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Jean M. Ollivier | all galleries >> Forties >> Le Raid à ski Urdos-Luchon du 18 au 25 Février 1942 > Raid JM Urdos-Luchon de 1942 - (Jeunesse et Montagne)
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Fev. 1942 Lucien Malus

Raid JM Urdos-Luchon de 1942 - (Jeunesse et Montagne)

Pyrenees-Jeunesse et Montagne

Historique du mouvement par Marcellin Bérot
Jeunesse et Montagne.
UNCM

Sous l'occupation allemande, il n'y a plus d'armée. Pour les jeunes de vingt ans, les Chantiers de Jeunesse remplacent le service militaire, avec une variante "Jeunesse et Montagne" qui est officiellement la branche alpine des chantiers. Mais secrètement, cette section montagne a été créée dès septembre 1940 par l'armée de l'air dissoute, dans le but à peine dissimulé de maintenir chez les jeunes une excellente forme physique et un moral d'acier en vue d'une libération future. Implanté partout dans les Alpes, Jeunesse et Montagne pratique été comme hiver les courses en montagne dans un style de vie des plus rudes. Après s'être battu contre les italiens en tant qu'éclaireur-skieur dans les Alpes du sud, le palois Robert Ollivier est sollicité dès l'été 1940 pour encadrer le centre de montagne du col de Porte, dans les Alpes du Dauphiné. C'est Edouard Frendo, l'un des plus célèbres alpinistes du moment, qui a contacté Ollivier. C'est dire le sérieux du recrutement de ces centres. D'ailleurs, le moment venu, Frendo s'illustrera par son courage et son audace dans le maquis de la Maurienne. Au printemps 1941, Ollivier rejoint les Pyrénées avec pour mission d'y installer des centres Jeunesse et Montagne. Le premier, le "Groupement Vignemale", est implanté à Cauterets, réparti en quatre lieux différents : une équipe au Marcadau (1860m), une équipe au Lisey (1600m), une autre au col de Riou (1800m), la dernière à l'ancien hôtel du Pont d'Espagne (1400m). Robert Ollivier est le chef technique de l'ensemble. Il recrute pour le seconder des montagnards et des skieurs solides, François Boyrie, Jo Simpson, Maurice Jeannel, André Bacelon. Les conditions hivernales sont rudes. Quel que soit le temps, tous les déplacements se font en ski. Le ravitaillement à dos d'hommes, skis aux pieds. Mais l'esprit est excellent. En fin 41, un autre groupement dit "Comminges" est formé en Haute-Garonne, à Luchon, avec Maurice Jeannel comme moniteur chef. En 1942 naissent les centres de Luz et Gavarnie. Puis un autre centre d'hiver est mis en place à La Mongie avec Dartigue et Paradis. On y retrouve des hommes qui seront des spéléologues de renom, tels Lepineux et Loubens, de futurs champions de ski comme le Jurassien Jean Mermet. Les skieurs-montagnards du centre de La Mongie se chargeront en particulier d'assurer en ski, l'hiver, les portages à l'Observatoire du Pic du Midi, portages effectués jusque-là, depuis 1882, par des hommes rudes de la vallée. D'autres centres voient le jour dans la zone montagnarde de la Haute-Garonne : à Gouaux de Larboust, à Jurvielle, à Garin. Leurs chefs s'appellent Chabot, Pujol, Sauttot, tous animés de la même passion de la montagne. Mais il n'y aura de centres Jeunesse et Montagne ni en Ariège ni dans les Pyrénées Orientales. De l'hiver 1942 date le raid à ski Jeunesse et Montagne qui, parti de Urdos en vallée d'Aspe, devait aboutir à Luchon. Encadrés par Ollivier et Boyrie, une vingtaine de stagiaires accomplirent intégralement cette traversée hivernale. Hélas, dès 1943, la montagne pyrénéenne devient zone interdite et l'occupant récupère systématiquement les jeunes pour le STO. Jeunesse et Montagne avait vécu. Mais des dizaines et des dizaines de jeunes Pyrénéens ont découverts en ces heures sombres de l'occupation la montagne et le ski dans ce qu'ils ont de plus rude et de plus exaltant.
L'UNCM. Eté 1944. C'est l'effervescence de la libération. Décidés à ne pas laisser se perdre les acquis techniques et humains de Jeunesse et Montagne, les responsables de tous les mouvements qui ont le souci de la jeunesse se regroupent pour former l'Union Nationale des Centres de Montagne. L'objectif : le développement physique et moral de la jeunesse par la fréquentation de la montagne en été et en hiver. Et comme en 1941, on se met à la recherche de locaux, on s'installe partout où l'on peut : à l'hôtel de la Cascade et à l'hôtel des Voyageurs à Gavarnie. A Barèges dans une bâtisse très délabrée. A Cathervielle dans la maison familiale prêtée par un ami montagnard. A Cauterets dans un hôtel de la belle époque construit sur cinq étages, plus riches en armoires à glace et en pots de chambre soigneusement inventoriés et remisés au grenier qu'en installations sanitaires, puisqu'on ne comptait que deux robinets d'eau dans la maison. Les premiers responsables pyrénéens de l'UNCM sont Ollivier et Jeannel à Gavarnie, Cazalet à Gourette, très vite secondés par de jeunes recrues comme Lucien Malus, Jean Labesque... Les centres UNCM ont également en charge la formation pré-militaire, ce qui explique qu'ils aient souvent été confondus avec des centres militaires, car leurs instructeurs intervenaient dans les deux. Ainsi, dès l'hiver 44-45, à l'hôpital militaire de Barèges, Jeannel et Ollivier sont les instructeurs techniques d'un centre accéléré d'éclaireurs-skieurs qui doivent rejoindre les Alpes sur la frontière italienne où les Allemands résistent toujours. Partout dans ces centres le matériel provient en grande partie des prises de guerre faites sur l'armée allemande : les beaux skis blancs à bandes vertes des Gebirgsjäger du Reich, en bois de bouleau de Norvège, sont excellents sur des neiges froides, mais ils se comportent très mal dans les neiges mouillées par les redoux pyrénéens où ils s'imbibent d'eau comme des éponges ! L'UNCM est de toutes les sorties chaque fois qu'il y a un secours à faire en ces années où le secours en montagne n'existe pas. Que ce soit sur la face nord du Vignemale ou sur les voies du cirque de Gavarnie, les gars de l'UNCM sont toujours là. Sous les ordres techniques de François Boyrie, le centre de Barèges, véritable émanation de l'EHM de Chamonix, émigrera un jour vers Cauterets pour devenir le camp militaire du Clot. L'UNCM lui-même, focalisé à l'origine sur les seules activités de la montagne, évoluera à son tour pour devenir l'UCPA, l'Union des Centres de Plein Air.

Extrait du livre "L'Epopée du Ski aux Pyrénées" de Marcellin Bérot, Ed. Milan, 1991.

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Julie 04-May-2014 04:54
Bravo François Cazalet!
Francoise Miquel 10-Aug-2006 20:47
Bonjour, Mon père se trouve sur la photo de groupe du raid Urdos-Luchon.De se voir sur cette photo lui a donné de grandes émotions. Je vous remercie de m'avoir donné un souvenir même s'il sagit d'une triste période de notre histoire.
Françoise Miquel