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L'EGLISE SAINTE RADEGONDE - §3

Page extraite de l'album GIVERNY AUTREFOIS
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Texte d'André Buffet
Photographie et mise en page de Jean-Michel Peers
Extraits des textes signés Hervé Rivoalland (Magazine municipal 2010-2011)
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DESCRIPTION INTERIEURE et MOBILIER







Architecturalement, les piles et l'arc du chœur liturgique sont certainement de style pré-roman
(synthèse de romain, wisigothique et de mérovingien) ou de manière moins précise
du Haut Moyen-Age, qui s'étale de l'an 500 à l'an 987.











Ces piles et cet arc sont en grès, matériau plus solide - mais plus rare à Giverny - que le calcaire
habituellement utilisé pour bâtir. Le décor fruste des deux chapiteaux soutenant l'arc
du chœur évoque des dessins mérovingiens anciens, voire wisigothiques.
Tout cela donnerait onze siècles d'âge aux prémisses de cette petite église, qui a dû
connaître de multiples formes et bien des vicissitudes au cours des siècles........ ».





« Le transept porte une signature gothique claire avec voûtes en berceau, relativement tardives,
pouvant dater des XIV-XVèmes siècles; mais là encore plusieurs périodes peuvent être mises
en jeu puisqu'on observe un mélange d'arcs en plein cintre et d'arcs brisés.
Sur la colonne de gauche, on aperçoit un bâton de l'ancienne confrérie des Charitons.





Les piles du transept montrent des arrangements et des correspondances
de lignes pour le moins inattendus.





Un précédent transept a pu s'effondrer (les aléas de la guerre de Cents Ans) laissant quasi
intacts l'abside et le chevet. Les fenestrages présentent des remplages (armatures
en pierre des baies) de style gothique rayonnant et, ailleurs, des meneaux
plus simples évoquant la Renaissance, voire le XVIIème siècle.





La nef, quant à elle, est de structure simple, et ses murs à petites
ouvertures remontent au XIIème siècle.








La voûte est parquetée et l'empoutrellement XVIème présente
entraits et poinçons traditionnels.... ».

Le maître autel en bois peint du XVIIème fut démonté dans les années 70 pour
en retirer l'autel primitif en pierre taillée qui y était inclus, détaché du mur de
l'abside, et déposé sur deux blocs de pierre, afin que le prêtre puisse officier
face à ses fidèles. Comble de malchance pour cette pierre séculaire, elle fut
rognée sur l'un de ses côtés pour paraître moins longue!




Certes les embases de cet autel primitif n'ont pas été perdues. Il eût été regrettable de s'en
séparer: elles servent de socle à deux statues. Pour reprendre le texte d'Hervé Rivoalland
«Le décor fruste... des deux colonnettes doubles, qui ont été déplacées à la
fin du XIXème siècle dans la nef au pied des colonnes du transept,
évoque des dessins mérovingiens anciens, voire wisigothiques. »





Au-dessus du maître autel est placée une peinture sur bois. Datant du XVIIème siècle elle
représente la Transfiguration du Christ sur le Thabor, Elie à sa droite représente
les prophètes et Moïse à sa gauche la loi qu'il tient appuyée sur sa poitrine.





Près de l'arc du chœur deux statues en pierre datées du Vingtième: à gauche, Sainte Radegonde
représentée en abbesse couverte du voile de la communauté de l'abbaye Sainte Croix de Poitiers,
tenant d'une main le Livre de la Règle de Saint Benoit, de l'autre probablement un sac d'avoine.
Alors qu'elle avait refusé les honneurs dus à son rang, on la voit ici portant la couronne royale.
A droite, Saint Roch habillé en pèlerin, l'Ange du Seigneur soignant sa plaie due à la peste noire
contractée lors de son voyage en Italie. Saint Roch est représenté habituellement avec son chien,
qui lui apporta le pain quand il fut malade. Une documentation signée Jacques Charles à Evreux
le 22-10-1980, précise: « privé sans doute de son fidèle compagnon au cours du XVIIIème siècle,
lorsque le puritanisme ambiant conduisit à retirer du chœur des églises les représentations
d'animaux ». Une autre version considère que le chien fut dérobé.





Au-dessus de l'autel du bas-côté sud, dans une niche, une statue en bois polychrome de
Saint Jean- Baptiste du XVIIIème siècle. Prédicateur en Palestine, il baptisa Jésus après
l'avoir désigné comme « l'Agneau de Dieu »: (Nouveau Testament). Il désigne l'agneau de sa
main droite qui a malheureusement disparu, disparition due à l'indélicatesse d'un mécréant.


