Voici un petit récit publié sur la page privée de notre
immeuble sur Facebook, écrit par un certain Maxime.

Le 17 bis Rue Erlanger, c’était mon spot, mon tieks, mon
placard parisien à moi. Loin des clichés du 16ème, tu
trouvais de tout au 17bis : des étudiants, des cadres, des
chômeurs, des artistes, des gens en éternel transition,
des retraités. On dit souvent qu’à Paris, on ne connait pas
ses voisins de palier. Si t’étais venu au 17 bis, on aurait bu
une bière avec Lolo, on aurait surement croisé Adèle en
train de monter sa 3ème armoire trouvée dans la rue, on
aurait aussi pu écouter les derniers sons rétro-bobos de
Jennifer en fumant une vogue sur sa terrasse.
J’t’aurai surement raconté les histoires de l’immeuble.
La gardienne elle connaît tout le monde ici. Au 6ème y a R.
qui a chanté avec Nino Ferrer. T’as croisé un mec un peu
chépère avec des fleurs sur son chapeau ? T’inquiète,
il est cool, il vit au rez de chaussée, il peut même te lire
l’avenir si tu veux. T’as entendu des cris ? T’en fais pas,
c’est la meuf du 3ème ; elle est complètement ouf, c’est
chiant parce qu’elle réveille tout l’immeuble quand on dort
la fenêtre ouverte l’été. Ah oui, si en journée tu croises une
petite vieille dans les couloirs avec un long manteau, n’allume
pas la lumière, tu vas te faire engueuler. un sou est un sou.
Si je ne l’ai pas déjà fait, je t’aurai emmené sur le toit. Parce
que le toit du 17 bis, c’est le meilleur spot du quartier. J’t’aurai
avoué que c’est un peu mon havre de paix. Je peux y rester
des heures à regarder Paris, à observer la vie des gens, à
bouquiner, à faire un palmarès des meilleures terrasses des
immeubles alentour, à me demander ce qu’il fait dans la vie lui,
pour avoir un salon de 4 fenêtres dans l’immeuble en face.
Si tu viens l’été, prends de la crème solaire. On peut faire
apéro bronzette de 15h à 19h sur les transats; après le soleil
se couche derrière le parc de saint Cloud, ça se rafraichit...
Au fait j’espère que t’es pas allergique aux chats. Les chats
d’Adèle viennent souvent squatter avec nous sur le toit. D’ailleurs,
si t’as un peu le vertige, tu peux passer par chez elle pour monter,
c’est plus facile.
T’aurais kiffé le 17 bis. Je n’y vis plus, mais j’y retournais souvent.
C’était un peu l’auberge espagnol d’Auteuil ; au 8ème tu pouvais
vivre la porte ouverte. Si t’avais une galère, tu pouvais toujours
compter sur tes voisins.
Bref, si t’es venu, je suis content que t’ai pu voir à quel point on
vivait bien là-bas.
Une grosse pensée pour les voisins qui ont perdu la vie dans
l’incendie, et merci pour ces quatre années rempli de joie de
vivre passées dans l’immeuble.

Maxime du 8ème