Je me souviens d’avoir suivi, un matin, ce vice-roi à distance respectueuse pendant quelques minutes, en espérant ne pas trop perturber sa routine quotidienne. Je n’aime pas déranger les gens et encore moins les animaux qui, eux, ne peuvent pas nous dire qu’on les dérange. Après s’être posé à différents endroits plus ou moins photogéniques, il s’est finalement perché sur une longue graminée, isolée du reste de l’environnement. Les papillons parfaits sont très beaux, mais j’aime aussi les insectes fatigués, aux ailes brisées, qui présentent des signes d’une expérience de vie. Ça fait intervenir dans l’image une dimension temporelle qui n’existerait pas autrement.