Vendredi 23 Juin 1961 – Voie de la Calanque à En-Vau.
Nous retournons à En-Vau pour grimper une voie qui domine la Calanque, rive droite, et aboutit au plateau de Castel Vieil.
Cette voie est extrêmement esthétique, passages aériens au-dessus de l’eau, perspectives éblouissantes sur la Calanque, rocher blanc très solide. Le rêve.
Je parcours la voie en tête sauf la dernière longueur en V-. Lorsque nous arrivons sur le plateau le soleil est déjà assez bas, les flots scintillent et vers l’Est les calanques se développent jusqu’à se perdre dans les brumes légères du soir. Ce paysage est vraiment émouvant, écrivais-je à l’époque. Il suscite des sentiments d’amour et de paix. On souhaiterait que tout s’arrête là, en ces instants où l’on touche au paradis.
Samedi 24 Juin 1961
Participants : Jean, Bernard Borneuf, Christine
Ecole d’escalade autour du camp, au-dessus de la Pointe Cacau (que nous appelions Cacao). Passages de IV et de V. Ai refait le passage de VI avec une facilité dérisoire. Bernard en était baba et n’a même pas essayé. ¨Peur de paraître ridicule devant sa copine Christine (rencontrée l’an passé à Espingo, voir plus haut).
Mercredi à Samedi 21 au 24 Juin 1961 – Calanques de Marseille et Bartagne.
Vacances familiales (plus Bernard Borneuf) qui pourraient être idylliques dans ce paradis des Calanques, n’eût été l’humeur massacrante du paternel dont les états d’âme font fi de tout respect pour sa famille qu’il honnit, qu’il déteste et qui l’embarrasse. Chaque départ de course est sujet à engueulade, crispation, colère et gestes inconsidérés. Le 22 juin au matin, au moment de prendre la route pour aller grimper à Bartagne, il oublie de mettre la 403 au point mort et démarre avec la marche arrière en prise alors que je range des affaires dans le coffre. Je me retrouve les jambes coincées contre un mur de pierre au risque de les briser. Mes hurlements de terreur/douleur ont mis un terme à sa tentative de meurtre (là j’exagère ;-)) et qui ont réveillé tous les campeurs des environs.
Mercredi 21 Juin 1961 – Pouce Intégral à la Calanque d’En Vau.
Cordée Robert-Jean
Depuis la calanque de Port-Pin où nous campons nous gagnons celle d’En Vau en vue de gravir le Pouce, aiguille percée originale, par sa voie directe dite intégrale. Je passe en tête la première longueur qui est la plus dure de la voie : V+ sur 15 mètres 5 pitons, puis 10 mètres de IV. Même second de cordée le pater tire la langue dans ce passage. Le reste jusqu'au Pouce est plaisant : IV+/V-. Le « Pas du Pouce » pour rejoindre le plateau est spectaculaire et assez comique. Ce serait, paraît-il, du IV.