Protéger la planète est un devoir sacré et scientifique
Le 7 juillet 2010
Les journaux semblent suggérer que nous nous préoccupons davantage de la Coupe du monde que des problèmes tels que l'extinction de certaines espèces ou les changements climatiques.
Par David Suzuki avec Faisal Moola
«La Terre est le berceau de nos espèces et, jusqu'à preuve du contraire, notre seul foyer. Alors que nous étions peu nombreux et notre technologie inoffensive, nous ne pouvions pas influencer l'environnement de notre monde. Seulement aujourd'hui... notre population a grandi et notre technologie a atteint une puissance incroyable. De manière intentionnelle ou non, nous sommes désormais capables de produire des changements dévastateurs à l'environnement planétaire, un environnement que nous partageons avec toutes les autres espèces de la Terre.»
Cet appel faisait l'énumération de nombre de menaces, y compris « la dégradation de la couche d'ozone, un réchauffement planétaire jamais vu depuis les 150 000 dernières années; la disparition d'un acre de forêt à chaque seconde; la disparition éclair d'espèces; et, enfin, l'éventualité d'une guerre nucléaire mondiale qui mettrait fin à une grande partie de la population de la Terre.»
L'appel demandait aussi aux leaders religieux de s'allier aux scientifiques pour traiter la situation: «Des problèmes d'une telle magnitude doivent être considérés sous leur angle scientifique et religieux. En regard de notre responsabilité commune, nous autres scientifiques lancent un vibrant appel aux communautés religieuses du monde entier pour qu'elles s'engagent, en paroles et en actes, à préserver l'environnement de notre Terre.»
Ce remarquable document se termine par une déclaration émouvante à propos d'une concordance sous-jacente à la science et la religion: «Comme scientifiques, nombre d'entre nous ont vécu des expériences d'émerveillement et d'humilité par rapport à l'univers qui nous entoure. Nous savons que ce que nous considérons comme sacré sera vraisemblablement traité avec soin et respect. Et c'est le cas de notre Terre d'accueil. Les efforts mis en œuvre pour sauvegarder et chérir l'environnement doivent être inspirés par une vision sacrée. De plus, une plus grande connaissance de la science et de la technologie est primordiale. Si on ne comprend pas le problème, nous ne serons jamais en mesure de le régler. C'est pourquoi et la religion et la science jouent un rôle primordial.»
Dans le cadre de la conférence, 271 chefs spirituels de 83 pays — patriarches, lamas, rabbins, cardinaux, mollahs, archevêques et professeurs de théologie — ont signé ce document. Vingt ans plus tard, nous devons retrouver notre prévoyance et nous rappeler ces puissants avertissements des leaders scientifiques et religieux. Ils sont encore plus pertinents aujourd'hui.