De tous temps les humains ont cherché à comprendre l'univers qui les entoure.
Anciennement, les prêtres et les chamans des religions primitives ont tenté
d'apporter, chacun à leur façon, une réponse à cette quête éternelle d'un sens
à notre existence et d'une explication aux mystèreset aux phénomènes de la nature.
Aujourd'hui la science et de nombreux chercheurs visionnaires apportent aussi,
mais par des voies bien différentes, certaines réponses aux grandes énigmes qui,
encore maintenant, fascinent celles et ceux qui s'interrogent sur le sens
de leur existence et sur le devenir de notre évolution commune.
J'aimerais vous faire partager la vision qui m'anime et me guide dans ma vie
afin que, par ce partage d'idées et de réalisations intérieures,
nous puissions agrandir ensemble le cercle des choses connues et comprises.
Tout comme tant de gens aujourd'hui, je suis à la recherche d'une plus grande
Lumière intérieure qui puisse mieux guider ma pensée et mes actes
et ainsi améliorer ma contribution à l'existence collective
et à l'avancement de l'espèce humaine.
Or, que peut-on constater autour de nous
et en nous qui puisse nous éclairer dans notre quête?
Tout d'abord que la vie est une merveilleuse aventure. Que l'univers qui nous entoure,
de la plus simple fleur jusqu'au plus majestueux paysage, en passant par les êtres
uniques et les expériences inoubliables que la Vie met sur notre route,sont autant
d'occasions d'ouvrir notre coeur à la beauté qui nous entoure et ainsi
de rendre grâce à cette Force qui,en nous et à travers l'ensemble de l'univers,
s'exprime et se manifeste.
Mais aussi, j'ai découvert et compris que la Vie exige beaucoup de nous ;
qu'il nous faut sans cesse nous dépasser et ne pas nous laisser prendre au piège
de quelque idée reçue, confortable et matérialiste ; qu'il faut parfois accepter
de remettre en question certaines routines de pensée et de vie pour s'ouvrir à
d'autres horizons et ainsi retrouver une véritable paix intérieure que seule
l'harmonie avec les lois de la Vie et les exigences de notre destin peut apporter à l'âme.
C'est ce que je désire vous apporter par mes propos : une ouverture à de nouvelles idées ;
un encouragement à aller au-delà des routines de la pensée ; un refus de la sécurité
illusoire qu'apporte une certaine paresse de l'esprit qui hésite à regarder en face
les grands défis de l'heure ; enfin, une vision renouvelé et profondément stimulante
de la place que nous occupons dans l'ordre universel des choses.
Mais par où commencer? La première nécessité consiste à nous assurer que la communication
soit bien établie, que votre réceptivité et la pensée communiquée soient au même diapason
afin que les idées soient reçues avec le moins d'interférences possible.
C'est pourquoi je me permets de vous suggérer un court moment de détente
et de relaxation avant de poursuivre votre lecture.
Les yeux fermés, prenez quelques profondes inspirations en prenant soin
de relâcher de plus en plus toute tension musculaire jusqu'à ce que vous
sentiez votre énergie vitale circuler plus librement et votre pensée se
dégager peu à peu de toute préoccupation inutile en cet instant précis.
La conscience planétaire
Afin de prendre un peu de recul, récapitulons brièvement les grandes étapes
de l'évolution ayant mené à l'apparition de notre espèce en ce monde.
Rappelons d'abord que la matière même composant nos corps a été enfantée
par un lent processus de gestation entamé il y a plus de 15 milliards d'années.
Forgés dans l'explosion d'étoiles massives appelées supernovas,
seules capables de créer les conditions de leur formation, nos atomes
ont cheminé à travers un si grand nombre d'espèces que l'ensemble
des millions de formes de vie peuplant notre planète aujourd'hui
ne représenterait, selon la science, qu'environ 1% des milliards
de formes de Vie qui nous ont précédé. Héritiers de cette prodigieuse
chaîne de Vie, nous sommes, disent certains, l'instrument
que se sont données les étoiles pour se contempler.
Poussés par le besoin de survivre, nous avons commencé à communiquer,
à parler, à partager le fruit de notre expérience, à développer
notre intelligence, à façonner des outils, à cultiver nos aliments,
à édifier des demeures de plus en plus solides, à créer des civilisations.
Et nous nous sommes multipliés. Nous avons occupé la Terre entière.
Nous avons bâti des temples et des cathédrales pour honorer l'esprit
divin dont nous avons senti la présence en nous et discerné
la signature dans tout ce qui nous entoure. Nous avons cherché à comprendre
les lois de l'univers et entrepris d'explorer le minuscule coin de galaxie où nous vivons.
