Tout s’accélère. Au cours des soixante dernières années, la
population du globe a presque triplé et plus de deux milliards
d'hommes ont rejoint les villes.
Tout s’accélère. Cette ville, Shenzhen en Chine avec ses centaines
de gratte ciel et ses millions d’habitants était encore un petit
village de pêcheurs il y a à peine quarante ans.
Tout s’accélère. A Shanghai, trois mille tours et gratte-ciel ont été
érigés en vingt ans. Des centaines sont encore et encore en
construction. Aujourd'hui, sur sept milliards d'humains, plus de la
moitié vit dans les villes.
New York, la première mégapole du monde, est le symbole de
l’exploitation de toutes les énergies offertes par la Terre au génie
des hommes. La force des bras de millions d’immigrés, l’énergie
du charbon, la puissance décuplée du pétrole.
L’Amérique a été la première à utiliser la puissance nouvelle et
prodigieuse de l’or noir. Dans les campagnes, les machines ont
remplacé les hommes. Un litre de pétrole fournit autant d’énergie
que cent paires de bras pendant 24h. Mais dans le monde
seulement 3 % des paysans dispose d'un tracteur. Cependant, leur
production domine la planète. Aux Etats-Unis, il ne reste que plus
que trois millions de fermiers. Leur seule production céréalière
pourrait nourrir deux milliards de personnes. Mais ici, comme dans
tous les pays industrialisés, ces céréales sont d'abord transformées
en nourriture pour le bétail et en agro carburant.
L’énergie des poches de soleil éloigne le spectre des sécheresses
qui hantait l’agriculture. Aucune source d’eau n’échappe à une
agriculture qui prélève 70 % de l'eau consommée par toute
l'humanité. Dans la nature, tout est lié. L’extension des surfaces
cultivées et les monocultures drainent une faune encore plus
grande de parasites. Les pesticides, autre cadeau de la pétrochimie,
les extermine. Adieu les mauvaises récoltes et les menaces de
famine. L’agriculture produit tant qu’il faut désormais gérer les
surplus. Mais la majeure partie de ces produits toxiques se disperse
dans l’air, les sols, les plantes, les animaux, les cours d’eau, les océans.
Ces substances sont-elles nuisibles à l’espèce humaine
qu’elles ont délivrée de la faim ?