Ils ont aussi des oyseaux de plumage entièrement rouge ou incarnat, qu’ils appellent Stinondoa(1), & d’autres qui n’ont que le col & la teste rouge & incarnat, & tout le reste d’un tres-beau blanc & noir : ils sont de la grosseur d’un Merle, & se nomment Oüaiera(2) : un Sauvage m’en donna un en vie un peu avant que partir, mais il n’y a eu moyen de l’apporter icy, non plus que quatre autres d’une autre espece, & un peu plus grossets, les quels avoient par tout sous le ventre, sous la gorge & sous les aisles, des soleils bien faits de diverses couleurs, & le reste du corps estoit jaune, meslé de gris(3) : j’eusse bien désiré d’en pouvoir apporter en vie par deça, pour la beauté rareté que j’y trouvois ; mais il n’y avoit aucun moyen, pour le tres-penible & long chemin qu’il y a des Hurons en Canada, & de Canada en France.
Notes de Jack Warwick
(1) Même sans aucun autre détail, on aurait du mal à ne pas reconnaitre le cardinal, fréquemment vu dans le sud de l’Ontario.
(2) Le pic à tête rouge habite le sud de l’Ontario et le sud-ouest du Québec
(3) Peut-être le pic maculé, qui a des bandes à la gorge.
Référence :
SAGARD, Gabriel, Le grand voyage du pays des Hurons : suivi du Dictionnaire de la langue huronne, Les Presses de l’Université de Montréal, Montréal, 1998, 528 p., édition critique par Jack Warwick.