photo sharing and upload picture albums photo forums search pictures popular photos photography help login
Jean M. Ollivier | all galleries >> Climbing in Sixties >> Sestograd City des années 60 > Camping au sommet de Sesto en 1960. Le Petit Lever de Hervé
previous | next
19-FEB-1960 jmo

Camping au sommet de Sesto en 1960. Le Petit Lever de Hervé

1021

Soir du jeudi 18 Février au Samedi 20 Février 1960
Equipe Hervé-Jean. Véhicules : vélos. Trajet : Pau-Arudy et retour.
Camping sur place.
Bloc Coincé – Vire
Aklon
Verte

Déjà passés les 10 jours et le bac (Maths Elem) aussi. Pas trop mal.
Mais c’est quand même un bon débarras. Cet examen m’avait fait un
peu oublier nos projets. Mais pas pour longtemps.
Jeudi matin je vais voir Herr Wick à la sortie de l’examen (j’ai
fini mercredi soir) et l’on met les derniers détails au point.
Le temps est bien peu sûr, le vent du sud, annonciateur des
pires calamités, souffle depuis trois jours. Ce bazar de temps
a tenu pour l’examen, parions qu’il va pleuvoir juste lorsque
nous serons libres !
Hervé ne peut partir que dans la soirée à partir de 17h30.
Tant pis, quoi qu’il fasse on partira quand même. On emporte
une bonne tente et de bons duvets pour résister.
… et nous voilà partis. Nous avons quitté Pau à 18h30 seulement,
lourdement chargés. Jusqu’à Rébénacq, malgré la pluie fine qui
tombe, tout va bien. J’ai sur le dos deux anoraks et un imperméable
en nylon ; cela me protège mais je transpire. Peu après Rébénacq,
le petit coup de pompe habituel de ces départs d’après-midi me
prend et j’avance péniblement. De plus je suis mort de faim [voilà
la cause ndlr]. Le Mourre monté à pied paraît interminable. En nous
dépassant une voiture projette un arc-en-ciel tout rond autour de
Hervé qui est devant moi. Effet bizarre et inédit. La descente sur
Arudy se fait rapide et aisément bien sûr. Ça va mieux. On arrive
bientôt au terminus.
En allant chercher de l’eau à la ferme d’Anglas voilà que tous les
chiens du voisinage se mettent à hurler et les habitants de la
ferme se demandent quels sont les particuliers qui se promènent
à 9 heures moins le quart du soir, par ce temps et en cette saison…
Nous nous croyons arrivés. Hélas, quelle désillusion ! Nous allons
mettre deux fois plus de temps pour monter à l’emplacement du
camping que pour aller de Pau à Arudy !
Ces sacs affreusement lourds qui vous roulent sur le dos, ces
caillasses croûlantes qui se dérobent sous nos pieds, ces mousses
glissantes, ces ronces piquantes, et ces rochers luisants d’humidité
sous la pâle clarté qui tombe du ciel. Car, malgré la nuit on y voit
vaguement. Un vent froid et sinistre envahit le défilé lugubre. On
monte un peu, on s’arrête et on souffle tous les 50 mètres. Le manque
d’entraînement est la cause de notre supplice. Sans cela ce serait
simplement un effort difficile bien sûr mais facilement supportable.
Nous arrivons enfin au pied de la Voie Normale [de Sesto]. J’ai bien
envie de bivouaquer là. Il fait sec, les feuilles mortes sont moelleuses,
mais Herr Wick ne veut rien savoir et il escalade le premier ressaut
(III+ par temps clair). Il va falloir faire monter les sacs. Je mets
son sac, le plus léger (je transporte tout le matériel d’escalade)
sur ma tête et lui se jette à plat ventre en avant pour le saisir.
Mais il lui est impossible, le sac empoigné, de le remonter car
il ne peut reculer. Pour l’aider à sortir de cette fâcheuse position
je dois escalader une partie du ressaut et il arrive enfin à se
rétablir et à hisser son sac. Pas question de recommencer avec le
mien. Hervé sort la corde pour le monter sur la plate-forme où il
se tient. Je le rejoins et allume une bougie, car dans ce lieu
engoncé sous un auvent rocheux on n’y voit strictement rien.
