Photo : Quand la moto nous laisse en rade au bord de la route
Surchauffe et moteur coincé route de Gan
Faute de budget, et pas de téléphone en ce temps-là,
obligation pour nous de pousser l'engin chargé des
sacs de montagne jusqu'à Jurançon et Pau-Nord en
combinant un itinéraire ne comportant pas trop de
rues en pente. Et pour nous faciliter les choses un
orage carabiné s'est abattu sur nous....
J'ai passé la nuit à réparer la moto et le surlendemain
nous pouvions à nouveau l'utiliser pour de nouvelles
aventures.
Samedi 26 Septembre 1964 – En panne sur la route de Gan. Retour en poussant la moto.
Chantal-Jean
Véhicule : 500cc RGST
Objectif affiché : Voie Mailly à la Pointe Jean-Santé de l’Ossau
et préparatifs en conséquence. Quel bonheur de retourner sur cette montagne !
Et la moto de rugir de plaisir sur la route de Gan, à la sortie
de Pau, en montant les vitesses, quand tout d’un coup elle s’étrangle
dans un râle affreux et se bloque. Je n’ai que le temps de débrayer
en une fraction de seconde pour éviter que les passagers et le lourd
chargement des deux sacs valdinguent à grand fracas sur le bitume, avec
tous les risques que cela comporte.
Ce blocage du moteur est inhabituel. D’habitude, car c’est arrivé
plusieurs fois, le blocage se fait sans bruit particulier, alors
que cette fois-ci il y eut comme un cri déchirant, un cri d’agonie
suivi d’un bruyant cliquetis digne d’une danse macabre où les os
s’entrechoquent de lugubre façon. Puis le silence, signant la mort de
la machine qui se raidit instantanément dans un dernier spasme.
Cela a l’air grave. Adieu Ossau, Pombie, voie Mailly…
Tout est bloqué, après une attaque pareille la machine ne peut pas
redémarrer. Que faire ? La laisser sur place en bordure de cette
route à grande circulation ? Ce n’est pas dans nos habitudes.
Nous décidons donc, la mort dans l’âme, de retourner à la maison
en poussant la lourde moto et son chargement.
Route de Gan et rue du XIV juillet tout va bien, si l’on peut
dire, car ces voies sont horizontales, plates dirions-nous.
Cahin-caha ça avance. Mais passé le pont sur le gave de Pau
les choses se corsent devant la cote Marca qui se dresse
devant nous comme un mur. En poussant la moto comme des malades
nous arrivons à hauteur de la rue qui permet d’éviter
la zone la plus raide de la cote Marca pour rejoindre la rue
d’Etigny. Laquelle est atteinte in extremis. Nous pouvons même
remonter sur la moto pour descendre la rue d’Etigny jusqu’à ce
qu’elle rejoigne l’avenue Gaston Phébus dont le coefficient
raisonnable nous permet de pousser la moto et d’avancer,
péniblement c’est certain, jusqu’au chemin Béziou. C’est
à ce moment qu’éclate un orage épouvantable qui nous oblige
à attendre un long moment sous le pont du centre d’exposition
qui enjambe le chemin Béziou à contempler les averses torrentielles,
la grêle et les ruisseaux qui dévalent la rue
Dernier obstacle : la côte des Petites Sœurs des Pauvres. Au-delà
nous sommes quasiment chez nous. Nous laissons à notre droite
la rue Cazalis où demeure Hervé – tiens s’il pouvait nous aider
un peu ? – l’avenue du Château d’Est, l’avenue Trianon de sinistre
mémoire (pour bâtir leur putain d’école de merde la municipalité
de Pau a rasé la Petite Maison de ma jeunesse) et enfin nous voilà
sur l’avenue de Lons puis chez nous à la villa El Patio. Nous
sommes rendus à l’heure où nous aurions dû nous trouver à Pombie.
Maigre satisfaction.
Nous sommes crevés, mais pas suffisamment pour ne pas jeter un coup
d’œil sur les entrailles de la pauvre moto afin de savoir s’il y a
un espoir de la sauver. Le spectacle mécanique qui nous est offert
après ouverture du moteur ne laisse pas beaucoup d’espoir néanmoins.
Vilain carnage. Pas mal de boulot en perspective…
Lundi 24 Août 1964 – Tentative vers Aneu, blocage moteur.
Chantal-Jean
Véhicule : 500 RGST
Notre projet était d’aller à Aneu. Sur la route de Gan,
à la sortie de Pau, le moteur bloque encore une fois.
J’ai maintenant le réflexe de débrayer ultra-vite afin
de libérer la roue arrière [ayant risqué une chute grave
sur la route de Tarbes pour cette raison]. Manque d’huile ?
Nous laissons refroidir la machine et repartons prudemment.
Arrêt à Laruns. Là ma chérie m’offre un goûter royal : chips,
cidre, chocolatine et praliné !
Le retour se fait sans problème. Chantal dîne à la maison.
Page 67 du Carnet III
Mercredi 26 Août 1964 – Journée moto
Chantal-Jean
Chaleur affreuse, style canicule de 2003. Nous restons à El
Patio et je répare les motos. Super-Néocide remarche ! Nous
nous baladons avec jusqu’à ce qu’elle tombe en panne d’essence !
Leçon de conduite moto sur la super-Néocide pour Chantal, ce qui
n’est pas une petite affaire !
Page 68 du Carnet III
Samedi 29 Août 1964 - Sesto
Participants : Christine (venue comment ? Mobylette ?), Chantal, Jean
Véhicules : Moto 500cc RGST, voiture ?
Départ tardif. A noter que Chantal fait la Réta avec Christine.
La bruine nous prend, du coup nous faisons un feu d’enfer
dans la cheminée du refuge…
Dimanche 30 Août 1964 - Sesto
Participants : Christine, Chantal, Jean
Véhicules : 500cc RGST, Mobylette (Christine ?)
Christine nous rejoint avec du retard, victime d’une panne.
En l’attendant nous faisons, Chantal et moi, la Directe Anfoy
dans la voie en Z, sortie voie Martine et passage Z3.
Après un bon thé au bivouac nous prenons un peu d’avance pour
réparer la panne, qui est insignifiante. Le retour à Pau se
fait sans problème.