Ce peintre (Victor Charles Edouard 1868-1938) n'était pas "Peintre de la Marine" comme son père Marie-Edouard (1847-1929) qui le fut en 1885 (il ne signait pas de l'ancre mais de 3 points, il était devenu franc-maçon en 1882).
C'était des "portraitistes" de navires.
Chaque commandant désirait son "tableau".
Dès 1873, Marie-Edouard ADAM habitera le Havre.
La peinture "conserve", en effet il décédera à l'âge de 81 ans.
Son fils, V.C.E ADAM partira plus jeune, un gamin, 70 ans !
Le second tableau signé en 1938 a de particulier que c'était l'année des derniers coups de pinceau de son peintre, la dernière année de vie de ce bateau, le TENERIFFA (voir photo de ceui-ci en feu à Valence)
et la dernière année de commandement de Jean-Marie LE ROHELLEC aux "MESSAGERIES MARITIMES".
Le navire sera vendu à la "SOCIETE FRANCO-TUNISIENNE d'ARMEMENT" basée à MARSEILLE mais sous régime TUNISIEN !
Ce temps nous parait très éloigné et nous fait oublier que seules 21 années ont séparées les deux guerres mondiales. Pas le temps de souffler, directement de la machine à vapeur au charbon du TENERIFFA à "Little boy" du B29 "Enola Gay" de 1945 (cela me rappelle un dossier très bien développé sur ce qu'il ne faudra jamais oublier, pas plus que toutes les atrocités faites par les hommes pendant ces périodes folles : http://fr.wikipedia.org/wiki/Bombardements_atomiques_d'Hiroshima_et_Nagasaki )
Jean-Marie aimait à rappeler que "son" bateau avait eu l'honneur de transporter les hélices du Normandie, ce paquebot de plus de 300 mètres propulsé par 4 hélices, un système de Turbine et de moteur électrique (facilitation pour l'inversion). De quoi rendre jaloux les Anglais avec le "QUEEN MARY" et les Allemands avec le "BREMEN". On se souviendra de la fin de ce "bijou" à NYC :
En 1938 et 1939, il effectue, en plus de ses traversées régulières, deux croisières en Amérique du Sud, au départ de New York. Trois films longs métrages sont également tournés à bord en 1937, 1938 et 1939.
Au cours de l’arrêt technique de l’hiver 1938-39, ses canots de sauvetage sont entièrement repeints, à titre d’essai, dans une couleur beige-orangé. Le 24 août 1939, NORMANDIE quitte Le Havre pour la dernière fois et accoste au pier 88 de la French Line à New York le 28, au terme de sa 139ème traversée régulière. Il devait repartir pour l’Europe le 30 mais le départ est annulé le matin même et le 6 septembre, il est désarmé, à proximité de QUEEN MARY, son grand rival. Depuis sa mise en service en mai 1935, NORMANDIE a transporté 133.170 passagers sur l’Atlantique Nord, soit en moyenne 958 par traversée.
En décembre 1941, le navire est saisi par l’U.S. Maritime Commission puis confié à l’U.S. Navy et rebaptisé LAFAYETTE. Un projet de transformation en porte-avions est ébauché puis abandonné au profit d’une conversion en transport de troupes. Le 9 février 1942, à quelques jours seulement d’une nouvelle carrière - il devait quitter New York le 14 -, un ouvrier occupé à découper au chalumeau les supports métalliques des quatre lampadaires du grand salon des Premières classes met le feu à des brassières de sauvetage entreposées à proximité. A cette date, le paquebot est toujours amarré au pier 88. De crainte de voir le feu se propager aux installations portuaires, les pompiers et les bateaux-pompes de la ville de New York déversent des trombes d’eau sur les superstructures du navire. Déséquilibré, NORMANDIE chavire dans la nuit du 9 au 10 février. L’incendie a fait une victime, parmi les ouvriers.
Pour dégager le paquebot et le renflouer - sa coque et ses machines sont intactes -, il faudra le découper jusqu’à la hauteur du pont promenade. Après plus de vingt mois d’effort, l’épave est redressée. En novembre 1943, elle est remorquée vers un chantier de Brooklyn. Plusieurs projets de reconstruction sont envisagés puis écartés en raison de leur coût. NORMANDIE est finalement vendu à un ferrailleur de Newark en octobre 1946. Sa démolition s’achèvera en octobre 1947.
En compensation, la Compagnie Générale Transatlantique se verra attribuer en 1946 le paquebot allemand EUROPA, qui sera transformé et remis en service en 1950 sous le nom de LIBERTE.
Vous retrouver tout cela sur le site des "FRENCH LINES" :
( http://www.frenchlines.com/ship_fr_355.php )
En 1968, sur un pier très proche du "88" (le "92"), j'avais le plaisir de rencontrer sur le "FRANCE", l'officier-radio, son nom : Marcel LE ROHELLEC, un neveu de Jean-Marie. Ma visite fut très rapide, trop rapide, je n'ai pas su apprécier à sa juste valeur la chance du moment, j'étais navigateur sur B707, une "fin de race", des moments superbes, seulement 2 saisons dans les êtoiles !