Dans la travée centrale sud est installé l'harmonium offert par
le peintre Theodore Earl Butler à l'occasion de son mariage en 1892.



L'instrument ayant subi les outrages du temps, André Picard créa en 1998 l'"Association
pour la Restauration de l'Harmonium de Giverny". Avec quelques bénévoles, des dons et
un concert à l'auditorium du Musée Américain, il fut possible de financer la remise
en état de cet instrument rare et exceptionnel, fabriqué aux Andelys par le facteur
d'orgues Dumont et Lelièvre successeurs de Chapelain (1855).



Une toile de Theodore Robinson (collection Daniel J.Terra) représente le généreux donateur se rendant
de la mairie à l'église où il épousa religieusement Suzanne Hoschedé, belle-fille de Claude Monet.






A côté de l'harmonium entre deux baies ogivales, une statue en pierre datée du XVI ème siècle,
de Saint Quentin cloué sur son siège. La Légende Dorée de Jacques de Voragine relate le martyre
de Quentin. Les miracles qu'il exécuta irritèrent Maximilien préfet de la ville d'Amiens. Supplicié
il se moquait encore de son tortionnaire. Celui-ci lui fit enfoncer deux broches qui allaient de
sa tête à ses cuisses et dix clous entre ses ongles et sa chair. Finalement il fut décapité.





La baie ogivale centrale fermée par un vitrail moderne montre Saint Roch
tenant son bourdon, son chien fidèle à ses pieds.

Le rapport de Jacques Charles renseigne sur les statues en pierre, acéphales, appuyées
sur le mur: «deux grandes sculptures pouvant être datées du XVIème; l'une, de
Saint Nicolas reconnaissable à ses vêtements épiscopaux...



...l'autre, de Sainte Barbe aux pieds de laquelle on distingue les premières
marches d'un escalier conduisant à la tour qui lui servit de prison.»




Une petite sculpture, acéphale également, représente sans doute Saint Pierre assis.



A partir de 1793 un vent destructeur souffle sur la France. Les armées révolutionnaires
pillent les églises, et très souvent les sculptures sont décapitées. Afin d'éviter le
pire, les religieux les enterrent. C'est probablement ce qui arriva à cette statue
datant du XIVème siècle, adossée à l'un des piliers nord, découverte enfouie,
lors des travaux exécutés dans l'ancien cimetière.





Symétriquement à droite, une statue en pierre polychrome du XIVème de Saint Louis d'Anjou,
né en 1274, petit-fils de Charles Ier d'Anjou frère de Saint Louis roi de France. Rapidement
attiré par la vie religieuse, il devint franciscain, puis fut nommé évêque de Lyon en 1294
par le pape Célestin V. Il n'exerça pas sa charge, car donné en otage à la suite du conflit
qui opposa son père à Jacques II d'Aragon au sujet de la Sicile, il ne retrouva la liberté
qu'en 1295. C'est alors que le pape Boniface VIII le nomma évêque de Toulouse. Il mourut
en 1297 âgé de 23 ans, et fut canonisé en 1317. Il est revêtu de la bure ceinturée de la
cordelière franciscaine, et coiffé de la mitre épiscopale. Il tient semble-t-il une couronne
dans sa main droite. Faut-il y voir la couronne de Naples ou un rappel de son origine princière?





En s'approchant du chœur, sur deux consoles attenantes aux piliers droit et gauche, se dressent
deux statues en olivier, offertes par Daniel Goupil, artiste sculpteur à Giverny.
Elles représentent Sainte-Thérèse et la Vierge.





Appuyé sur une colonne de la travée sud, on remarque l'ancienne croix qui coiffait
le clocher avant la restauration de l'église.




En face, une inscription funéraire est fixée à un pilier de la travée nord, à la mémoire
de sieur Nicolas du Val, prêtre de la paroisse, décédé le 6 novembre 1672.





Sur l'autel du bas-côté nord on trouve une toile du XIXème qui représente l'Annonciation.
Oeuvre attribuée à l'Ecole de Nicolas Poussin (Les Andelys)





Au dessus, dans une niche, se dresse une statue en pierre
polychrome de la Vierge à l'Enfant du XIVème siècle.