Et nous avons pris conscience de notre petitesse dans cet univers
aux dimensions sidérales pour enfin réaliser, après des millénaires
de guerres fratricides et de destruction aveugle de notre environnement
naturel, que notre avenir et celui de nos enfants est intimement
lié à celui de notre propre planète. Stimulée par la vue des premières
images de notre Terre vue de l'espace, évocatrices à la fois de
la fragilité de la Vie et de son unique beauté, notre conscience
s'est élargie pour aujourd'hui englober l'ensemble de la biosphère
terrestre. Une conscience planétaire s'est éveillée en nous avec
la réalisation de notre véritable place dans l'univers...
Cette conscience humaine qui nous habite n'est elle-même que
l'embryon d'une Conscience universelle qui émerge peu à peu au
fil des temps de sa gangue de matière dense, poursuivant ainsi
son éternelle quête de connaissance et de révélation de sa propre
nature infinie et éternelle. À travers nous et à travers toute
Vie sur Terre et dans l'univers, cette Conscience universelle
manifeste Sa présence et déploie Son infinie créativité, laissant
en chemin des millions d'indices à Ses créatures pour qu'elles
retrouvent le Chemin du Retour à la Lumière
primordiale d'où nous sommes tous issus.
Avant de cheminer plus avant dans notre récapitulation des
phénomènes de l'évolution grâce auxquels nous sommes parvenus
au point où nous en sommes aujourd'hui, et avant de spéculer
sur les devenirs possibles qui nous attendent sur la voie
de notre évolution future, prenons quelques instants pour
considérer l'essentiel des thèses défendues par deux scientifiques
britanniques qui, chacun à sa façon, ont grandement contribué
à façonner la nouvelle perception du monde qui émerge aujourd'hui.
Bien que souvent citée, l'hypothèse Gaïa, voulant que la Terre
dans son ensemble soit comparable à une sorte de super-organisme
vivant,est encore fort peu connue et les nombreuses découvertes
fascinantes faites par son principal auteur, James Loveloch,
méritent d'être mentionnées.
Quoique généralement peu admise par la communauté scientifique
traditionnelle, dont la grille d'analyse est fondée sur une
perception mécaniste et réductionniste des choses, cette hypothèse
a au moins le mérite de nous faire découvrir sous un tout
autre jour notre propre planète et notre rôle éventuel en tant qu'espèce.
Voici donc en quoi consiste cette théorie et,
tout d'abord, comment elle a pris naissance...
C'est en 1965, alors qu'il travaillait pour la N.A.S.A., que James Loveloch,
chimiste, biologiste et inventeur, eut pour la première fois
un pressentiment intuitif de l'hypothèse grâce à laquelle
il deviendrait plus tard célèbre dans le monde entier.
On avait alors demandé à l'équipe de chercheurs dont il faisait
partie de mettre au point une série d'expériences scientifiques
que l'on voulait placer à bord du premier satellite Voyager
qui serait bientôt envoyé vers Mars dans le but de détecter
s'il y avait ou non présence de Vie sur cette planète.
Voici le raisonnement qui l'a conduit à son étonnante découverte.
Si la Vie est présente sur une planète,elle devrait nécessairement
avoir modifié substantiellement la composition chimique de son atmosphère,
tant par son utilisation de l'air que par ses rejets métaboliques
tels l'oxygène et le méthane, de telle sorte que toutes ces modifications
de l'équilibre chimique naturel puissent constituer une signe
révélateur presqu'infaillible de la présence de la Vie.
De ce point de vue, la composition chimique de l'atmosphère de
Mars et de Vénus témoigne de l'absence de toute Vie, ce qui a
bien sûr été confirmé depuis, avec la présence massive de gaz
non-réactifs comme le gaz carbonique. Par contraste, la présence
de la Vie sur Terre a totalement modifié l'atmosphère qui contient
une forte teneur de gaz très réactifs, tels l'oxygène et le méthane,
ce qui, du point de vue chimique, est une état de déséquilibre
très instable. Par ailleurs, il n'y a que .03% de gaz carbonique
dans l'atmosphère, alors qu'en théorie, s'il n'y avait
pas de Vie sur Terre, cette proportion serait considérablement plus élevée.
