Tes mains maman...
Celles qui m'ont touchée pour la première fois,
Et celles que j'aurai touchées pour une dernière fois...
(Your hands mother...)
(mother was 83... If you have time,
you can have a look at her gallery - here, press next)
Je suis impuissante...
j'aurais aimé que tu comprennes tant de choses.
Il aura toujours été trop tard et tu auras toujours dit: ben...en attendant.
Ce qu'elle aura pu me frustrer cette phrase.
Tu attendais quoi maman?
Je ne le saurai jamais.
Un dernier souffle...et c'en fut fini.
Il faisait noir depuis un trop long moment...
Et maman préférait souffler sur la bougie
craignant pour le feu plutôt que de s'en réchauffer
mais surtout...d'en apprécier la lumière.
Pétales de fleurs de pommiers
Je suis sans mot.
Même à l'âge adulte, il ne fut pas un seul printemps
ou je ne me suis arrêtée devant un majestueux pommier fleuri
et ou je ne me suis remémorée ces moments ou tu ornais ma tête
de ces petites fleurs odorantes aux pétales blanches et roses
pour en faire une couronne que j'arborais fièrement toute la journée
pour la remplacer par une autre couronne dès le lendemain.
J'ai vraiment cru que j'étais une princesse maman...celle des contes de fées.
Et la fée c'était toi.
Oui...les fleurs de "notre" pommier au printemps
Et le rituel de la couronne de fleurs dans mes longs cheveux.
Tellement magique malgré l'humble vie que nous avions.
La couleur de tes joues...tout le temps.
Tu m'auras appris à aimer les oiseaux...
C'est un peu à cause de toi maman
Si j'aime tant ce qui vit, mais, avec le temps,
tu as cessé d'aimer la vie parce que tu as cessé de vivre
emprisonnée entre des murs qui n'avaient de rassurant
que leur familiarité...
Tu as trop souffert, malgré le sourire accroché à tes lèvres
la tristesse profonde de tes yeux
révélait tout
à qui savait lire.
Tu étais entourée d'illettrées et d'analphabètes, hélas
pour qui la superficialité...c'était bien assez pour se contenter.
Maman et le lac.
Maman, tu avais tellement le goût de l'eau,
même si tu n'a jamais nagé
je t'entendais rêver.
Ça...c'est pour les cordes à linge.
Rien ne remplace l'odeur de draps
frais lavés et séchés à l'air libre..
L'hiver, tu étendais dans la nuit,
afin que personne ne te voie.
Pourquoi te faisais-tu tant de mal maman?
J'ai déjà pleuré
en voyant tes mains craquelées
par le froid des nuits d'hiver.
L'alerte, c'était ce cri de la poulie
dans la nuit... Ça me faisait mal.
Ahh oui...écrire.
Je ne t'ai jamais vu écrire maman, ni lire non plus d'ailleurs.
Sauf ces "romans photos" venus d'europe, j'ai un souvenir vague
de "Intimité" et de "Nous deux" que tu me faisais acheter religieusement
à chaque semaine chez Michel, le dépanneur du quartier.
Au lendemain de la guerre, les populations appauvries
et en butte à des restrictions dans la vie quotidienne rêvent à une autre réalité.
Ce fut ton cas maman et je ne suis pas certaine de ne pas être affligée
à un certain degré de ce même mal ou est-ce bien?
De toutes façons, je ne feuillette pas ces romans et pour les images
disons que c'est moi qui fait clic...
Je me souviens encore du papier et du bruit de ces grandes pages
que tu tournaient doucement, aux images en noir et blanc.
Tu étais alors dans un autre monde, le temps de quelques images...
Tu étais toujours belle maman, j'aimais quand on se parlait sans dire un mot.
Alors...il n'y avait que nous deux pour comprendre, dans ces rares moments.
Ce que je voyais, déjà à l'époque et qui me fascinait, de ces magazines,
c'était la beauté des nuances de gris, entre le noir et le blanc.
J'étais déjà en amour avec la photographie et comme j'admirais tous ces gens
que je ne connaissais pas, des visages à la beauté évidente, de ton calibre.
Souvenir indélibile à l'encre de l'enfance.
C'est tellement triste de ne pas lire ni écrire.
Peut-être que tu n'as jamais su ce que tu as manqué?