Le reste de l’escalade, si facile lorsqu’on n’a rien sur le dos,
devient maintenant un exploit de grande envergure. Le petit passage
de II dans la partie supérieure devient presque extrêmement difficile
avec ces sacs qui nous tirent en arrière et annihilent une bonne
part de nos efforts.
Enfin, trempés, nous arrivons au sommet. Vite, trouver un emplacement
pour la tente. Car il faut monter une tente ! La bougie calée dans
un creux de rocher, à l’abri du vent, nous travail
lons le plus vite
possible sous la pluie qui tombe drue maintenant. Nous y
rentrons ensuite avec précautions et p
ouvons enfin nous changer dans une atmosphère plus sèch
e.
Que c’est bon ! Au fait quelle heure est-il ? La réponse vient vite :
minuit. Minuit ! Voilà 5h1/2 que nous peinons. Incroyable. A nous
le repos. Mais avant mangeons !
Trois Tonimalt brûlants servent d’apéritif, puis nous attaquons
le gros des provisions. Nous ne faisons plus attention à la pluie
qui tombe sans discontinuer sur la toile légère. Et nous ,nous
endormons pour ne nous réveiller qu’à 10 h le lendemain matin.
Il pleut toujours.
Maintenant les propos que nous tenons virent franchement au pessimisme :
ça peut durer jusqu’au départ [c à d demain !], et si l’on rentrait
aujourd’hui etc etc…Surtout Herwick. Moi je me sens très bien ici et
n’échangerait ma place pour
un empire.
Néanmoins, revêtant les affaires mouillées nous sortons de la tente
et faisons un tour dans les environs. L’action nous réchauffe et nous
ne sommes pas trop mécontents. Nous repérons un chemin bien plus
praticable que la caillasse pour le départ du lendemain. Le moral
remonte un peu, bien qu’assez faiblard, surtout lorsque je propose
à Herwick d’aller pitonner quelque chose. Mais il faut agir ! Malgré
la pluie, le mauvais temps, le vent et les lambeaux de brouillard
qui traînent dans la vallée…
Nous retournons à la base de la Voie du Toit [Voie du Bloc Coincé].
Avec deux pitons et quelques mousquetons j’attaque le dièdre de
départ. C’est la quatrième fois que je l’escalade. J’arrive au pas
de IV (soi-disant), eh bien je suis resté là au moins une ½ heure,
n’osant pas me décider à empoigner sans assurance les prises plus ou
moins branlantes. Il me faut un piton et une traction directe. Au
relais Hervé me rejoint et nous passons au-dessus du Bloc Coincé.
Nous avions projeté de franchir le toit, mais nous l’avons déjà fait
plusieurs fois. La fissure au-dessus du bloc me paraît trop surplombante
et j’opte pour la traversée à droite sur une dalle inclinée. C’est
un passage mi-artificiel mi-libre amusant. J’enfonce trois pitons
qui servent surtout pour l’assurance, car le coin est exposé. Je
franchis encore plusieurs petites vires, un passage m’oblige à faire
un grand écart, je pose quelques pitons d’assurance et fais venir
Hervé qui trouve le grand écart très traps. Le relais est exigu,
un piton nous retient. Je rejoins ensuite la traversée de la Voie
du Toit protégée par un massif de ronces et arrive ainsi à l’Aiguillette.
Qu’est-ce qu’on fait maintenant ?
La journée n’est pas finie et la sortie banale ne nous dit pas
grand chose. Droit au-dessus de l’Aiguillette, malgré sa raideur
le rocher paraît praticable. Eh bien allons par là.
Après avoir planté un piton d’assurance je commence à monter,
mais la difficulté du passage, certainement faisable en libre
d’ailleurs, me fait utiliser un étrier qui me permet de rejoindre
une vire minuscule. Le surplomb qui la domine me repousse en
arrière. Je me suis fourvoyé en suivant une ligne de prises et je
me suis mis dans une situation précaire. Je crains le dévissage.
