Image : symbole chinois poue l'année du cheval 1966
Année 1966
Année spéciale s’il en est. Mariage. Fin de ma vie de garçon. Je me
sens dépuillé de tout ce qui avait pu constituer ma vie jusqu’alors.
Je n’avais pas tout à fait réalisé que c’était le bonheur. Qu’il serait
bon de pouvoir accueillir la future promise dans sa propre maison. Au
lieu de cela aller camper dans un appartement abandonné qui sent encore
la mort de sa précédente résidente, se retrouver sans le sou pour louer
un gîte, se vêtir et manger à sa faim. Et se gaver d’illusions au cours
d’un « voyage de noces » hors du temps et qui en deux mois accumula tout
ce que la vie peut apporter de difficultés, de problèmes et de désillusions.
Quelques joies aussi...
Et accepter un boulot de subsistance en remerciant le ciel (et Daniel !)
de cette opportunité imprévue. Avec l’idée ancrée de ne pas abandonner
mes études. En cette année 1966 - annus horribilis - les perspectives
d’avenir étaient plutôt glauques. De la famille point d’écho, hormis
Mam. Mais Chantal est solide et m’aide grandement à surmonter les épreuves
de cette période... sans invoquer séparation ou divorce, ce qui aurait
bien sûr ajouté la cata à la cata...
1966 fut aussi une année « extraordinaire » pour mon ami de toujours,
Hervé, qui fut balloté d’un bout à l’autre du spectre des sentiments
et des émotions, de la mort brutale de son amour, Lucienne, à l’expédition
suicidaire d’un couloir bardé de glace de l’Ossau. Ces évènements m’ont
marqué car j’aimais Hervé et sa famille. Je connaissais Lucienne. Je fus
la dernière personne qu’elle rencontra avant de mourir avec son petit
Bruno dans un accident de la route quelques minutes après m’avoir parlé.
J’en suis toujours bouleversé.