La nuit couvre ma soif de toi.
Désir, brûlant encore et clair,
mais toujours l’ombre de la séparation m’enrobe.
Traversée du jardin noir des attentes,
les sentiers se croisent, se séparent,
les étoiles au loin ne les atteignent plus.
Le clair de lune, parfois masqué par les nuages
chargés des eaux d’une pluie importune,
Révèle par intermittence l’improbable terrain des
possibilités
et suggère à l’amant frustré une échappée
hors de son lieu de solitude.
Dans le jardin, les vapeurs douces de fleurs invisibles,
peintes des gris pâles de la nuit,
Intoxiquent le promeneur surpris,
intensifient le souvenir d’une passion inassouvie.
Dans le dédale ténébreux, les chemins choisis
ne sont marqués que de fils éphèmères, larmes d’Ariane,
fuites promises – douleur pour deux et non rêve d’un seul.
Les souvenirs d’amours passées murmurent des messages
sur ce qui pourrait être,
écho de la houle qui se brise sur une plage lointaine,
tandis qu’une quête mélancolique née de demi-promesses,
conduit à un passé plus distant, moins désiré.
Cette nuit, en arrêt sur une piste inconnue,
mon âme engourdie cherche le secours,
Prie pour une acceptation tranquille ou, plutôt,
pour le courage de transformer
ce que j’espère en ce que je voudrai choisir.

(W. Barletta, tr. B. Galland)