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Face au Bénin

Retour D'Afrique.
Voyage au Bénin 1er au 15 février 2010

Ce rêve d'enfant, que la raison apprise avait enfoui au fond de moi, est enfin devenu réalité.
Il a suffit d'une rencontre, une opportunité, une forme de maturité.
Arrivé au milieu d'une vie, en haut de la cote, la vue se dégage et les horizons paraissent plus accessibles.

Dès les premiers contacts avec L'Afrique les mythes se sont effondrés : j'ai bu de l'eau du robinet, il n'y avait pas de moustiques et autres grosses bebettes poilues.
Bon le premier policier que j'ai vu m'a quand même bien demandé un « gros cadeau » lorsqu'il a aperçu notre cheptel de bagages, mais nous l'avons ignoré et il n'a pas été nécessaire de lui verser une commission pour passer la douane sans encombres.

Après plusieurs jours sous un soleil de plomb, dans l'ambiance poussiéreuse, bruyante et agitée de toutes part de Cotonou le voyage nous conduit vers Ouidah et le village de Gbezoumé. Là bas nous sommes accueillis comme des rois par les enfants de l'école, les danseurs, les villageois, les enseignants et les institutions locales.
Moment intense. Rare et si riche en énergie.
Un peu plus loin les pirogues nous conduisent de l'autre côté de la rivière qui court vers le lac Ahémé. Dans ces hameaux notre visite est remarquée, ce n'est pas si souvent qu'un Yovo (homme blanc) foule ces terres. Les habitants semblent ravis que l'on viennent leur rendre visite, que l'on s'intéresse à eux et nous réservent aussi un accueil bienveillant.

Les visites continuent : la ferme écologique de Yabénin, Ouidah, Ganvié, Abomey...
Il est déjà temps de partir vers le nord.
La compagnie très locale Coton Bus nous conduira, dans des conditions précaires mais suffisantes, vers les montagnes de l'Atacora. Nous voilà bientôt à Sangou.

Ici pas de routes, pas de commerces, de Zem, mais seulement la piste, des huttes.
Nous sommes au pays des Tatas Somba ( http://www.bj.refer.org/benin_ct/tur/tata/tata.htm)
Nous découvrons l'Harmattan, ce vent chaud et sec qui en un leger souffle dessèche les gorges et fait piquer les yeux. Il sévit plutôt dans la nuit et le matin et les organismes sont encore soumis à rude épreuve.
La population locale nous accueille simplement et avec beaucoup de curiosité. Nous sommes véritablement l'attraction du coin! Dans notre maison et devant sa porte c'est un défilé incessant d'enfants, hommes, vieillards, femmes, chèvres, chiens...
Difficile d'avoir de l'intimité et de la tranquillité, il faudra s'y faire!
Au fil des jours des complicités se créent entre les uns et les autres. Le petit prince dirait que nous nous apprivoisons, je le crois volontiers.
Bientôt viendra l'heure de se séparer, demain la maison sera bien calme après notre départ.

Court passage à Ouagadougou au Burkina Faso, puis retour vers la capitale française puis Toulouse. Nous passons de 40°C à -3°C, nous sentons que nous avons perdus beaucoup mais ce n'est pas là l'essentiel.

Le lendemain la vie paraît bien fade ici, les couleurs se font plus ternes, tout est emballé, aseptisé.
Plus de poussière, nous appelons cela du sable et le vendons, un ananas vaut le prix de 40, les gens se croisent et s'ignorent, s'activent, râlent...Les sourires n'ont pas complètement disparus mais ils sont largement réservés à la sphère du privé.
Les cris des enfants résonnent encore dans ma tête. J'entends et je ressent dans ces sons la formidable énergie de la vie.
J'étais pourtant content de rentrer. Et si j'avais attrapé non pas le paludisme mais le virus de l'Afrique?
L'avenir me le dira.

Certes j'ai senti la culture de la main tendue, j'ai découvert un pays sous perfusion. L'aide est institutionnalisée et maintient une grande forme de passivité.
Certes les religions occupent une grande place et en s'en remettant continuellement aux dieux les individus prennent ils réellement leur destin en main?
Certes l'état et ses administrations sont d'une inefficacité telle qu'ils sont loins de constituer la fondation solide au développement du pays. Ainsi l'économie devient informelle, régie par les lois du Talion

Mais j'ai découvert au Bénin, une terre où tout semble possible. Où le pire saute aux yeux, où le meilleur arrive.
Un instant.
Au mieux bientôt.
Sûrement demain.
Espérons le dans le futur...
J'ai redécouvert ce lien si fort qui unit l'homme et la nature.
Notre dépendance à cet air, cette eau, cette terre, ce soleil, ces êtres vivants ne fait ici aucun doute.
La survie, occupation et préoccupation principale de la majorité des individus, rappelle tous les jours la valeur de la vie, la chance de pouvoir vivre cette expérience.
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