Masque funéraire, culture lambayeque (750-1375 après J-C)
Tumbaga : nom d'un alliage or et cuivre - PEROU, côte nord.
Les masques funéraires sont des éléments somptuaires, déposés dans les tombes des gouvernants. Ils ont pour fonction d'accompagner le défunt sous la protection divine et de le transformer en ancêtre. Les masques en métal sont mis en forme par martelage et décorés au repoussé. Ils peuvent être également pourvus d'incrustations de coquillages ou peints avec un pigment rouge intense de cinabre (sulfure de mercure) ou d'oxydes de fer (hématite, entre autres).
Dans le Nouveau Monde, l'utilisation des métaux précieux est aux antipodes des pratiques économiques des cultures occidentales. Elle se limite à une fonction symbolique et politique et n'a pas de valeur monétaire. Dans la cosmologie andine, l'or serait ainsi la "sueur du soleil" et évoquerait les dieux, les ancêtres, le pouvoir, l'immortalité et le principe masculin. Tandis que, par opposition, l'argent correspondrait aux "larmes de la lune", à la divinité féminine et à la fertilité.
Moins noble, le cuivre serait l'élément du peuple. Il symboliserait la terre et sa couleur rouge désignerait le sang, signe de vie et de mort. Tout comme le port des plumes précieuses, les métaux et les alliages ont non seulement une fonction sociale et esthétique mais aussi idéologique. Portés en parure ou cousus sur les vêtements, ils permettent d'assurer la légitimité des pouvoirs et viennent affirmer l'identité sociale d'un groupe, le statut d'un individu ou encore représenter un territoire. A leur mort, les dirigeants emportent avec eux ces objets sacrés qui les ont définis socialement au cours de leur vie et indiquent leur descendance divine.