Chaque jour le vide,
issu du chaos primal,
sème en mon coeur le deuil,
me harasse, moins désespéré que désespérant.
Chaque jour le vide
étend en Sa lumière des plages de ténèbres ;
la brillance du matin se voile,
des vapeurs denses cachent le sentier providentiel,
pour me guider aucun signal solaire.
Chaque jour le vide
propage les échos d’hymnes mélancoliques,
montée des peurs, effrois multipliés,
futurs déchiquetés par le rasoir des devoirs actuels.
Chaque jour le vide
traque le voyageur blessé,
hante ses rêves de libération,
brouille son esprit, magnifie sa vacuité,
pare d’attraits la tragédie, suggérant à sa vanité
un vol magique du haut des tours de Tyr.
Bien qu’isolé par force en un royaume solitaire,
je cherche Sa lumière, j’écoute le chant qu’Elle inspire,
sans perdre, pour ma délivrance,
le moindre grain d’espoir germant au fond de moi.
Tr. B. Galland
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