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18 et 19 Janv 1964 - Convoitises sur l'ascension du Doigt de Pombie en hiver

Photo : Doigt de Pombie en hiver vu de la VN du Grand Pic d'Ossau

Samedi et Demanche 18 et 19 Janvier 1964 – Ossau. Convoitises sur
le Doigt de Pombie en hiver.
Equipe : Leire-Jean
Personnes rencontrées : Jean Minville, Dauga, Podevin.
Véhicule : DS 19 (Leire), voiture de Pacaud, 500cc RGST (pour
aller au Foufouland).

L’Ossau nous attire comme un aimant. Il y a mille raisons pour y retourner.
Hervé a discuté avec Massios au siège du CAF à Pau jeudi dernier.
Lequel est allé au Doigt de Pombie dimanche dernier avec des copains
avec l’intention d’en faire la première hivernale. Mais ils se sont
dégonflés. Du coup il invite Hervé à l’accompagner le WE prochain.
Malheureusement (pour Massios) Hervé part en voyage vendredi prochain
mais propose que ce soit moi qui le remplace. Je suis d’accord
et le confirme à Massios.
Au dernier moment, samedi, la bande à Massios a des empêchements
et propose de partir dimanche matin, parce que ci, parce que ça,
le tout assorti de ceci, cela, pour ci, pour ça ! Ouais, je vois.
Aussitôt je téléphone à Leire et nous partons. Nous sommes vite
au Caillou de Soques où je rencontre Jean Minville et Dauga. Ils
vont aussi à Pombie et partent devant à pied.
Leire s’essouffle dès le départ et je dois lui prendre la corde
pour alléger ses souffrances. Nous sommes sortis il y a quelques
jours à peine et il ne montre pas l’once d’un entraînement !
A la sortie du bois, donc à l’entrée du Val de Pombie je dois
déchausser et laisser mes skis car mes souliers neufs ont généré
de multiples ampoules, maintenant à vif. Leire part devant à ski,
je le suis à pied, profitant des traces de Minville et Dauga.
Entretemps le ciel s’est couvert et il s’est mis à neiger abondamment.
Cela me casse le moral car la paroi ne va pas être en bonnes
conditions demain. Il vaudrait mieux ne pas insister. Mais Leire
est assez loin devant et ne semble pas perturbé. Comment le serait-il,
il ne connaît rien à rien de la montagne. Renonçant à lui faire part
de mes inquiétudes je décide de continuer.
Et de poursuivre la montée ingrate, épuisante. La nuit tombe,
les nuages disparaissent et un fin croissant de lune fait
son apparition. Au loin, ou près impossible de savoir, des
ombres s’agitent et se démènent dans la neige instable. Un
ressaut… encore un… encore un… les rochers, là-haut, pourquoi
semblent-ils s’éloigner à mesure que j’avance. Où sont-ils ? Plus
je monte plus la neige est profonde et impalpable…
Mais tout a une fin et bientôt nous sommes dans la légère dépression
qui fait face au refuge et après quelques pas dans le refuge.
Première urgence : la corvée d’eau au lac. Sa rive est masquée par
la neige, et c’est à celui qui prendra un bain de pied involontaire.
Motif de bonnes rigolades. Moments de restauration ensuite, bien
mérité estimons-nous. Mais la nuit n’est pas bonne dans ce refuge
humide et froid (5 à 6 degrés).
A 5h du matin Minville et Dauga s’en vont. A 8h30 nous en faisons
autant et, sous un soleil de printemps, nous sommes rapidement
au pied du Doigt de Pombie. Eh oui, il est très poudré de neige
fraîche. Son escalade est faisable mais doit être très pénible.
Le lieu est désert, faut-il le dire. Où est l’équipe à Massios qui
devait s’attaquer à cette première hivernale aujourd’hui et vaincre
le Doigt haut la main ? Pauvres tartarins, allez ! Pourtant il nous
semble entendre des voix au loin ?? Sont-ce eux ? Mais nous ne
voyons rien venir. Et ils ne viendront pas.
Au-dessus de nous, le Doigt, énigmatique. Il a l’air si près. Mais
je connais ça, ces effets de perspectives qui vous ouvrent les bras…
pour mieux vous étouffer ! Je ne me ferai pas avoir aujourd’hui.
Nous nous contentons de faire les pitres autour et dans la rimaye,
sans intention d’aller plus haut. Nous quittons les lieux en glissant
sur lee fesses et revenons au pied de ce qui et la Grande Raillère
enété. Nous retrouvons les traces de Minville et Dauga. Où sont-ils
? Nous hésitons à suivre leurs traces. Le soleil chauffe beaucoup (18°
à l’ombre), la neige botte et des tripes excellentes nous attendent
au refuge. C’est l’estomac qui gagne, d’ailleurs le refuge est si proche.
A peine ai-je tourné à langle nord du refuge que je vois apparaître
une tête qui émerge de la pente aboutissant au refuge. Podevin !
Ô surprise. Toujours le même, il râle encore. Suit toute une troupe :
Pacaud, Chantal Flouch, Nounours (Pierre Coqueret) et pour finir
Martine Lignac, de très mauvais poil. On peut la comprendre, n’empêche
qu’elle finit par nous tarter. On n’est pas ici pour raler et se
plaindre, mais pour rigoler. Les filles en montagne, un désespoir
ou tout autre chose. Il y a 32 ans le père Ollive se faisait alpaguer
par une certaine Marie-Thérèse. A une génération d’espace l’histoire
risque de se répéter.
Tout ce monde joue au ski et à la luge devant le refuge. La table
métallique du refuge est transformée en bobsleigh. Je contruis un
tremplin de neige et sors mon appareil photo en priant le ciel que
ces photos soient excellentes.
Entre 15 et 16h je lève le camp plus tôt que les autres car je suis
à pied et dois affronter une neige dégénérée, c’est à dire lourde
et profonde. A mon départ Minville n’est pas de retour.
Je dois descendre à un bon rythme car j’arrive aux voitures bien avant
les autres, skieurs émérites ou pas. J’en viens à me demander s’il
n’y a pas eu un problème, jambe cassée ou autre. La nuit s’installe
et je me gèle sur place (il fait entre –3 et –5°) quand, enfin, les
premiers éléments de la troupe émergent du noir.
Pour le retour en voiture Leire embarque Martine, bien entendu (ils
sont déjà copains ou c’est tout comme). Je rentre avec Pacaud et fais
le voyage avec la jolie Chantal à mes côtés, serrée contre moi, la tête
contre mon épaule. C’est bien agréable et le voyage passe bien trop vite
à mon gré. Lui plairais-je ? Car depuis quelque temps… Enfin, les
autres font une drôle de tête et Pacaud s’énerve au volant. Ou veut-elle
imiter sa copine Martine. A mon sens ce serait tout à fait naturel.
Et ce n’est pas pour me déplaire, mais, comme d’habitude, je risque
d’être décevant. [Pour elle ou pour moi ? Mes touches avec des étudiantes
de la fac ont toutes étaient sans suite].

De retour assez tôt à Pau j’ai le temps d’enfourcher ma moto pour
foncer au Foufouland voir François qui s’empoisonne à mort dans
la plaine. Ai-je dîné avec cette charmante famille ? Marie le sait peut-être.


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