Au pied de la muraille
Par delà la rocaille
Dessous le chemin de ronde
Règne une paix profonde
L'elfe vert de gris fossile
Y cuve son paisible ennui
Et surveille, enjoué, alangui
En pâtre servile
Le battement figé
D'un papillon de zinc ailé
La bombonne de verre vide embuée
Côtoie la meule de pierre trouée
Et partage son saoul et son mal-être
Avec une jardinière pleine de salpêtre
Un pic de fer rouillé
Perce une larme de verre violet
Et du fouillis d'hostas jailli
En malin esprit
Une chaise nue vide
Oubliée et stupide
Deux fleurs de pavot ploient sur leur tige
Prises d'un doux vertige
Barrent d'une caresse de corolles rubis
Le glacis de graviers du tapis de buis
Carré de topiaire
Fierté de la propriétaire
Dans l'appentis craque un vieux lambris
Rappelle à l'épris d'éternité qui passe ici
Que la mort n'est que partie remise
Au soir de la vie ou à la prochaine bise
Puis soudain un lutin cabotin
Pointe sa barbichette
De dessous un dais de clochettes
Minuscules et blanches
Retrousse ses manches
Et tourne la page de fin