J’ai eu l’occasion récemment d’assister à l’éclosion d’une demoiselle, ce que j’espérais avoir la chance d’observer depuis quelques années. Les demoiselles vivent dans l’eau sous forme de larves durant les premiers temps de leur vie avant de grimper, un beau matin, sur une tige émergente. Là, elles s’agrippent fermement à la végétation et entreprennent une mue, qui les fera passer du stade larvaire à celui de demoiselle «à part entière». Elles percent leur exuvie (membrane extérieure formant leur peau de larve) pour ensuite en émerger lentement, avec une peau toute fraîche, sous leur forme définitive de demoiselles.

Sur le bord d’un étang que je visite fréquemment, j’ai remarqué une étrange créature, immobile sur une tige de quenouille. Elle ressemblait vaguement à une demoiselle, mais sans ailes et munie d’une queue bizarre. Elle l’examinant de côté, je me suis aperçu que c’était bel et bien une larve de demoiselle, qui entreprenait de quitter son exuvie.

J’ai installé fébrilement mon trépied, deux pieds dans l’eau et l’autre sur la berge, pour prendre quelques photos en séquence.