, rarissimes au bivouac, perturbent
un peu la cérémonie du Thé. Mais le temps se met au grand beau.
Demain sera un autre jour !
Pau est rejointe à 21h15.
Reprise des récits dans le Carnet II et quelques notes dans le Carnet III