Déjà mes jambes se mettent à trembler. Fatigue et peur réunies.
J’essaie de me raisonner et de me maîtriser. Le tremblement cesse
un instant, puis reprend de plus belle, prenant une amplitude de
plus en plus forte. Vite un piton ! Avec l’énergie du désespoir
et le plus vite possible j’en extrais un du mousqueton. Deux petites
fissures disponibles seulement, et mal placées. Le piton est
trop gros pour l’une et trop petit pour l’autre. Tant pis, je le
pose dans la grande, mousquetonne et me pends dessus ; ouf ! ça va mieux !
Mais je ne peux pas bouger, sous peine de voir le piton sauter. J’en
mets alors un autre dans la fissure étroite, horizontale heureusement.
Il ne rentre que de 1 cm ou à peine plus. Mais il sonne clair. Tant
pis. Vite, je le tords, place un mousqueton que j’utilise en traction
horizontale pour atteindre un buis providentiel. S’il n’était pas là ?!…
Malheureusement impossible de me rétablir dessus. Un nid d’aigle bouche
tout de ses grands branchages [En fait de nid d’aigle il s’agissait d’un
nid de grands corbeaux, venus peut-être le construire à cet endroit
après que nous les ayons dérangés au cours notre incursion dans le dièdre
du bloc coincé, mais c’est sans doute peu probable car ce vieux nid
semblait désaffecté et était délabré.] Avec des gestes précipités,
pendu par un bras, j’arrache ce grand nid et l’envoie balader [Que les
amis des oiseau se rassurent, les corbeaux ont rapidement reconstruit
leur nid et année après année nous avons constaté la nidification au
printemps et la naissance de nombreux poussins]. Toujours vite je
prends sa place et peux enfin souffler. Oui, j’ai bien cru que j’allais
dévisser. Ce n’était peut-être qu’une illusion (impression ?), car la
marge de sécurité était assez grande ; et j’ai utilisé un piton dont
jamais je ne me serais servi si je n’y avais pas été obligé. Et il
tenait. La preuve. [Ma réflexion de l’époque ressemble à celle de
Coucou Barrio à la Dalle d’Allanz dans les années 1930 (voir
l’hommage de R. Ollivier dans https://pbase.com/jmollivier/image/27483378 ).
J’en ai donc terminé, à Hervé maintenant. Il commence par se faire
éclater le pouce en enlevant un piton. Le sang gicle partout, lui
englue la main, le fait lâcher prise et lui fait penser à lui aussi
qu’il va dévisser. Mais il est bien assuré. Il se pend à un étrier
sous le buis, me laissant équiper le relais d’un solide piton
supplémentaire afin de nous amarrer tous les deux. [C’est à l’issue
de ce passage et de la blessure qu’il a subie que Hervé s’est
répandu en imprécations sonores, parmi lesquelles revenaient souvent
« Ah quel con, ah quel con ! » et qui permirent de baptiser la voie.
Pour des raisons de bienséance nous l’avons nommée l’Aklon, hardie
contraction de Ahquelcon.]
L’escalade continue par des passages de difficulté moyenne très
agréable. Petite traversée en l’air sur de bonnes prises, puis
dalle, et re-dalle et me voilà en haut. Hervé arrive, laissant
le piton à anneau du relais, une magnifique broche appartenant à
la section de Pau du CAF. Qu’ils aillent l’y chercher !
Le soir venu grosse ripaille dans la tente. La pluie a ralenti,
nous sommes contents. Le petit réchaud à alcool marche le tonnerre.
Trois bougies jettent dans la petite maison de toile une lumière
chaude et agréable. A 10 heures dodo.
