Photo : Petit dolmen des environs du Mas d'Azil

Dimanche et Lundi 22 et 23 Décembre 1963. – Le vrai-faux dolmen.
Cordée : François et Jean
Véhicule : 2 CV

Nous sommes partis, François et moi, pour y passer la nuit. Il
fait très froid, Arudy est couverte de neige et le pays est
extraordinairement beau. Un Alaska tel qu’on l’imagine.
En allant chercher de l’eau à la ferme d’Anglas le fils du
propriétaire Courrèges tient à ,me dire qu’un remarquable
dolmen se trouve sur le domaine de la ferme (même pas évident)
et il se propose de me le montrer. A l’Est de la ferme se
trouve un bois dans lequel me mène le fermier. Il me désigne
une énorme pierre déposée sur les arêtes calcaires. La pierre
est de l’andésite, la roche de l’Ossau. D’autres blocs de
cette même pierre jonche les alentours de Sestograd. Son «
dolmen » est issu d’un grand bloc plutôt plat, transporté par
les glaciers et déposé en douceur lorsque le glacier a fondu.
Il n’empêche, l’édifice est impressionnant mais peu de chance
qu’il soit d’origine humaine.
Sitôt remonté au refuge je raconte à François ma sensationnelle
trouvaille que je compte lui présenter demain soir. Mais le
lendemain, malgré un bon clair de lune nous tournons en rond
et je suis incapable de retrouver la curiosité, pourtant à
un jet de pierre de la ferme d’Anglas.
En attendant le lendemain nous défrichons, expédions force
blocs à tel point que je me blesse. De retour au bivouac de
Sesto nous finissons la soirée en cassant la croûte et en
écoutant la radio fort tard. Sestograd se modernise. Il va
falloir encadrer sérieusement cela pour ne pas tomber dans
le délire tonitruant espagnol.
Le lendemain lundi poursuite du défrichage et découverte de
nouvelles possibilités encore plus au Sud, dont un grand
dièdre splendide [Que l’on nommera plus tard Dièdre des
Palois, en mémoire de celui de la face Nord des Drux, à Chamonix.
Nous repartons assez tôt dans la soirée, avec de beaux
projets pleins la tête.