Photo : Anfoy dans le Dièdre Rayé
Mercredi 6 Juillet 1966 – Ouverture du Dièdre Rayé au Turon
d’Anglas et incident avec la Dyna.
Chantal, François, Jean
Véhicule : Dyna Panhard

Mariage ou pas il ne fallait pas rester sur un échec
au Dièdre Rayé, surplombant et retors et qui ne voulait pas
se laisser faire.
Je finis d’équiper le dièdre et passe le surplomb sommital
à droite. Chantal et François ont passé leur temps à m’assurer
et me regarder grimper. Lorsque j’ai terminé ils n’ont ni le
temps ni l’envie de grimper cette couenne infernale.
Au retour, en raccompagnant François au Foufouland, sur la
petite route étroite qui descend sur Rapatout, nous nous trouvons
brusquement face à face avec un fou qui monte la côte à tout
berzingue. Et là, horreur, les freins de la Dyna ne répondent
pas ! Le frein à main ne réussit pas à freiner suffisamment la
voiture et c’est la collision. A faible allure heureusement. Le
véhicule montant n’a pas subi de dommages, semble-t-il, alors que
le capot avant de la Dyna est plié. S’en suivent des discussions
pour savoir qui est responsable. Profil bas en ce qui me concerne,
rapport à mes freins déficients et je demande de faire motus
à Chantal et François qui commençaient à causer. A la maison j’ai
une Dyna de rechange pour le capot, du coup je n’insiste pas.
Le fou est heureux de s’en tirer à si bon compte et tout le monde
est content. Pour les assurances nous aurions été en torts partagés,
voyez le bordel, juste avant les grandes vacances !
Je me suis fait un plaisir de remplacer le capot tordu de couleur
bleue foncée par celui de la Dyna d’Henri, bleue pâle. A ce titre ma
Dyna est devenue unique. Elle ne va pas tarder à le devenir de plus
en plus, en grande coquette qu’elle est. Je regarde aussi ce qui a bien
pu se passer pour les freins. Je crois me souvenir que c’est une durite
dont l’embout de fixation s’était dévissé. Ce genre d’incident ne m’a
pas mis la puce à l’oreille. Sans quoi il n’y aurait jamais eu de voyage de noce.

Samedi 9 Juillet 1966 – Jardinage au Dièdre Rayé et à la Sirène.
Chantal, Jean
Véhicule : Dyna Panhard

Arudy, Sesto, le Turon, ils nous manquent déjà. Nous y faisons
une visite de courtoisie en nous remémorant les évènements récents
et en faisant des projets pour l’été. Tout en nettoyant les abords
du Dièdre Rayé auquel nous prédisons un bel avenir (qui n’a pas eu
lieu !) ainsi que ceux de la Sirène dont le nom évoque les belles
vacances des Calanques.

Dimanche et Lundi 10 et 11 Juillet 1966 – Bivouac sur la dune du Pila
François, Minnie, Chantal, Jean
Dyna Panhard, 2 CV.

Première étape : nous allons chercher Minnie chez ses parents dans
le Gers avec François. Nous déjeunons chez elle puis partons en deux
voitures, Dyna et 2 CV (celle de Minnie) directement à la dune du Pyla.
Qui a eu l’idée, pourquoi ? Je l’avais déjà visitée dans les années
1950 en famille. De belles diapos en font foi et j’en ai le souvenir très net.
Nous trouvons sur place un coin propice pour le bivouac en plein air
et sur la hauteur. François et Minnie font un saut à Bordeaux pour
récupérer certains effets de Minnie. Ils sont de retour tard le soir.
Mais nous avons le temps de déguster un bon casse-croûte avant un
excellent sommeil réparateur sur la dune, le nez vers les étoiles.
Essayez aujourd’hui d’aller dormir sur la dune, vous aurez droit aux
chiens, à une amende et à une expulsion sans ménagement style migrants
illégaux de Calais. On n’est plus chez nous !
Au réveil le temps se gâte. L’océan ne reflète plus l’azur du ciel mais
redevient ce qu’il est en réalité, un tas de flotte qui ne nous veut pas
que du bien. Les énormes rouleaux noirs écumant de rage blanche que nous
observons nous le confirment. Fuyons, fuyons. Minnie rentre dans sa 2 CV
à Bordeaux où son travail d’assistante sociale l’appelle et nous ramenon
s François au Foufouland en passant par les Landes désertes aux longues
routes bien droites…