Je ne saurai jamais et ça n'aurait servi à rien.
Plus jeune, tu ressemblais à Romy
Mais aux yeux bruns foncés.
Et les photos de toi...
Ce sont mes deux soeurs
qui se sont appropriées et emparées de tout.
Je ne sais pas de quels pouvoirs elles
se croient affublées par la possession jalouse
de tes photos mais tu es dans ma tête maman
et ça ne change ultimement rien.
Tu vis dans mon coeur.
Un jour...j'ai vu un film
J'étais toute petite et dans le film, une jeune fille frêle
tenait encore à la vie du bout de sa fièvre
presque mortelle.
Tout ce qu'elle voyait par la fenêtre
était un arbre et ses feuilles.
Un jour, l'automne arriva.
La petite fille tenait à la vie
par un bout de ficelle...
Elle s'accrocha à la vie
jusqu'à ce que la dernière feuille tombe
et ensuite, elle ne se battrait plus...
Le vieil artiste du village eu vent
de ce qui reliait à la vie la fillette.
Ce soir-là, sous la tempête, la pluie glaciale
et le vent, il se dit que toutes les feuilles de l'arbre
allaient bien disparaître. Malgré le mauvais temps,
il décida de faire un geste qui allait lui coter la vie
à son tour...^
Il peignit, sur le mur derrière l'arbre, une branche éternelle
avec une feuille éternelle...
La petite fille n'y vit que du feu.
Puis le temps redevint doux pour elle.
Elle guérit...grâce à cette feuille immortelle.
Le vieux monsieur lui...était décédé. Le mauvais
temps aura eu raison de lui mais sa signature
devint éternelle elle aussi...
Cette histoire m'a bien marquée jeune
et elle me touche encore aujourd'hui...
J'aurais dû te raconter ce film à nouveau...maman.
À perte de vue les pissenlits aux fourmis!
Riiiiiiiiiiire, comme ils étaient beaux ces bouquets.
C'est à nous que tu le faisais le cadeau maman en nous disant
combien il était magnifique...le bouquet tout jaune!
Et c'était la routine au printemps...ehm, doux souvenir.
C'est ta nouvelle adresse maman...
Une fleur
parmi tant d'autres
d'un lieu aux milliers de souvenirs
qui a bercé mon enfance: le jardin botanique de Montréal.
Matin de brouillard...
Je suis fascinée par ces matins brumeux.
J'implore le soleil de prendre son temps...
6 septembre...
Heureux anniversaire maman...
Maman...je pense à toi.
Je sais combien tu aimais les balades sur le lac...
Tu es prisonnière de ton corps et de tes peurs depuis si longtemps
Je t'imagine libre
Quand tu glissais sur l'eau, rêveuse de l'horizon
Je me souviens du bruit que font les rames contre le bois de l'embarcation
Tes mouvements gracieux à chacun de tes coups de pagaie
comme je te trouvais belle
avec tes allures de Romy Schneider
J'étais petite, le fond noir de l'eau m'effrayait
autant qu'il me fascinait
j'agrippais le rebord du bateau
mes yeux reflétaient le chatoiement des flots
Pour me rassurer
je laissais le soleil me caresser le visage
assise au fond de cette barque
mon corps au creux de tes douces jambes
dont je sentais la peau
parce que quelques boutons
de ta longue robe soleil
étaient détachés
Jeter par-dessus bord l'eau qui se réchauffait
devenait un jeu
que machinalement je faisais
J'avais peur
mais pas autant que j'étais émerveillée
de flotter sur l'eau
seule
avec ma mère.
Je t'aime.
Autant que tu étais belle
Autant que tu avais le goût de l'eau
Je t'aurais tellement voulu
libre
maman...
* *
Ce texte était si naturel à écrire.
Je n'ai eu qu'à fermer les yeux
quand j'ai fait la photo de cette barque
et voilà, les mots s'enchaînaient au souvenir des émotions.
J'ai encore l'affiche format géant...
* *
Adieu Luciano
Luciano Pavarotti, Cavaliere di Gran Croce OMRI
12 Ottobre 1935 – 6 Settembre 2007 -- 71 anni
Sur le pont....
Mais pas d'Avignon, hélas...
J'aurais aimé que tu voyages aussi maman.