Et c'est alors que Loveloch eut cette pensée stupéfiante : Se pourrait-il,
se dit-il, après s'être rappelé que cet état de permanent déséquilibre
chimique perdure depuis plus de 3,6 milliards d'années, que l'ensemble
de tout ce qui vit sur Terre, guidé par une invisible intelligence collective,
maintienne par un effort concerté les conditions chimiques et
climatiques les plus favorables à son existence continue?...
Après des années de réflexion, Loveloch en est depuis venu à
la conclusion que c'est bien la Vie, en harmonisation constante
avec l'évolution géologique de son environnement physique
et chimique, qui a littéralement modelé l'environnement
terrestre tel que nous le connaissons.
Semblable à un arbre dont l'écorce est la seule partie vivante,
le globe planétaire s'est doté d'une peau vivante, composée
de myriades de bactéries,d'animacules unicellulaires, de plantes,
d'insectes et d'animaux qui, tous ensemble, par leur activité
métabolique et leur prolifération plus ou moins grande,ont depuis
des milliards d'années contrôlé la teneur des composantes
chimiques et les conditions climatiques de la Terre de façon
à perpétuer l'existence de la Vie.
De là à conclure que cette collectivité biophysique est vivante
et dotée d'une certaine forme d'intelligence capable d'auto-régulation,
il n'y avait qu'un pas que Loveloch et des millions
de personnes depuis n'ont pas hésité à franchir.
Le bonheur est comme un parfum,
on le porte sur soi pour le faire respirer aux autres
Ces temps-ci ma fille est souvent dans mes réflexions.
La voir grandir me porte à me préoccuper beaucoup du moment présent,
les bébés ne vivent que du moment présent, nous nous cachons derrière une débarbouillette
et hop nous disparaissons et l'instant d'après hop nous réapparaissons.
Nous partons de si loin, nous avons un tel chemin à parcourir avec plusieurs croisés.
Il faut faire les bons choix, sans revenir en arrière, car ce moment est passé,
il ne faut nous concentrer que sur ce qui est présentement à notre portée.
Nous laisser bercer par le vent, dériver avec la rivière, baigner par le temps.
Je me demande dans quel monde ma fille va grandir?
Qu'est-ce qui va l'intéresser plus tard, aura telle la chance de découvrir
tout ce que j'ai pu découvrir ou le monde sera t-il vide de valeur et de sens.
Aurons nous la force de nous élever au-dessus de cette insignifiance
qui remplit nos vies et l'écran de nos télévisions.
Chaque génération juge celle qui l'a précédée, mais aussi celle qui la seconde.
Que nous reprocherons nos enfants?
Que penseront-il de ce que nous faisons avec notre terre.
J'ai été élevé sans technologie, nous n'avions pas l'électricité ni le téléphone
ni même l'eau courante allez jusqu'à mes 6 ans.
Nous regardions une petite télévision en noir
et blanc branchée sur une batterie, et quand elle était presque vide,
l'écran rapetissait jusqu'à disparaitre.
Qu'elle sera l'enfance de ma fille avec tous ses bidules électroniques
qui entourent nos vies, avec cette consommation instoppable.
Est-ce que malgré tout, elle s'émerveillera autant
que j'ai pu le faire de toute cette magie que nous oublions en grandissant.
Pourquoi constamment nous inquiéter sur ce qui est devant nous ????
Pourquoi ne plus faire confiance en la vie et en nous-mêmes ?????
Pourquoi vouloir constamment jouer: jouer à la guerre,
jouer à la bourse, jouer au roi de la montagne ????
Pourquoi à la place de jouer, nous ne vivons pas simplement ???
Pourquoi nous concentrer sur ce que nous n'avons pas
et pas plutôt sur ce que nous avons la chance d'avoir ???
Je veux que mes enfants puisse découvrir un monde
aussi riche et merveilleux qu'il s'est montré à moi.
Je veux qu'ils puissent parcourir le monde à la découverte
de cette diversité qui fait le monde ce qu'il est.
Je veux qu'elle se rend compte que nos différences sont une
richesse inestimable, car chaque être à son propre rôle à jouer.
Je veux qu'elle aussi se pose des tas de questions, et je lui souhaite
de trouver les réponses qui berceront son coeur.
Le problème c'est que nous nous enflons la tête en nous disant fils et filles de Dieu.
Ce que nous avons oublié ou tout simplement pas compris, c'est que Dieu
n'est pas homme et que toutes créatures de la terre sont ces fils et filles.
Pour moi Dieu n'est pas celui dont on vante les louanges dans les églises.
Celui au nom de qui tant de sang à coulé. Dieu pour moi, c'est la vie,
c'est l'énergie qui nous unis tous. Nous sommes tous ces représentants
et le paradis et l'enfer n'existent que dans notre tête.