Nous avons mal dormi. Hervé à cause des bosses du terrain et parce
qu’il avait froid, et moi parce que j’avais revêtu : une chemise,
un pull over, une première veste en duvet, une seconde veste en
duvet Terray double paroi, un anorak à double épaisseur et le tout
dans un gros sac de couchage. J’ai transpiré comme un perdu, pour
me geler ensuite et ainsi de suite. Enfin, mieux vaut suer que trembler.
Le lendemain, ô surprise il fait beau. Quand nous sortons la tête
hors de la tente le soleil passe juste au-dessus de la montagne
qui barre l’horizon et commence à dispenser ses chauds rayons. La neige
est tombée pas bien haut au-dessus de nous, une légère brume recouvre
la plaine qui s’éveille tout doucement. Que c’est beau. Je n’en reviens
pas et me félicite de m’être entêté à avoir voulu rester malgré la pluie.
Maintenant c’est la récompense. C’est bien ce qui pouvait me faire
le plus de plaisir en ce matin du mois de février de l’an de grâce 1960.
Vite, debout ! Non sans avoir au préalable avalé un succulent Tonimalt,
avec d’autres choses.
La tente est vidée de tout ce qui est humide, voire mouillé, afin de
l’exposer au soleil radieux. Voir cette petite tente claire émergeant
des buis verts foncés et adossée à de beaux rochers blancs, tout cela
contribue à rendre le paysage encore plus enchanteur. Journée épatante
pour l’escalade.
Herr Wick, lui, a sommeil. Eh bien tant pis mon vieux tu dormiras ce soir.
Nous descendons la partie supérieure de la voie du Toit en libre, et le
dièdre à pitons [celui de la Directissime] en rappel. Nous récupérons
quelques pitons. Puis nous commençons les activités en allant explorer
la falaise de droite, celle que nous avions repérée depuis le plateau
du Turon, le 7 Février (rive gauche ai-je noté à l’époque) et qui nous
avait paru si aérienne vue d’en face. Nous nous frayons un passage dans
les ronces et parvenons au sommet de cette falaise plutôt qu’à la base
comme nous l’avions projeté. Il y a quelques rochers, mais pas si beaux
que nous l’avions cru. D’ailleurs c’est grand et la prochaine fois nous
irons voir par le bas.
Revenus au camp, au sommet de la falaise principale, nous décidons de le
plier immédiatement afin d’être libres de nos mouvements. Ce qui est fait.
En vitesse nous descendons par la Voie Normale, y prenons les vêtements
laissés là le matin et nous dirigeons vers la Directissime en libre
(ancienne voie du Dièdre) que n
ous voudrions bien ouvrir aujourd’hui.
Le départ est au même endroit que le départ du dièdre pitonné, mais
après deux mètres bifurque tout de suite à gauche, et après une
petite traversée emprunte une cassure. Arrivé là je mets un piton pour
m’assurer et me hisse assez difficilement ; puis deux possibilités
s’offrent à droite ou à gauche. A gauche trop dur, infaisable. Mais
à droite il y a des possibilités. Néanmoins après plusieurs tentatives
vaines, je renonce. Tout se joue sur une prise, bonne, mais qui ne
m’inspirait pas très confiance. Un dévissage ne serait d’ailleurs pas
grave. Cependant je n’ai aucune envie de faire une telle expérience.
C’est tout de même un peu déçus que nous nous dirigeons vers la Végétarienne
[aujourd’hui Verte] qui est dans nos projets. Le moral n’est pas
aussi bon qu’il devrait l’être pour attaquer cette voie. Mais je
l’ai faite une fois, en second il est vrai.
Je gagne le relais situé à mi-voie sans perdre de temps. Hervé arrive
ensuite, estimant qu’il y a trop de végétation et deux passages traps,
autrement dit plus ou moins délicats. Mais ce ne sont que des pas.
Car « c’est maintenant, jeune homme, maintenant seulement que nous
allons commencer à grimper » [ Il est fait ici allusion à un dessin de Samivel].

Je vérifie que j’ai bien le piton adéquat pour l’assurance
et j’y vais, marteau à la ceinture. Le premier piton, non loin
du départ, est mousquetonné, ce qui donne confiance pour quelques
mètres. Au-dessus c’est raide, surplombant même ce qui rend
l’escalade très délicate.
