Hommage à Papy Jacques décédé le 11 février 2018 prononcé par son petit-fils Arnaud lors des obsèques le 15 février.

Regarde papy ce monde venu te rendre hommage, te saluer une dernière fois… Pour nous tous,
tu étais un homme élégant, un mari aimant, un tendre papa, un ami de valeur, un oncle bon et
complice, un beau frère estimé et pour d'autres encore tu étais le respectable Mr Duaso, un
Billérois apprécié, toujours humble, et qui aimait sa commune. Pour moi tu étais mon Papy
Jacques, ce papy de mon enfance qui m'a fait grandir, m'a appris tant de choses, m'a inspiré, m’a
guidé.
Perdre un membre de sa famille, c'est tourner une page de sa vie. Perdre papy Jacques, c'est dire
adieu à un chapitre entier de mon enfance. Une enfance remplie de week-ends dans les Pyrénées
espagnoles, de mercredis passés chez Papy et Mamie à coller des centaines d'étiquettes sur des
centaines d'enveloppes à destination de centaines de membres de l’association Béarn Aragon, en
prévision d'une sortie culturelle à venir. Quelle corvée pour Nathalie et moi, et pourtant on en
redemandait. Au fond de nous, on le savait déjà, il s'agissait de moments privilégiés, de moments
importants pour nos mémoires, durant lesquels tu partageais tes valeurs, celles du travail bien fait,
de persévérance, d’engagement et d’intégrité, tu as partagé tes passions, tes convictions, ton
savoir. Et quel savoir ! Quelle vie tu as eu papy ! Tu as commencé en fabriquant des espadrilles
avec ton papa, puis tu as été croupier et as gravi les échelons jusqu’à devenir directeur de casino,
tu t'es ensuite converti en agent d'assurances, quelle transition, et en guise de retraite, tu as
finalement été brocanteur, jusqu’à pas si longtemps encore. Une vie de travail, pas de sacrifice
non, car le travail est avant tout une question d'honneur et de fierté. Tant de vies dans une seule
vie… mais tu aurais également pu réaliser une magnifique carrière dans l’armée, tu l'as toujours
su, tu aurais aussi fait un excellent professeur d'histoire géographie, un politicien juste et droit, tu
aurais adoré être chef d’orchestre, l'héritage d'une famille de musiciens. A cette force de travail et
de connaissance s'est mêlé un humour fin et tellement subtile. Haaa ces repas du dimanche où
s'enchaînaient tant de jeux de mots, de tirades de Cyrano, où je n'attendais que la fin du repas
pour te lancer un duel de devinettes.
Tu nous as inspiré papy, tu avais beau clamer à tout le monde la fierté que te procuraient tes
petits enfants, elle n'est rien face à la fierté de t'avoir eu comme papy. Une page de notre vie se
tourne aujourd'hui et j’espère un jour te ressembler, être le grand-père exemplaire que tu as été.
Il y a une part certaine de cruauté dans la vie, nous mettons tellement d’années de notre
existence à comprendre ce qui compte vraiment, à acquérir cette sagesse qui nous fait
progresser, sans pour autant l'atteindre à coup sûr. Tu avais atteint assez tôt cette sagesse, et tu
as su la transmettre, en nous apprenant la bienveillance et le sens des valeurs familiales. Comme
tu le disais si bien, la réussite d'une vie se mesure à ce que l'on a accompli et ce qu’on laisse
derrière soi. Papy, tu as accompli de belles choses, tu peux être fier de la vie que tu as menée et
de ce que tu nous a légué.
Jacques Duaso était mon grand-père, un homme digne qui est parti dignement, un homme sage
qui est parti sereinement, c’est un grand homme qui laisse un grand vide. Ton corps n'est plus
mais ton âme et ton esprit continueront à nous guider. Mille mercis papy, nous t'aimons