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Issu d'un projet pense sous Louis XIV et échafaudé en 1791, puis fortement pousse par Napoleon 1er, le canal est enfin ouvert en 1805. Situe a l'extreme Sud de la ville, il traverse une très petite partie d'Aulnay (sur quelques centaines de mètres) entre Pavillons sous bois et Sevran.

Des le XVI siècle, l'Ourcq, petite riviere au Nord-Est de Chateau-Thierry interessa le pouvoir Parisien : ce modeste affluent de la Marne un peu en aval de Mary-sur-Marne permettait en effet d'acheminer vers la capitale en pleine expansion le bois de la foret de Villers-Cotterets et les grains de la region de la Ferte-Milon.
Les travaux entrepris pour la rendre naviguable furent soumis a bien des vicissitudes, mais sous Louis XIV, le celebre ingenieur Paul Riquet, pere du Canal du Midi concut un projet beaucoup plus audacieux : L'Ourcq ne confluerait plus avec la Marne mais serait dérivé jusqu'à Paris par un canal se dirigeant dans un bassin a construire pres du village de la Villette, apportant ainsi a la capitale en plus des marchandises une alimentation en eau fort appreciable.
Plus d'un sicecle s'ecoula avant qu'une loi de 1791 n'autorise la construction du Canal de Paris selon le projet de l'ingenieur J.P. Brullee. Il faudra l'énergie réaliste du premier Consul pour impulser enfin les travaux finances par des taxes d'octroi et un droit sur les vins. L'ingénieur des Ponts, Girard, réussit la prouesse technique qui permettait de concilier les deux fonctions souhaitées pour ce canal : navigation et aduction d'eau. Ce chantier gigantesque rassembla une importante main d'oeuvre utilisant même des prisonniers de guerre Prussiens et Autrichiens. Des 1805 le bassin de la Villette était rempli et les eaux de l'Ourcq alimentait la fontaine des innocents. C'est sous le règne de Louis-Philippe que la rivière coulera dans son lit artificiel de Lisy-sur-Ourcq jusqu'a Paris, la compagnie des canaux de Paris gerant son exploitation.

Pendant plus de 150 ans des péniches étroites appelées flutes sillonnèrent le canal, conduisant a la capitale bois, grains et plâtre pour en ramener differents chargements et très précisément les "vidanges parisiennes" transformées en un engrais dit "poudrette" a Bondy.
Mais les flutes cessèrent d'etre rentables a cause de leur faible contenance. Pour s'adapter a la naviguation moderne la partie terminale du canal de Paris a Livry fut elargie et recreusee. Le trafic déclina peu a peu sur le reste du parcours.
La realisation du canal avait cree bien des problemes car son trace bouleversait propriétés et voies de circulation; cette voie naviguable, nouvel élément du paysage devint aussi un lieu de détente pour les riverains et les citadins au long de ses berges et dans ses ginguettes.
Si le chemin de halage n'est plus fréquenté aujourd'hui que par les promeneurs et les sportifs, il fut jadis le lieu d'une intense activité car au transport des marchandises s'ajouta pour un temps celui des voyageurs.

** Source Oxygene / CAHRA Numero 109 **

Avant le milieu du XIX siecle pour se rendre a Paris, les Aulnaysiens utilisaient les cabriolets pour les riches... les jambes pour les pauvres.
Le baron George Tom Haingerlot qui dirigeait la compagnie des canaux de Paris en 1838 eut l'idee d'utiliser le canal de l'Ourcq pour y effectuer des voyages entre Paris et Meaux "empruntant aux canaux d'Ecosse et d'Angleterre un moyen de transport pour les voyageurs, d'autant plus avantageux qu'il presente a la fois securite, celebrite, economie et pas la moindre fatigue. Des bateux-poste, en tout point semblables a celui que nous avons ete autorises d'importer d'Angleterre partiront a compter du mois prochain du bassin de la Villette pour se rendre a Meaux et desserviront les differents pays environnants le canal de l'Ourcq".
Malheureusement il n'était pas prevu d'embarquement sur le territoire d'Aulnay; nous concitoyens devaient donc se rendre a Sevran pour emprunter les bateaux-poste.

Ces embarcations avaient 22m de long, 1m30 de large et 0.6m de tirant d'eau. Chacune d'elles comportait une cabine vitree dans laquelle les voyageurs etaient assis face a face; ils pouvaient etre une souxantaine au maximum. Trois chevaux halaient l'embarcation au trot a une vitesse atteignant jusqu'a 4 lieues a l'heure (16 Km/h). Pour mainenir cette allure des changements d'attelage etaient necessaires. Ils s'effectuaient dans des relais equipes d'ecuries, certains possedaient des salles d'attente pour voyageurs.

En 1862, la mise en service de la ligne de chemin de fer Paris-Meaux vint rapidement concurrencer la voie d'eau Une severe empoignade s'engagea. Elle eut pour consequence une forte reduction du prix du billet de part et d'autre. Une affiche de l'epoque annonce une "grande baisse des prix" du transport par bateau-poste (voir carte postale). La compagnie du canal s'apercut tres vite qu'elle n'etait pas de taille a resister au rail et negocia. Elle recut une forte indemnite pour renoncer au trafic des voyageurs.

Depuis 1983 les croisieres proposees par des societes specialisees, permettent a nouveau aux amoureux de la nature qui ne possedent pas de bateau d'admirer les sites exceptionnels traverses par le canal de l'Ourcq. On peut y decouvrir a la fois des richesses naturelles et botaniques ainsi que des vestiges culturels : le donjon de Crouy, l'eglise de Mareuil, le chateau de Ferte-Milon, la commanderie des Templiers de Montigny-l'Allier par exemple, merveilles que nous vous incitons vivement a decouvrir.


** Source Oxygene / CAHRA Numero 110 **