Donc je m’élance au-dessus du premier piton. De suite la varappe
est très dure et c’est très péniblement que je parviens à l’emplacement
du second piton. Le premier piton est déjà loin derrière, la corde
file droit dans le vide sans toucher le rocher jusqu’à Hervé.
Emplacement du second piton… ouais ; dès que je lâche une main
l’équilibre est compromis et les jambes, mal placées, se mettent
vite à trembler ce qui accroît considérablement l’instabilité. Je
suis là, accroché avec toute mon énergie, tâchant de maîtriser
l’incoercible tremblement. Ça va mal finir. Ma langue est sèche,
pâteuse comme elle ne l’a jamais été [j’ai ressenti le même effet
lorsque je négociais en tête une longueur de l’Illiade sur la falaise
d’Urdos en 1986 avec Pierre Puiseux ndlr]. J’ai le souffle court.
Un instant je songe à redescendre. Mais non me dis-je en moi-même,
du V ne se redescend pas, je dévisserais [on voit là l’influence des
clichés de l’époque qui prétendaient que le IV était la limite extrême
de ce qui pouvait se redescendre en escalade libre – ce qui est faux
évidemment]. Ce mot de dévisser me donne quelque énergie. J’arrache
mon marteau de la ceinture, cherche fébrilement un piton accoché à un
mousqueton. Ah ! ces sales mousquetons impossible à ouvrir pour
extraire le piton salvateur. En voilà un. Il ne va pas. Tant pis
je n’en peux plus. Je l’enfonce à la main dans la fissure, heureusement
horizontale, hurle « du mou » à Hervé, mousquetonne la corde et
m’y suspends avec volupté. Ouf ! Un autre piton mieux adapté
consolide la situation et je souffle, envisageant d’ailleurs
la suite avec beaucoup plus d’optimisme. La suite est encore
difficile mais je la monte assez régulièrement malgré certains
passages qui m’assèchent à nouveau la langue. Hourra !, voilà le sommet.
Alors, et c’est bien connu, je contemple le paysage émergeant
d’une légère brume crépusculaire, ce paysage que j’avais oublié
durant les minutes de combat dans le passage. Les derniers rayons
du soleil dorent les collines lointaines et font ressortir les
maisons blanches et noires des hameaux qui les peuplent. Le
ciel est bleu, une légère bise, fraîche, se lève. Que c’est
bon cela aussi. Seuls des moments comme ceux que je viens de
vivre peuvent me faire vraiment apprécier cela, ainsi que tout
le reste, à bloc. Ma vie n’a peut-être tenu que grâce à ma
volonté et à mon expérience, assez courte il est vrai, mais
qui existe… Vanité de ceux qui s’attaquent à des choses
au-dessus de leurs moyens.
Hervé a fait des progrès, il arrive assez régulièrement
en hurlant que c’est traps, champion, joli, tout en envoyant
valser les pavés qui encombrent cette belle voie. Insouciance
du second ! C’est le plus beau morceau qu’il ait escaladé et
il le trouve splendide, beaucoup plus que ces A2 truffés de
pitons. Il ne veut plus entendre parler d’artif.
Nous avons bien clôturé ces deux jours et demi de camp et
d’escalade.
Nous chargeant des lourds sacs déjà prêts nous nous acheminons
vers les vélos à travers prairies et chemins empierrés.
Hervé change son feu rouge à Arudy et nous fonçons sur Pau où
nous arrivons à 21h15, l’heure à laquelle nous sommes
arrivés à Arudy il y a deux jours, sans fatigue ni l’un
ni l’autre, dans la fraîcheur du soir…
Deux jours qui nous sembleront un rêve dans quelques jours,
alors que nous nous anémierons sur les bancs du lycée, et qui
ont bien failli – mais grâce à Dieu ils ne l’ont point été –
être deux jours de cauchemar (sur le moment bien entendu).


other sizes: small medium large original auto
comment | share