C'est juste un petit pont, tout près de chez-moi,
dans une ville que je n'aime pas.
J'aime cependant m'y arrêter parfois, à ce petit pont
mais ça...tu ne l'auras jamais su, comme tellement de choses
et encore moins...vu, parce que tu regardais la vie sans la voir.
Un souvenir de grand-maman
Ce lit de fer, cette délicate dentelle font partie
des moments doux qui ont bercé mon enfance, les dimanches après-midi.
Même si c'était interdit, j'adorais me retrouver à plat ventre
sur la couverture "de chenilles" vert tendre qui ornait le lit de grand-maman.
J'ai encore cette douceur au bout des doigts.
La magie de cette lumière dans la chambre de ta mère, maman, je la laissais
m'envelopper et mon imaginaire dansait au rythme de la brise de la fenêtre
toujours un peu entre-ouverte.
Le temps était bon...
Ta fleur favorite....rouge.
Ce que je retiens des roses
c'est comme tu les aimais,
ignorante hélas de toutes les autres
parce que personne
ne t'en a offert,
tu ne savais pas qu'elles existaient
aussi.
Qu'il y avait tous ces parfums,
toutes ces couleurs
tous ces souvenirs mort-nés.
Mais heureusement...il y a eu les pissenlits et les "petites fleurs de beurre"...
Ô doux souvenir.
Je me souviendrai...
De ces petites choses, de ces petits moments
qui passent souvent sous silence mais qui dans le fond
sont ceux qui parfois laissent la plus jolie poussière d'étoile
dans leur sillon.
Riiiiire, je me souviens du matin, vers 6h00, des requins....dans le lac.
Hihihihiiiiii, j'ai trouvé le moyen de me tremper de la tête au pied
dans 7 pouces d'eau...
C'était nous, toi et moi seulement...un jour jadis.
Les petites fleurs de beurre
C'est comme ça que tu nous disait qu'elles s'appelaient.
Mélangées aux pissenlits, j'adorais t'offrir ces bouquets
trop souvent pleins de fourmis.
De ton sourire éclatant comme le soleil,
de tes fossettes à la Romy Schneider aux joues
tu accueillais ces bouquets comme s'ils étaient les plus beaux du monde.
Tu nous faisais choisir un verre, nous le remplissions d'eau
et....on le déposait sur le "bras" de la galerie. Devant la fenêtre
de la cuisine, j'adorais voir la lumière dans le verre avec les tiges dans l'eau.
La vie semblait belle, remplie de l'innocence de l'époque
malgré l'ignorance de mon père.
J'ai eu une pensée cette nuit là maman
En cette nuit ou la lune, dit-on, est la plus près
de nous de l'année. Je faisais une prière pour
que ton calvaire achève.
Comme j'aurais souhaité que tu puisses admirer
la beauté de cette lune et ne point avoir souffert
la majorité de ton existence...
Balade nocturne
J'ai toujours aimé le silence de la nuit maman...ne le savais-tu pas?
Non...tu n'as jamais vraiment su qui j'étais...
2012
Le dernier coucher de soleil...
De ton lit, à l'hôpital.
Ce lit dont tu espérais encore pouvoir te libérer...
De ton lit, tu ne pouvais voir le soleil qui se couchait
et combien le ciel était magnifique,
malgré tout,
malgré la vue
obstruée par l'architecture
froide
d'une autre aile de l'hôpital.
C'est un crime que de ne pas
pouvoir voir le soleil qui se couche
et pire encore, celui qui se lève
J'ai pris cette photo, tout près de toi,
et ce soir là, tu as pu voir comment le ciel était beau...
malgré les barreaux de ta prison et la dureté de cette froide toiture
Je ne crois pas
que tu aies vu
d'autres couchers de soleil
d'aussi près.
C'est encore plus triste qu'un poème russe.
Le secret du renard au Petit Prince...
Voici mon secret. Il est très simple: on ne voit bien qu'avec le cœur. L'essentiel est invisible pour les yeux.
- L'essentiel est invisible pour les yeux, répéta le petit prince, afin de se souvenir.
- C'est le temps que tu as perdu pour ta rose qui fait ta rose si importante.
- C'est le temps que j'ai perdu pour ma rose... fit le petit prince, afin de se souvenir.
