Saucisses aux Nav'et à 6h00 du matin, faut avoir l'estomac solide ! Les NAVigateurs de l'Est Toulousain, Yves, Jean Pierre, Patrice et moi, sont motivés. Dominique et Marcel assurent la récup au sol. Yves et son passager, Alexis, partent les premiers, chargés à 300 kg ! Puis le déco est une formalité pour JP et P² malgré le peu de vent et leurs voiles réflex. Comme d'hab je suis le dernier à partir. J'ai de bonnes excuses : 20 l de carburant et pétole pour décoller. Grace à l'aide de Dom et Marcel pour la prépa de l'aile, je donne tout, pulvérise les records de LEMAITRE et après une course interminable, me voila en l'air.
La visi est très moyenne et la couche nuageuse vient à notre rencontre. Tant pis pour les photos. La première heure se fait vent de cul à 60 km/h de moyenne. Hélas passé le seuil de Naurouze, les entrées maritimes viennent nous contrer. La vitesse sol tombe à 20 km/h :-(( Après 1h15 de vol j'entame la manoeuvre de ravitaillement en vol :le succès est total, une première rasade de 5 l s'écoule sans pb dans le réservoir. Le moteur ne bronche pas. Je me vois déja à Gruissan quand les petites vessies PAP qui m'accompagne commencent à parler de poser pour refueler :-((. Finalement c'est la vache de JP qui décide de la suite du programme. Je pose en douceur comme le célèbre Oula-oula. Patrice repart, je reste avec JP, mon 23 km/h vent de face des derniers km ayant éloigné fortement l'horizon marin. Après 2h dans notre champs, nous retrouvons la civilisation et ses bienfaits : la pizza, spécialité Trébéenne et la bonne humeur, spécialité paramotoristique. Un merci spécial à Alain, reconcepteur et customiseur de chariot, hélas absent du périple mais sans qui mon dispositif n'aurait pas été aussi abouti.

Finalement je n'aurais pas vu la mer !

Un proverbe d'un de mes ancêtres chinois (si si je vous assure) dit "celui qui coure après l'horizon ne trouvera jamais le repos mais il se trouvera lui même".

Finalement cette quête inassouvie ne vaut-elle pas autant pour cette préparation fébrile des cartes et des machines la veille, pour cette nuit agitée, pour ce réveil matutinal, pour ce rassemblement improbable dans un champ pris entre la nuit et la rosée, pour cet envol vers l'horizon embrumé, pour ce plancher des vaches finalement toujours bienvenu et pour cette passion partagée par des Mermoz aux ailes de chiffons ?

Alors, oui, nous irons jusqu'à la mer, qu'importe celle là ou une autre, car seul le chemin compte.

Amis de la poésie, bonsoir.