Page extraite de l'album GIVERNY AUTREFOIS _______________________________________
Texte d'André Buffet, d'après les notes recueillies auprès d'André Picard.
Photographie, textes et mise en page de Jean-Michel Peers
Cartes postales Lavergne de Daniel Droin (1, 2) et Roland Sorin (3),
ainsi que la vue depuis le "Petit Val"
Carte postale aérienne n°1 de la Terra Foundation for American Art.
Cartes postales aériennes (2, 3) de Roland Sorin.
Schéma géomorphologique par André Picard.
Carte géographique de l'IGN
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Le territoire habité de la commune de Giverny se présente en forme de croissant,
entourant le pied des coteaux de l'Epte, puis de la Seine, côté rive droite de ces rivières.
De Manitot à l'ouest, à Falaise à l'est, le village s'étend sur 3,5 km.
L'aspect du croissant s'explique par sa situation de confluence des deux vallées.
Le village est donc serré entre les coteaux et la basse vallée inondable.
Il s'est allongé sur quatre kilomètres alors que la largeur urbanisable du croissant est,
compte tenu des contraintes du relief, de l'ordre du dixième de sa longueur.
VUES PANORAMIQUES (vers 1900)
Le nord du village est un long coteau calcaire avec une dénivellation régulière menant
le promeneur d'une altitude moyenne de 14 mètres dans la plaine, à plus de 100 mètres
en haut de la colline. De nombreux chemins permettent d'y accéder. A partir de 1900,
les photographes professionnels grimpaient avec leur lourd attirail à mi-coteau pour
photographier le "croissant" vu d'en haut. A.Lavergne, de Vernon, a réalisé ces
trois vues, vers l'ouest et vers le sud, depuis des emplacements différents.
Depuis le coteau surplombant le clos Morin, une vue vers l'ouest où l' on reconnaît l'église
Sainte Radegonde, la mairie-école, l'hôtel Baudy avec les verrières d'atelier, la maison
d'Angelina Baudy à l'avant et, au loin, la Ferme de la Dîme et sa haute grange.
Vers le sud, depuis le coteau surplombant l'hôtel Baudy, on découvre l'hôtel Baudy et les
verrières des ateliers à l'avant-plan. Plus bas, à gauche, la haute "Maison Rose" et, au fond,
le Moulin des Chennevières, souligné par la voie de chemin de fer, comme un trait sur la carte.
Toujours vers le sud, mais juste au dessus de la ferme de la Côte, dont on reconnait l'ensemble
compact des bâtiments, on embrasse tout le quartier du Pressoir, avec la maison de Claude Monet,
la ferme de la famille Tersinet (Le Hameau), la maison de la famille Pillon et la large plaine vers Limetz.
Sous la ligne droite d'arbres à l'horizon, la rangée qui serpente encadre les rives du bras de l'Epte qui
se jette à droite dans la Seine à hauteur de "l'Ile aux Orties", un coin de prédilection de Claude Monet.
VUES AERIENNES
Au milieu des années 50, les éditions La Pie (service aérien) éditèrent plusieurs cartes postales de Giverny.
Sur la première, on voit l'église Sainte Radegonde, le cimetière et, au loin, le centre du village.
Sur la deuxième carte, l'avion est à la verticale des Grands Jardins où l'on voit bien l'activité
de maraîchage et, au centre, ce qui fut, à l'époque l'Auberge de l'Arche de Noé. Sur la
troisième carte, l'avion va survoler l'hôtel Baudy et montre la rue Claude Monet en
direction de la maison et des jardins de Claude Monet. On voit bien les terrains
qui deviendront 30 ans plus tard le Musée Terra, devenu MDIG, à gauche,
et son parking, à droite. La mairie est visible sur le bord gauche.
GIVERNY, VU D'EN FACE
Une vue générale du "croissant" où l'on se rend bien compte que presque l'ensemble du
coteau était cultivé au début du 20ème siècle sur de petites parcelles étroites.
L'agglomération est abritée du nord et du nord-ouest par les coteaux qui surmontent le village de plus de cent mètres.
Le niveau de la partie basse est de 16 mètres NGF, alors que la cote du plateau varie de 122 à 138 mètres NGF.
L'altitude moyenne du village est de 31 mètres, symbolisée par le niveau du sol de l'église Sainte Radegonde.
Un plot fixé sur la façade sud-ouest de l'église le précise, comme on peut le voir sur cette photo...
LES ZONES GÉOGRAPHIQUES
On peut dégager quatre zones géographiques de caractéristiques différentes:
1| La zone alluviale basse de 12 à 14 mètres NGF, inondable,
2| La zone urbanisée de 16 à 35 mètres NGF,
3| Les coteaux dont l'altitude varie de 14 à 122 mètres NGF,
4| Le plateau nord de 122 à 138 mètres NGF.
On voit que les coteaux à droite du "Grand Val", au centre, sont échancrés et non rectilignes, comme à gauche.
Leur accès au sommet depuis le chemin se fait dans un cirque naturel protégé dont le centre est plein sud.
Ci-dessous, des coquelicots peints par Claude Monet en 1885. (Museum of Fine Arts, Boston)
L'HABITAT
On compte 113 maisons pour une population de l'ordre de 300 habitants.
La structure de l'habitat se présente sous forme d'une juxtaposition de hameaux,
organisés autour de quelques fermes, réparties sur la longueur du croissant.
On trouve d'est en ouest:
Falaise (englobant les Mayeux), Les Becquettes, L'Amsicourt, Le Pressoir,
Les Grands jardins, Le Bout de Giverny, Manitaux (Orgival).
Chaque hameau vit presque dans une sorte d'autarcie:
- il existe une épicerie et un bistrot pratiquement pour chaque quartier,
- bien des habitants, cultivateurs en particulier font eux-mêmes leur pain,
- l'eau potable est fournie par des pompes, le plus souvent à main,
puisant jusqu'à 23 mètres de profondeur, comme au Vieux Logis - cinq lavoirs sont répartis sur la longueur du village en bordure du ruisseau
communal en fonction des quartiers, et répondent aux besoins ménagers de la lessive.
Le lavoir du bas de la rue du pressoir, en bordure du petit ru de l'Epte (le ru de Giverny)
Les enfants y remplissent leurs arrosoirs, sans doute pour arroser les potagers de l'autre côté
du ru, en franchissant le petit pont à droite du lavoir, qui mène dans la fertile plaine des Ajoux.
En aval du "petit ru", dit aussi "ru de Giverny", on voit le Moulin des Chennevières
et sa dépendance à droite de l'entrée. A l'avant, le lavoir et le pont (en partie caché).
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