Les baies ogivales du bas-côté nord sont fermées par deux vitraux, l'un représentant
Sainte Radegonde à gauche, l'autre la Vierge à l'Enfant à droite.





A la limite de la nef et du transept, la poutre de gloire et son poinçon; un christ en bois,
crucifié, y est fixé. Généralement la Vierge Marie et Saint Jean l'Evangéliste entourent le
Christ. L'église de Giverny ne fait pas exception à la règle...
... seulement, les deux "accompagnants" ont disparu.
La sculpture est datée 1654.





A droite la porte latérale plein cintre et un bénitier de pierre scellé. A gauche, la porte
de l'escalier qui dessert la tourelle polygonale donnant accès à la charpente.






La dernière voûte du transept est percée d'une ouverture centrale permettant de descendre les
cloches le cas échéant, et de deux trous gainés afin de laisser le passage des cordes.

En 1861 le conseil municipal décide d'équiper l'église de deux cloches. Elles sont fondues par
A.Hilderrand à Paris, fondeur de l'Empereur, et bénites par A.T. Damoiseau doyen d'Ecos.
La plus grosse se nomme Adèle Amélie; elle a pour parrain Jules Auguste Roycourt (qui donna
le terrain d'assiette à la commune pour la construction du bâtiment mairie-école-logement)
et pour marraine Dame Adèle Marie Charlotte Rommeru de Giverny. La plus petite a pour nom
de baptême Jeanne Emma, pour parrain le docteur P. Vallée, chevalier de la légion d'honneur,
et pour marraine Dame Garnier née E.D. Vallée, sa fille. A cette époque monsieur
F.A. Singeot est maire, J.C.Gouche, curé de la paroisse. (cf. archives municipales.)





Au fond de l'église le baptistère en pierre est fermé d'un couvercle de bois de tilleul peint.
Une façade de boiserie sombre encadre l'entrée principale, avec la sacristie,
d'une part, et un local où est entreposé l'ancienne charrette mortuaire
utilisée notamment pour les obsèques de Claude Monet.









Une toile de grande dimension est fixée au mur sud de la nef. Artiste peintre à Giverny,
Claude Cambour fait don de cette œuvre représentant Jésus crucifié sur le Golgotha.




Pour reprendre l'étude d'Hervé Rivoalland: «.... La dépose des lambris de la voûte de la nef
a révélé une magnifique charpente du XVIème, les murs ont été nettoyés, les pierres
des voûtes allégées de leurs anciens badigeons.



C'est alors que l'équipe des restaurateurs de décors peints est arrivée sur le chantier pour
procéder à une série de sondages. Ceux-ci se sont avérés fructueux et ont permis d'envisager la
restauration de la chapelle dite de la Vierge, de l'abside dans sa totalité et de la voûte du transept.



La chapelle de la Vierge a révélé un décor peint inattendu, avec des traces d'un ancien décor
(une mandorle mariale sans doute), entouré d'un ciel parsemé de fleurs de lys d'or,
d'angelots et d'étoiles, remanié au XVIème pour qu'y soit creusée une niche qui
abrite une statue de la Vierge à l'Enfant datant, elle, du XVème.





Dans l'abside, l'arc majeur le plus ancien a retrouvé sa pigmentation brun-prune
et les décors tardifs XIXème (dont le ciel de l'abside) ont été rafraîchis.






La voûte du choeur, une fois nettoyée, laissait deviner des motifs entrelacés. La restauration



a révélé une peinture à la fresque faite d'entrelacs rouge cramoisi qui évoquent une manière
italienne, que les restaurateurs estiment dater fin Neuvième début Vingtième siècle.
Des traces d'un motif très usé et peu lisible apparaissent: il pourrait s'agir des symboles
attribués aux quatre évangélistes (le tétramorphe); le panneau central portant en
son milieu ce que l'on pense être une colombe en vol, symbole du Saint-Esprit.






repérage de motifs avant restauration de la litre funéraire.
On devine à droite les armoiries de la famille Le Lorier




Sur le mur de la chapelle nord a été mis au jour une litre funéraire, long bandeau noir peint à
même le mur, portant les armoiries d'un seigneur Le Lorier, famille noble ayant vécu à Giverny
à la fin du XVIIIème siècle, ainsi qu'une croix pattée inscrite dans un cercle, dite croix de
dédicace, ayant reçu l'onction de l'évêque du lieu lors de la consécration de l'église ».





La litre seigneuriale est interrompue sur le pilier central des travées par un écu de confrérie.
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