Croquis : Turon secteur de la Mouche et de la Sirène
Dimanche 4 Avril 1965 – Voie des Soupirs, voie du
Bloc Coincé déséquipée
Chantal-Jean
500cc RGST
Du monde ! Comme nous devons y manger nous filons
à la grotte [ ??]. En revenant nous trouvons Gérard et sa
petite amie Choupette (Danielle) avec leur ami Jean-Claude.
Après quelques palabres nous allons à la voie des
Soupirs pour récupérer les clous. Miss Choupette sue sang
et eau et je suis obligé de la tirer, puis de la pousser.
Initiative stupide vue d’aujourd’hui : je déséquipe
la voie du Bloc Coincé (je ratiboise tout – sic) afin qu’il
y en ait qui fassent une drôle de tête au moment de la gravir.
Puis nous sortons, Chantal et moi, par l’éperon droit de la
Cheminée Carrée et tout va très bien.
Gérard et compagnie rentrent chez eux en stop.
Nous retournons rue Bayard pour dîner et je me couche tôt,
perclus de courbatures.
Page 121 du Carnet III
Jeudi 8 Avril 1965 – Premières de la Directe du Turon et de la Herfoy.
Chantal-Jean
Hervé, François, Marie, Cécile
Véhicules : 500cc RGST et 2 CV
Rendez-vous au Turon ! Il y a de quoi faire. Arrivés
les premiers, Chantal et moi, nous ouvrons une superbe voie,
la Directe du Turon, grande ampleur, difficultés variées sans
être extrêmes.
François mène un convoi comprenant Marie, Cécile et
Hervé. Hervé et François ouvrent une voie proche de la Directe
à grands renforts de chutes de grosses pierres. Ils ne se fatiguent
pas pour lui donner un nom. Ce sera la Herfoy. La besogne
terminée ils rentrent che eux. Nous préférons, Chantal et moi,
monter au bivouac de Sesto nous préparer et savourer un thé.
De retour à Pau je dîne rue Bayard, chez Chantal.
Vendredi 9 Avril 1965 – Turon, Dièdre Rayé.
Cantal, Jean, François
Moto 500cc RGST et 2 CV
En moto jusqu’à Gan où François nous prend dans sa 2 CV.
Heureusement, car il pleut. Nous optons donc pour le Dièdre
Rayé, au Turon, qui est à l’abri.
Afin de l’apprécier à sa juste valeur François s’y lance en
tête… et s’en voit les horreurs. Il renonce en cours de route.
Je prends sa place et après avoir remonté le dièdre je le dépitonne,
laissant dans la manœuvre deux pitons et deux mousquetons.
Le soir rebelote rue Bayard où je dîne.
Samedi 10 Avril 1965 – Turon, ouverture de la Sirène.
Chantal-Jean, François
Gaston Bonnecaze et sa fille.
Véhicules : 500cc RGST, Vélo (François), autre.
Nous attaquons, Chantal et moi, une nouveauté très intéressante,
non loin du Dièdre Rayé au Turon. François, arrivé après nous en vélo,
nous rejoint au premier relais. En bas Gaston Bonnecaze et sa fille,
le nez en l’air, nous regardent.
Cette voie nouvelle est très belle, exposée mais sûre. Elle évite
des surplombs noirs et gluants par une traversée à droite sur une dalle
hyper-lisse sur laquelle je me fais le plaisir de poser un golot pour
l’assurance. Végétation et terre gênent un peu la progression dans la
partie terminale de la voie. Que je nomme d’emblée Sirène, Sans doute
qu’en la grimpant je me suis senti quelques instants dans la Calanque
d’En Vau en train de gravir cette voie magnifique. Calanques, pays de rêve !
Nous terminons la voie assez tard. François nous quitte alors pour
retrouver son vélo et rentrer courageusement chez lui. Chantal et moi
regagnons le pied de la voie afin de préparer le thé du soir dans notre
nouvelle théière portable.
Tout serait parfait s’il ne s’était pas mis à pleuvoir. La route est
un enfer avec un phare qui n’éclaire pas.
Je finis la soirée rue Bayard chez Chantal.