Ce n'est pas Dieu qui aura le jugement dernier, c'est notre conscience.
Mélodie Lespérance
Quelques faits sur l'état de santé de la planète
Lorsque l'on sait que plus de 99% de toutes les espèces sont disparues du globe
lors de chaque période d'extinction massive précédente, on peut imaginer ce qui nous attend.
Chaque fois, la planète a mis des dizaines de millions d'années à s'en remettre.
La Vie de Gaïa ne serait donc pas vraiment en danger, mais celle de notre espèce l'est certainement.
Et n'oublions pas que nous avons ici affaire à un phénomène entièrement nouveau
dans l'histoire de la Vie, car ce n'est pas l'impact d'une météorite, des éruptions volcaniques généralisées
ou une nouvelle ère glaciaire qui sont en cause, mais bien l'envahissement de plus de 90%
de toutes les terres émergées, monopolisées par une seule espèce dont les rejets toxiques
et radio-actifs vont demeurer dans l'environnement durant des centaines de milliers d'années.
Considérons maintenant un deuxième élément crucial de la problématique planétaire,
c'est-à-dire les changements climatiques provoqués par l'accumulation rapide de gaz à effet
de serre dont le gaz carbonique, l'oxyde d'azote et le méthane dans l'air ambiant.
Selon les relevés effectués à partir des bulles d'air emprisonnées dans des carottes de glace extraites
de l'épaisse calotte polaire de l'Antartique, jamais la proportion de gaz carbonique n'a été aussi
élevée dans l'atmosphère qu'elle ne l'est maintenant. Avec tout le combustible fossile que nous brûlons,
c'est plus de 160 milliards de tonnes métriques de gaz carbonique que nous avons libérées dans l'atmosphère
depuis le début de l'ère industrielle. Et pendant ce temps, nous avons rasé plus de la moitié des forêts
tropicales du globe, nous privant ainsi justement des meilleurs fixateurs de gaz carbonique qui soient.
Cette disparition massive des arbres est à elle seule responsable d'environ
90 à 120 milliards de tonnes de plus de CO2 dans l'atmosphère.
De sorte qu'il y a aujourd'hui 25% de plus de ce gaz dans l'air aujourd'hui, sans compter le méthane
dont la concentration a presque triplé, avec comme conséquence maintenant inévitable que le climat,
particulièrement celui des latitudes tempérées comme la nôtre, se réchauffera d'environ 2 à 3 degrés
centigrades à l'échelle mondiale au cours de la vie de nos enfants. Ce réchauffement est tellement
rapide que la plupart des espèces de plantes et d'animaux ne seront pas en mesure de s'adapter e
n si peu de temps et disparaîtront. De nouveaux déserts apparaîtront là où la pluie et des terres
fertiles donnent encore aujourd'hui d'abondantes récoltes. La famine sera une menace réelle en Amérique
du Nord. Les coraux des océans, sorte d'équivalents marins aux forêts tropicales sur le plan
de la diversité biologique, meurent massivement à cause du réchauffement des océans comme cela
se produit lors de chaque épisode du fameux El Ninõ entraînant de ce fait la disparition de milliers
d'espèces dépendant de l'habitat fourni par les coraux pour leur survie. Le niveau des eaux s'élèvera
de plus de 2 mètres, d'ici une cinquantaine d'années, avec la fonte précipitée des glaces polaires
et l'expansion des eaux sous l'effet de la chaleur, et de nombreuses îles, régions côtières
et villes importantes seront inévitablement englouties.
Mentionnons enfin un troisième problème planétaire majeur : la destruction de la couche d'ozone.
Il faut d'abord savoir à quel point cette fameuse couche d'ozone est indispensable pour que la Vie
soit possible sur Terre. Il fallut à l'origine attendre des centaines de millions d'années après l'apparition
de la Vie dans les océans pour que, sous le couvert protecteur de plusieurs mètres d'eau, les premières
algues produisent suffisamment d'oxygène pour qu'un bouclier d'ozone, fruit de la combinaison
des atomes d'oxygène, se forme en haute altitude, contre les rayons ultra-violets du soleil, et que
la Vie puisse ensuite commencer à coloniser les terres émergées. Sans couche d'ozone
la Vie n'est donc pas possible sur Terre, sauf sous plusieurs mètres d'eau.
