Voilà donc que par mile et un détour nous arrivâmes enfin sur l’autre rive. Fallait-il encore que je grimpasse le talus avec la belle dans les bras
jusque de l’autre côté afin que ses congénères puissent finalement l’apercevoir et l’accueillir. Je dis bien « l’apercevoir »,
car il n’était pas question pour elle, vu son état, de gambader vers eux. Elle était incapable de se tenir sur ses pattes.
Je devais encore, pour qu’elle se tienne debout, lui déplier les pattes et les écarter suffisamment l’une de l’autre
(comme on le ferait avec le poney en caoutchouc « POKEY » fidèle compagnon de GUMBY ) pour lui conférer un incertain et fragile équilibre.
Malheureusement, une fois arrivés en haut, aucun cerf ne s’y trouvait, sauf la silhouette d’un homme qui semblait m’observer caché derrière des buissons. Qu'importe!
Je laissai la biche sur place un moment pour aller récupérer ma caméra que j’avais pris soin d’accrocher à une branche de l’autre côté de la rivière.
Erreur! La voilà repartie pour le maudit trou rampant et déboulant le talus. Non, mais!? Je me suis donc précipité vers elle pour la rattraper et la ramener en haut.
Pendant que je massais et flattais la biche pour la sécuriser et la réchauffer (et du même coup me réchauffer aussi), voilà que, près de trois quarts d’heures plus tard,
j’entendis un motoneigiste qui semblait se diriger vers nous. Malgré qu’il fût à une bonne distance, je pus tout de même reconnaître qu’il s’agissait du gardien du parc. Enfin!
Mais voilà,
le gardien s’immobilisa à plus de 300 mètres de nous derrière une bute et se mit à nous épier discrètement. (?) Je n’y comprenais rien!?
Épuisé de toute cette aventure et pratiquement incapable de crier, je lui fis signe de s’amener avec sa moto-neige au plus (Tabar…!*&?%$#»!°) vite.