- Les hommes ont oublié cette vérité, dit le renard. Mais tu ne dois pas l'oublier. Tu deviens responsable pour toujours de ce que tu as apprivoisé. Tu es responsable de ta rose...
- Je suis responsable de ma rose... répéta le petit prince, afin de se souvenir.
23-AUG-2011
Les ruelles
Typiques des citadins de Montréal.
Nous avons tous eu une ruelle pour jouer dedans...
Des heures de plaisirs, l'écho des rires ou des pleurs des enfants,
l'appel des parents pour aller "souper" ou pour "rentrer" car il commençait à faire noir...
Que de souvenirs.
Changements de saison
Et fascination.
Nos vieux carreaux de fenêtres
laissaient filtrer le froid et
l'hiver venu, je pouvais dessiner
dans le frimas mon index me servant de plume
et le bout de mes doigts de signature.
J'en ai fait des dessins dans le frimas!
Et maman de dire: arrête, tu vas te geler les doigts.
Je n'arrêtais pas toujours...
Les balançoires
Tu sais que je peux écrire un livre sur elles!
J'aurais aimé aussi que tu essaies celles du vieux-montréal
car...elles chantent!!
Nous aurions eu du plaisir mais ton agoraphobie, ta très mauvaise santé,
ta peur de ton ombre auront toujours eu une longueur d'avance sur toi,
longueur dont tu as accepté l'imposition...
Je me berce parce que tu m'as donnée
la vie maman...
Te souviens-tu?
Un jour, toi et moi avons "joué"
sur mon ordi. Nous avons bien rigolé
mais, cela n'aura été qu'un autre trop
bref instant...
tu as au moins écrit toute seule
ton nom au complet, c'est tout ce que tu as voulu écrire.
J'étais fière de toi et tu l'étais aussi.
Le bruit sourd du silence peut être lourd...
Jardin Botanique de Montréal - Jardin Japonais.
C'est ainsi que sont les chaises
quand une personne n'est plus.
Pourtant, elles parlent encore ces chaises...
Je n'ai jamais aimé aller à l'église
Maman n'y allait pas non plus.
Elle, c'était à cause de son agoraphobie.
Moi, c'est parce que j'avais de la difficulté
avec ce qui se disait et ce qui se faisait...
Petite, j'allais dans la forêt, celle à côté de l'église.
J'avais appris que Dieu était partout, alors, moi j'aimais mieux
lui rendre visite dans la nature...quand il faisait beau.
J'étais assise sur ma grosse roche, parmi les coccinelles
le soleil filtrait au travers des branches et des feuilles.
C'était le bonheur.
Ma soeur était tranquille sur son banc d'église...
Et madame Tremblay...ne se doutait de rien! riiiiiiiiiiire.
Cependant...ce que j'ai "toujours" aimé DES églises
c'est le parfum de l'encens, le bois du plancher qui craque,
la lumière filtrée au travers des majestueux vitraux, l'architecture
souvent magnifique, ses détails et...le silence.
Car j'y vais quand il n'y a personne. Il y a presque toujours une ou
deux vieilles personnes, ferventes, agenouillées, avec l'espoir au bout
de leurs doigts, égrènant leur chapelet.
Je ne fais pas de bruit, je respire la paix que ce lieu dégage
et je me sens juste bien.
Ça me rappelle
Le petit carreau dans le garde-manger
chez grand-maman.
Un endroit magique qui fait partie
des souvenirs à cause de maman.
Nous avions le droit de plonger notre
petite main dans le pot de grès, la jarre aux biscuits
de grand maman. J'aurais bien aimé hériter de cette jarre.
Ce que j'aurais aimé avoir de maman aurait été la première
bouteille de parfum "Ma Griffe", de Carven, rapportée de Paris
expressément pour elle par son frère Ernest.
J'adorais oncle Ernest, celui qui a passé une grande partie
de sa vie en mission dans le monde, pour aider les autres.
23-AUG-2011
Encore...
Une rose rouge
prise dans un jardin, non loin d'ou maman a vécu son enfance
Un endroit ou je n'ai que des souvenirs extraordinaires
malgré l'humble vie que maman et mes grand-parents ont eu.
Aller chez grand-maman et grand-papa, c'était toujours la fête.
Ils étaient de bons humains.
