En me rendant sur la tombe de ma premère épouse décédèe il y a 10 ans je suis passé par celle de Paul Nizan :
« Que font les penseurs de métier au milieu de ces ébranlements ? Ils gardent encore leur silence.
Ils n'avertissent pas. Ils ne dénoncent pas. Ils ne sont pas transformés. Ils ne sont pas
retournés. L'écart entre leur pensée et l'univers en proie aux catastrophes grandit chaque semaine,
chaque jour, et ils ne sont pas alertés. Et ils n'alertent pas. L'écart entre leurs promesses et la
situation des hommes est plus scandaleux qu'il ne fut jamais. Et ils ne bougent point. Ils restent
du même côté de la barricade. Ils tiennent les mêmes assemblées, publient les mêmes livres. Tous
ceux qui avaient la simplicité d'attendre leurs paroles commencent à se révolter, ou à rire. »
"J’avais vingt ans. Je ne laisserai personne dire que c’est le plus bel âge de la vie."Aden Arabie