Nous savons tous que les chlorofluorocarbones, ou CFCs, qui se trouvent notamment dans le fréon
des réfrigérateurs, mais aussi dans une foule d'autres produits, ainsi que le gaz halon encore
utilisé dans certains extincteurs, sont très dangereux à long terme pour l'ozone. Nous savons aussi
qu'un protocole international négocié à Montréal, sous l'égide des Nations Unies, visait à faire
stopper avant 1995, dans la plupart des pays industrialisés, la production de ces produits nocifs,
afin de sauver la couche d'ozone -- ce qui n'a pas empêché depuis lors des milliers de tonnes
de CFCs d'être importé illégalement aux États-Unis afin d'alimenter le vaste marché de la recharge
des systèmes d'air climatisé pour automobile. Nous nous rappelons sans doute aussi des nombreux
avertissements qui nous ont été prodigués de nous protéger la peau et les yeux à cause des
cancers de la peau et des cataractes que les rayons ultra-violets provoquent. Ici au Québec,
l'ancien premier ministre Robert Bourassa, adepte invétéré du bronzage, a lui-même subi les
conséquences d'un cancer de la peau mortel, tout comme des dizaines de milliers
de Nord-Américains qui, chaque année, en souffrent et en meurent.
Ce que nous ne savons pas c'est que malgré tous les efforts de dernière minute pour atténuer ce problème,
le mal est peut-être déjà fait et rien, ou presque, n'arrivera à prévenir la diminution de la couche d'ozone
jusqu'à un seuil critique pour la plupart des formes de vie sur Terre. On sait que tous ces produits,
une fois libérés dans l'atmosphère prennent de 10 à 15 ans pour s'élever jusqu'à la stratosphère
où il peuvent alors être destructeurs pour l'ozone pendant plus de 100 ans, avant d'être enfin neutralisés.
Ce n'est donc pas le fait de cesser d'en produire qui empêchera les centaines de millions de tonnes
déjà libérées de s'y élever, ni ne garantira d'ailleurs que tous les CFCs encore emprisonnés dans
les réfrigérateurs, par exemple, soient récupérés et éliminés avant de s'en échapper.
Les conséquences sur la faune et la flore de la disparition du bouclier d'ozone stratosphérique se font déjà sentir.
Une espèce d'oiseaux en particulier, nichant dans les clochers au Québec et se rendant jusqu'à l'extrême pointe
sud du Chili au cours de sa migration hivernale, est presqu'éteinte. On a compris ce qui leur était arrivé lorsqu'on
a réalisé que les oiseaux qui avaient réussi à faire le long trajet de retour étaient presqu'aveugles.
Incapables de voir clairement, ils entraient souvent en collision avec des obstacles qu'ils n'avaient aucune peine
à éviter normalement et ils avaient donc bien de la difficulté à trouver leur nourriture. On sait que la gravité du problème
de la couche d'ozone au pôle sud précède de quelques années celle du pôle nord. La plupart des moutons laissé
à paître dans les collines du Chili austral y sont frappés de cécité par cataracte. On interdit aux enfants de jouer
à l'extérieur à cause de la force des rayons ultra-violets entre 10 h. le matin et 3 h. de l'après-midi à Punta
Arenas la ville la plus au sud du Chili. Rappelez-vous avec quelle rapidité les gens attrapent un coup
de soleil au printemps, au moment où s'ouvre un trou dans la couche d'ozone au-dessus de nos têtes.
On a même vu des brûlures au deuxième degré par le soleil!
On le voit, les risques que nous courons sont réels; la menace qui pèse sur la biosphère ira en s'aggravant
à moins que des changements drastiques ne surviennent. Et c'est là que nous pouvons à la fois beaucoup et peu.
Beaucoup, parce que c'est de l'action concertée et volontaire d'un très grand nombre d'individus
que les choses peuvent réellement commencer à changer. Il en a toujours été ainsi et il en sera toujours ainsi.
Peu, parce rien ne nous garantit que les principaux responsables industriels et politiques vont véritablement
passer à l'action et cesser de tergiverser. Bien au contraire, les sacro-saints impératifs de développement
économique et de création d'emploi prennent encore et toujours le pas sur les impacts environnementaux
et sociaux à long terme de nos choix actuels. Et rien encore ne nous laisse espérer que la croissance
démographique démesurée de l'humanité va se ralentir et s'inverser avant que des drames collectifs inouïs
ne viennent réduire de force la population humaine. Pourtant, une mince mais bien réelle lueur d'espoir subsiste,
ce dont nous allons maintenant considérer nos chances de se sortir de la crise dans laquelle
notre inconscience et notre manque de prévoyance nous ont plongés.