Étrangement
Ici, je retrouve les émotions de mon enfance
alors que nous allions passer nos été à la campagne.
Cette image n'a rien à voir avec l'endroit ou nous vivions
les mois d'étés mais...l'émotion est là et c'est à 10 minutes
de chez-moi en automobile.
Quelle chance j'ai...eue.
L'hiver dernier
Une autre pensée pour toi maman.
Devant ce coeur d'hiver, je pensais à toi
à ta non existence, aux petites joies de notre enfance
alors que tu rêvais encore de mieux...
Il y a longtemps que tu me manques maman.
Tu m'auras manquée toute ma vie...
Je ne t'ai jamais vue danser
même si j'ai sentie que tu en avais envie...alors,
j'ai souvent dansé pour toi parce que j'en avais envie.
À l'école de ballet-jazz, sur la plage en Martinique,
en passant l'aspirateur et au beau milieu du salon, seule.
Maman...
J'aurais tellement voulu "qu'on sorte ensemble, toutes les deux,
toi et moi seulement, pour le plaisir".
Mais tu auras choisi de vivre derrière tes barreaux,
Ceux de tes peurs incompréhensibles.
L'agoraphobie, c'est affreux. Ça vole la vie
et ça laisse la porte ouverte aux mauvaises influences...
Il a fallu que je me contorsionne un peu,
pour ce cliché là, on dirait la jambe de Tintin
mais ce n'est que la mienne
Il manque le reflet de la tienne
que j'aurais souhaitée voir à mes côtés
lors d'errances à la ville.
Ici, une porte au sous-sol,
une glace, et une fille qui passe: moi.
Moments magiques
Notre maison, quand j'étais toute petite (et finalement, toute la vie de mes parents)
fut toujours la plus laide de la rue.
Nous étions trop pauvres.
Mais cependant, il y avait quelques trésors dans mon enfance.
Par exemple, le plancher de ma chambre,
qui a été peint par grand-papa (le père de maman) en jeu de parchési.
Tout était là! Les carreaux, les échelles et même le serpent!!
Ma berceuee que ton père, mon grand-papa adoré
a fait et sculptée "pour moi", juste pour moi.
Berceuse qui m'a servi aussi de refuge
et de cheval de bois qui sillonnait
la maison au complet...
Puis il y avait, lorsque j'ouvrais la fenêtre et que je fermais les yeux,
le voilage des rideaux qui me caressait le visage
la brise coquine faisant danser mes cheveux.
Ahhh, comme j'aimais entendre le silence,
celui dont à ce jour je m'abreuve encore.
La lumière du matin et celle du soir m'enveloppait d'une émotion
encore aujourd'hui difficile à décrire, mais...c'était si bon.
Comme un rond dans l'eau
Le souvenir de toi s'étendra à l'infini.
Le hibou homme
Une sculpture inuit je crois.
Une sorte de gardien du temps
qui accueille les visiteurs, dos à la rue,
face vers l'hôpital.
J'aimais bien ce gardien mais il est bien impuissant,
tout comme nous, face à la douleur et à la mort.
Tout ce qu'il peut garder
c'est le temps...
Tes couleurs maman...
Un jour, tu les as toutes perdues et ce jour là, j'ai eu mal.
Un enchevêtrement.... C'est ce qui reste du noyau familial.
Alors que tu disais vouloir tout si simple.
Je ne sais pas...
Ou il est papa, peut-être es-tu dans ses bras
et qu'il est plus gentil maintenant?
Je longe la rivière...
Pour apprécier la lumière,
forcément...il faut l'obscurité.
J'apprécie la lumière qui m'habite
à cause de l'obscurité du monde de
mon enfance...qui n'a pas réussi à l'éteindre.
Maman...voilà ce dont je rêve...
Une fenêtre avec une vue...c'est aussi ce que j'ai voulu t'offrir
mais tu as dit non sans savoir...et pire encore, refusant de savoir.
Ce n'est pas de ta faute, tu étais mal conseillée,
sous un faux abri fait de la peur de ton ombre et des conseils
superficiels des autres qui n'ont rien compris et surtout,
rien voulu comprendre...
Et la "vue" c'est bien plus que ça...
Orpheline...
Une manière de vivre choisie depuis longtemps... C'était nécessaire.
Repose en paix
Comme le miroir sur l'eau...